«L‘indépendance de notre pays et la liberté de notre peuple ne sont pas négociables», a lancé le président du Jobbik, Gábor Vona, lors d’une manifestation de commémoration du soulèvement populaire antisoviétique de 1956, qui s’est tenue dimanche 23 octobre devant le cinéma Corvin à Budapest, l’un des centres de l’insurrection. Dans son intervention, Vona a rendu hommage aux insurgés de 1956 et a demandé que soit enfin divulguée la liste des agents et espions de l’ère communiste. En outre, il a interpellé le gouvernement pour que les responsables des violences commises en 2006[1] pendant les cérémonies commémoratives de 1956 soient poursuivis.
Par ailleurs, suite à «l’échec» du référendum qui a rejeté le système de quotas des migrants que veut imposer l’UE, Vona a prévenu que tous les députés de son parti avaient signé une déclaration rejetant tout amendement de la Constitution hongroise[2], à moins que le gouvernement lève le système des «obligations de résidence d’Etat». Un programme qui permet à de riches ressortissants n’appartenant pas à la zone Schengen et n’ayant pas de visa de résider en Hongrie, moyennant un investissement minimal de 300.000 € remboursables en bons du Trésor au terme cinq ans[3].
Tensions entre Jobbik et Fidesz
Les tensions montent entre le Jobbik et le Fidesz de Viktor Orbán, depuis que ce dernier a voté pour le CETA[4]. Le Jobbik, actuellement dans l’opposition, défend la souveraineté des nations européennes face à Bruxelles. Il se montre très critique à l’égard de la politique gouvernementale, du fonctionnement de l’UE et des négociations sur le TTIP. «C’est pourquoi le Jobbik est prêt à s’allier avec toutes les forces politiques qui s’engagent à défendre la souveraineté nationale et à fédérer l’Europe centrale, et ce quels que soient les problèmes spécifiques et l’appartenance idéologique», a commenté Márton Gyöngyösi[5], député, vice-président de la Commission des affaires étrangères du Parlement hongrois et directeur de la politique étrangère du Jobbik. Néanmoins, une coalition avec le Fidesz n’est pas à exclure si celui-ci accepte de revoir certaines de ses positions.
Sources
http://unser-mitteleuropa.com/2016/10/24/1956-gedaechtnisfeier-der-jobbik-unabhaengigkeit-und-freiheit-sind-nicht-verhandelbar/
alfahir.hu/dicso_multtal_a_gyoztes_jovoert_kepeken_a_jobbik_faklyas_felvonulasa (galerie de photos sur la marche aux flambeaux du 23.10.2016)
[1] http://www.courrierinternational.com/breve/2006/10/24/le-soulevement-de-1956-est-commemore-dans-la-violence-a-budapest
[2] Constitution qui est précédée de la citation « Isten, áldd meg a magyart ! » (Dieu, bénis le Hongrois !). https://medias-presse.info/la-hongrie-compte-modifier-sa-constitution-pour-bloquer-le-plan-dimmigration-de-lue/62502
[3] Programme lancé en 2013 afin de diminuer la dette d’Etat. Selon Politico, 9.735 permis de résidence auraient été accordés aux postulants et aux membres de leur famille (http://www.politico.eu/article/hungary-residence-permits-schengen-visa-free-viktor-orban). D’après l’Agence de gestion de la dette hongroise (AKK Zrt), 3.515 obligations de résidence d’Etat auraient été vendues jusqu’à avril 2016.
[4] https://medias-presse.info/hongrie-pourquoi-les-deputes-du-fidesz-ont-vote-pour-le-ceta/62981
[5] http://unser-mitteleuropa.com/2016/06/15/interview-mit-marton-gyongyosi-jobbik/
Cet article vous a plu ? MPI est une association à but non lucratif qui offre un service de réinformation gratuit et qui ne subsiste que par la générosité de ses lecteurs. Merci de votre soutien !