En pleine campagne municipale, Olivier Py, directeur du festival d’Avignon, avait créé la polémique en déclarant qu’en cas de victoire du candidat FN au second tour, il délocaliserait le festival ailleurs car il ne pouvait pas travailler avec une mairie Front National: « Rester, travailler avec le Front national, c’est le cautionner. Je ne le ferai pas, je ne prendrai pas la responsabilité historique d’asseoir Marine Le Pen et Jean Vilar à une même table. »
Aujourd’hui le festival est menacé mais ce n’est pas à cause d’un maire FN mais des intermittents. Les intermittents du Festival « in » d’Avignon ont annoncé mercredi qu’ils pourraient recourir à la grève si la nouvelle convention d’assurance chômage était confirmée. Pour Oliver Py, si c’était le cas, le festival serait annulé: « Si cet accord est signé, il y aura grève et probablement annulation. Il n’y a absolument aucun doute là-dessus. » Mais le directeur compte bien tout faire pour qu’il ait lieu: « Moi, je n’ai pas le droit d’interdire la moindre grève. Je me battrai pour qu’il n’y ait pas de grève bien évidemment parce que je crois que les conséquences pour le festival seraient absolument dramatiques, voire fatales. » Sa position tranchée contre le FN va-t-il l’aider ? Son appel sera-t-il entendu par le gouvernement ? Rien n’est moins sûr.
Le plus cocasse, c’est qu’Olivier Py tient à souligner l’apport économique du festival: « La ville d’Avignon gagne chaque année à peu près 25 millions d’euros grâce au festival et donc, grâce aux intermittents. » Il y a quelques mois, il n’aurait pas hésité à la priver ainsi que ses habitants de cet argent pour des raisons politiques. Comme quoi tout change !
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