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Mgr Richard Williamson, 1940-2025
Mgr Richard Williamson, 1940-2025

En la fête de saint François de Sales, ce 29 janvier 2025, Son Excellence Mgr Richard Williamson, l’un des quatre évêques consacrés par Mgr Marcel Lefebvre, a rendu son âme à Dieu. Qu’il repose en paix.

« Afin qu’il soit trouvé fidèle » Saint Paul, I Cor. 4,2.

Hospitalisé le vendredi 24 janvier en raison d’une hémorragie cérébrale, Son Excellence Mgr Richard Williamson est tombé dans le coma le 25 janvier, jour de la conversion de saint Paul à qui tant de liens l’attachaient. Comme saint Paul, Mgr Williamson était un converti, comme saint Paul, il fut apôtre, et de saint Paul, il prit sa devise épiscopale : « Fidelis inveniatur », « Afin qu’il soit trouvé fidèle » (I Cor. 4,2). Ce qu’il fut.

Ce vaillant combattant de Dieu, qui ne cessa d’écrire chaque semaine un Commentaire Eleison soit doctrinal, ou spirituel, moral, politique, historique, économique, pour aider les âmes à traverser jusqu’au rivage du salut ces temps de crises multiples mais surtout spirituelle, a été rappelé à Dieu ce 29 janvier 2025, jour de la fête de saint François de Sales, grand évêque, patron des journalistes, zélé défenseur de la Vérité, qui inventa les tracts apologétiques pour convertir les hérétiques et soutenir la foi des catholiques. Certains y verront un joli clin d’œil du bon Dieu.

29 janvier, fête de saint François de Sales, évêque, patron des journalistes, qui inventa les tracts apologétiques pour convertir les hérétiques et soutenir la foi des catholiques

Né dans l’Église anglicane le 8 mars 1940, reçu dans l’Église catholique en 1971, ordonné prêtre dans la Fraternité Sacerdotale Saint Pie X par Mgr Marcel Lefebvre en 1976, il fut consacré évêque par le même Mgr Lefebvre le 30 juin 1988.

Résumer en quelques lignes la vie d’un tel homme d’Église n‘est guère aisé, d’autant plus qu’il fut controversé en raison de ses positions doctrinales, théologiques et historiques, ce qui lui valut beaucoup d’amis et beaucoup d’ennemis. Cependant, tous ceux qui le rencontrèrent et purent le côtoyer sont quasi unanimes à dire qu’il était un homme bon et charitable, d’une immense culture, grand théologien car grand philosophe, respectueux, doté d’un humour so british et si taquin, et qu’il se dispensa sans relâche, jusqu’à la fin, pour le salut des âmes.

Un homme d’Église qui comprenait et montrait qu’il comprenait les difficultés de la situation sociale, politique, économique et spirituelle

Un diplôme de théologie de l’université d’Oxford, SD Wright, qui l’a bien connu sans partager toutes ses opinons théologiques, écrit à son sujet aujourd’hui ces quelques phrases qui résument bien une part de son héritage :

« Inutile de dire qu’il s’en est très bien sorti au cours des années 2020-2022. Qui legit, intelligat.

« L’un des traits marquants de cette période, en particulier ces dernières années, est la mesure dans laquelle il a inspiré une jeune génération d’hommes, à l’intérieur comme à l’extérieur de l’Église. Leur « adoption » de l’évêque – qui s’est traduite par de très nombreuses invitations à participer à des podcasts catholiques et non catholiques, etc. – a sans doute été alimentée par la disponibilité croissante d’enregistrements de haute qualité de ses sermons et conférences en ligne – ainsi que par sa volonté de s’exprimer avec audace et clarté sur des questions contemporaines dans de tels enregistrements.

« Bien que l’évêque ait manifestement aimé parler longuement lorsqu’il était appelé à le faire, il les écoutait également et ne les traitait pas avec condescendance. Ces jeunes hommes ont trouvé en lui un homme d’Église qui comprenait et montrait qu’il comprenait les difficultés de la situation sociale, politique, économique et spirituelle dans laquelle ils se trouvaient aujourd’hui, ainsi que leurs familles. Il était particulièrement conscient des difficultés auxquelles les femmes étaient confrontées dans le monde moderne et des devoirs que ces difficultés imposaient à leurs maris.

