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Harcèlement : une psychose collective

Il y a lieu de se demander pourquoi d’un seul coup et de tous côtés se déploie une véritable campagne internationale contre le harcèlement. En Amérique cela va très loin ; un parlementaire catholique se voit stigmatisé et écarté de toute responsabilité politique parce qu’il a pratiqué un geste qui était l’horreur suprême : il a mis sa main sur le genou de sa voisine. Un de mes amis médecin tournant autour de 82 ans, précédé d’un ventre énorme, avait cette sorte de manie et nous prévenions toujours sa voisine de table du côté droit. Ultérieurement c’était un objet de rigolade générale quand cela arrivait ou n’arrivait pas.

Bien sûr, les cas de viols ou d’attentats à la pudeur d’un supérieur par rapport à ses subordonnés sont absolument inacceptables. Comment résister à Clinton, président des Etats-Unis demandant quelques privautés en dessous de table ? Non !  bien sûr à tous les attentats à la pudeur, spécialement sur les enfants !

Cependant, de tous temps, les garçons ont cherché les faveurs des femmes qui retenaient leur attention ou attiraient leurs désirs. Le poète Ronsard écrivait et envoyait des poèmes aux femmes qu’il aimait. Il y en eut plusieurs. Nul doute que de nos jours il se serait retrouvé au tribunal pour harcèlement. Et Cyrano de Bergerac qui tous les soirs harcelait par ses chansons Roxane, la belle qu’il poursuivait de ses assiduités. Personne n’a crié « Balance ton porc ! »

Cependant entre nous faut bien dire qu’actuellement, la « drague » c’est du plus lourdingue.

Bref l’intersyndicale des internes a demandé à 3.000 internes en médecine de « dénoncer les harcèlements et discriminations et d’en comprendre l’impact sur les choix de carrière et sur le quotidien des jeunes médecins ». Bigre, du sérieux ! Ce panel était constitué de 75 % de femmes. Pas de chance, parmi les « sondés », seulement 8,6 % d’entre eux se sont sentis concernés ; 6,6% d’entre eux se considérant comme «victimes de harcèlement ». C’est pas bézef ! Toutefois, 34 % ont été exposés au moins une fois à des « attitudes connotées ». Étant plus ignare que ces 34 %, je suis allé voir la signification du mot « connoté ». Cela pourrait être traduit par « qui se rattache » ; bref qui semble être en rapport avec un harcèlement. Mais quoi ? Peut-être s’agit-il d’un regard, d’une moue, d’un sourire, d’un clin d’œil, qui sait ? On se garde bien de nous le dire. En tous cas, pas de viol ni même de tentative. La moitié de ces 34 % mentionne un geste non désiré dans le style caresse sur les cheveux, la joue ou la main ; ce qui peut être tout à fait un simple geste d’affection ou de remerciement. De là à dire que « les études médicales sont gangrénées par le sexisme », il y a loin. (Quot. du Med. 17/11/2017). Comme on dit dans mon coin : « D’un étron y font un mont »

Étant de connotation gauloise et bon carabin, ce genre d’enquête semble dérisoire voire ridicule dans un tel milieu. Le journaliste en déduit allègrement qu’en additionnant les chiffres, 43 % des internes ont été victimes de harcèlement. Bravo ! Il a débusqué son contingent de harcelé(e)s et on en parle même à France infos et à Europe 1. Sans nul doute il mérite une augmentation de salaire.

D’abord il sait mal compter. Mais surtout, il méconnaît le milieu médical universitaire avec ses zinzins, ses chansons paillardes, ses parties de rigolades, ses blagues visqueuses, destinées à combattre le ressenti des drames liés à la confrontation avec la souffrance et la mort.

Et puis finalement, s’il n’y avait pas eu un minimum de harcèlement, comment expliquer que la plupart des médecins sont mariés à des infirmières ou des collègues ?

Résultat, tout le monde va se méfier de tout le monde et toute l’ambiance générale va se détériorer.

Jean-Pierre Dickès

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