« Il Giornale : Partagez-vous la position du pape sur le thème des migrants, ou retenez-vous vous-aussi que l’accueil n’est pas un droit toujours soutenable ?
Alfredo Morselli : La question de l’immigration rentre elle-aussi dans le cadre de la doctrine sociale de l’Église, sous les rubriques du principe de solidarité, d’un ordre international juste et de paix entre les nations. Et sans aucun doute le pape fait bien de rappeler ces principes. Cependant les décisions pratiques particulières doivent être jugées et non directement induites par des hommes d’Église. Je vois en cela deux dangers : des hommes d’Église qui font du droit du sol et de l’immigration les seuls thèmes de leur prédication et qui se taisent sur les valeurs non négociables, comme par exemple et de fait en se taisant ou presque sur la dernière loi sur « la fin de vie ».
IG : A quoi vous référez-vous quand vous dîtes que nous sommes en train de vivre “l’enfer de l’Église” ?
AM : A Fatima, la Sainte Vierge a montré trois parties du secret, qui correspondent à trois enfers : l’enfer des individus (la mer de feu montrée aux pastoureaux où tombent de nombreuses âmes), l’enfer des nations, c’est-à-dire le communisme et le relativisme (qui ont annihilé physiquement et moralement de nombreuses nations) et une sorte d’enfer de l’Église, c’est-à-dire une grande persécution qui culmine avec l’assassinat de l’Évêque habillé de blanc : étrangement, il est frappé non seulement par des armes à feu mais aussi par des flèches. Dans la Sainte Écriture, ces dernières sont parfois les armes de qui frappe en traître. Aussi je me demande si l’Évêque vêtu de blanc ne serait pas l’institution de la papauté frappée par la secte moderniste. Et je conclus, étant donne que vous m’avez donné l’occasion de parler de la mer de feu montrée par la Sainte Vierge à Fatima, que nous devons en tant qu’ hommes d’Église rappelé non seulement ces pauvres migrants noyés dans la mer d’eau mais surtout le danger d’être engloutis dans un naufrage bien pire, dans une mer de feu, celui où on perd pour l’éternité sa propre âme.
IG : L’Église, comme certains le pensent, a-t-elle commencé à embrasser le monde ? Y a-t-il un désir de plaire à la modernité ?
L’Église ne peut embrasser le monde ; des hommes d’Église le peuvent, et ils sont en train de le faire, soit au niveau des tendances, par manque de vie intérieure et de convictions enracinées, soit au niveau des idées, parce qu’à la fin on finit par penser comme on vit. L’hérésie est une conséquence de l’orgueil et de la sensualité. Naturellement avec “monde” nous n’entendons pas ce monde que Dieu a tant aimé jusqu’à lui donner son fils unique, mais, pour reprendre une expression du cardinal Biffi, cette symphonie d’erreurs, de modes, de mentalité, dont le démon, le prince de ce monde, est le directeur d’orchestre.
IG : Pensez-vous qu’il y ait un risque d’islamisation de l’Europe ?
AM : Il suffit d’un boulier pour faire deux calculs sur l’implosion démographique de l’ex-civilisation chrétienne d’un côté et sur l’explosion démographique du monde islamique de l’autre. Voyez-vous, Lénine avait inventé le terme de “idiots utiles” pour indiquer ces “bourgeois”, l’alliance momentanée, avec lesquels il allait accélérer le mouvement révolutionnaire. Et bien aujourd’hui nous avons les “idiots utiles” de l’islam, les immigrationnistes sauvages qui appellent “ressources” les futurs dominateurs et bourreaux. L’espérance est seulement surnaturelle, à savoir que le triomphe du Cœur immaculé de Marie promis à Fatima advienne avant tout ceci. (Traduction de Francesca de Villasmundo »
(Suite et fin demain).
Francesca de Villasmundo
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