Un défenseur passionné des droits de Dieu, du Rosaire, des Exercices spirituels de saint Ignace, de la dévotion du Premier Samedi

« L’évêque a su transmettre à ces jeunes gens à la fois idéalisme et réalisme, ainsi qu’intérêt et respect pour eux et pour les laïcs en général. À son tour, il les a aidés à mieux comprendre leur propre situation à la lumière de la volonté de Dieu et de la foi catholique.

« Si certains ont pu être initialement attirés par l’évêque Williamson pour ses idées politiques et historiques, ils ont également trouvé en lui un défenseur passionné des droits de Dieu, du Rosaire – en particulier le Rosaire quotidien de quinze dizaines -, des Exercices spirituels de saint Ignace, de la dévotion du Premier Samedi , etc. »

Plus loin, le docteur Wright ajoute, et ce fut indubitablement une marque de l’enseignement épiscopal de l’évêque, un part de son « héritage » :

« Williamson comprenait l’importance de garantir la validité sacramentelle et la certitude morale sur ce sujet. Il a généreusement fourni des sacrements conditionnels pour le bien-être des fidèles en difficulté. (…)

Mgr Williamson comprenait l’importance de garantir la validité sacramentelle

« Avant et après son expulsion, il a confirmé sous condition de nombreux catholiques qui avaient été confirmés dans le rite Novus Ordo, ou par des évêques Novus Ordo.

« Alors qu’il semblait croire qu’il y avait des prêtres valides dans le milieu du Novus Ordo, Williamson ordonnait conditionnellement des prêtres dont les ordres présumés dérivaient des rites du Novus Ordo.

« Sur ce dernier sujet des ordres, il a salué l’étude de l’abbé Alvaro Calderón de la FSSPX sur le doute du nouveau rite épiscopal de consécration, dont le dernier paragraphe dit :

« Mais les défauts positifs et objectifs dont souffre ce rite, qui empêchent d’avoir la certitude de sa validité, nous semblent – jusqu’à ce qu’il y ait un jugement romain, pour lequel beaucoup de choses devraient changer – justifier et rendre nécessaire la réordination conditionnelle des prêtres consacrés par de nouveaux évêques et, si nécessaire, la reconsécration conditionnelle de ces évêques. De telles incertitudes ne peuvent être tolérées à la racine même des sacrements. » (Le nouveau rite de consécration épiscopale de Paul VI est-il valable ? Réponse de l’abbé Calderón).

« Tout comme il a fait l’éloge de l’étude de Tissier de Mallerais sur la théologie moderniste de Ratzinger, Williamson a continué à soutenir l’œuvre de Calderón même après que l’auteur a laissé son œuvre tomber dans l’oubli. Williamson a également fait l’éloge du livre de Calderón sur Vatican II, intitulé Prométhée – La religion de l’homme.

Dans son approche de la validité sacramentelle, Mgr Williamson est resté fidèle à la pratique pastorale et aux opinions mûres de Mgr Marcel Lefebvre

« Dans son approche de la validité sacramentelle, Mgr Williamson est resté fidèle à la pratique pastorale et aux opinions mûres de Mgr Marcel Lefebvre.

« En 1988, Mgr Lefebvre écrivit la lettre suivante à un certain « M. Wilson », en réponse manifeste à une autre lettre concernant les ordinations conditionnelles pour les prêtres ordonnés selon les nouveaux rites :

« … Je suis d’accord avec votre désir de réordonner conditionnellement ces prêtres, et j’ai fait cette réordination à de nombreuses reprises. Tous les sacrements des évêques ou des prêtres modernistes sont maintenant douteux. Les changements s’accentuent et leurs intentions ne sont plus catholiques. Nous sommes à l’époque de la grande apostasie. Nous avons besoin de plus en plus d’évêques et de prêtres très catholiques. C’est nécessaire partout dans le monde. » (Lettre datée du 28 octobre 1988. La lettre manuscrite et la transcription ont été mises à disposition par les Dominicains d’Avrillé)

« Bien qu’il ait disparu de parmi nous, l’héritage de Mgr Williamson survit dans les caractères sacramentels imposés aux âmes qu’il a baptisées, confirmées et ordonnées, et dans la paix de conscience qu’il a procurée par la répétition conditionnelle de ces sacrements.

« Il nous manquera. »

Reposez en paix, Mgr Williamson. Kyrie Eleison !

Francesca de Villasmundo

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