Poutine sait placer les ippons en politique comme en judo, en retournant la force de son adversaire contre lui-même.  (« ippon », terme technique équivalent à « KO » en boxe). Il en fait une belle démonstration tous les jours en matière financière. La situation financière artificielle, créée par la politique de la planche à billet américaine, est retournée par la Russie qui en tire l’étalon-or à son profit. C’est ce qu’explique un article paru sur FortRuss.

« En échange du pétrole, du gaz et de l’uranium russes, les pays occidentaux paient la Russie en dollars, dont le pouvoir d’achat est exagérément gonflé par rapport au pétrole et à l’or. Mais Poutine utilise ces dollars uniquement pour retirer de l’or-métal à l’Ouest, dont le prix est sous-évalué par rapport au dollar. »

C’est la démarche exactement inverse de celle menée par le pouvoir socialiste en France qui brade contre de la monnaie de singe (des dollars de la planche à billet) notre bon, solide et physique patrimoine, comme l’aéroport de Toulouse, à l’étranger. Quand on comprend la démarche russe, on comprend par un effet miroir le désastre que constitue le désossement de la France par les oligarques qui la gouvernent pour son malheur.

La petite démonstration qui suit suffit à expliquer pourquoi Poutine est devenue la bête noire de l’Empire du mensonge qui oeuvre pour dominer le monde; extrait:

 

En dépit de nombreux cris de victoire, façon Fox news et CNN, l’économie occidentale menée par les Américains est, aujourd’hui tombée dans le piège de Poutine. Et personne à l’Ouest ne voit ni ne trouve la sortie. Et plus l’Occident tente de sortir de ce piège, plus le piège se referme sur lui.

Et quelle est cette situation délicate, dans laquelle se retrouvent l’Occident et les États-Unis ? Pourquoi tous les médias et les grands économistes restent-ils muets, comme si c’était classé secret défense ? Essayons de comprendre ce qui se passe vraiment, en économie, en laissant de côté la moralité, l’éthique et la géopolitique.

Après avoir compris son échec en Ukraine, l’Occident, sur l’injonction des États-Unis, a voulu détruire l’économie russe en faisant baisser les prix du pétrole et du gaz, ciblant les principaux revenus de la Russie à l’exportation et sa capacité à se réapprovisionner en or.

Il faut alors insister sur le fait que le principal échec de l’Occident en Ukraine n’est ni militaire, ni politique. Il est dans le refus de Poutine de financer le projet occidental pour l’Ukraine aux dépens du budget de la Fédération de Russie. Ce qui rend ce projet impossible à réaliser.

La dernière fois que le fait de baisser les prix du pétrole a eu un effet, c’était du temps du président Reagan, et cela avait conduit à l’effondrement de l’Union soviétique. Mais l’Histoire ne se répète jamais de manière identique. Aujourd’hui la situation est différente pour l’Occident. La réponse de Poutine s’apparente aux échecs et au judo, où la force de l’adversaire est retournée contre lui, avec un effort minimal pour le défenseur. La politique de Poutine n’est pas publique. Elle se concentre, non pas sur l’effet à court terme, mais sur l’efficacité à plus long terme.

Peu de gens comprennent ce que Poutine est en train de faire aujourd’hui. Et presque personne n’imagine ce qu’il va faire demain.

Aussi étrange que cela paraisse, aujourd’hui Poutine ne vend le pétrole et le gaz russes que contre de l’or.

Poutine ne le crie pas sur les toits. Et bien sûr, il accepte des dollars américains comme moyen de paiement intermédiaire. Mais il les échange aussitôt contre de l’or-métal !

Pour comprendre cela, il faut juste suivre la croissance des réserves d’or de la Russie et la comparer avec les paiements des exportations russes d’hydrocarbures sur la même période.

Mieux encore, au cours du troisième trimestre 2014 les achats russes d’or sont à des niveaux records. Au troisième trimestre de [l’ année dernière], la Russie a acheté 55 tonnes d’or. C’est plus que toutes les autres banques centrales du monde réunies (si on suit les données officielles).

En tout, les banques centrales de tous les pays ont acheté 93 tonnes d’or au cours du troisième trimestre 2014. Et ce, pour le quinzième  trimestre consécutif. Sur ces 93 tonnes d’or, 55 tonnes – un chiffre stupéfiant – ont été achetées par la Russie.

Il n’y a pas si longtemps, des scientifiques britanniques sont arrivés à la même conclusion, déjà publiée il y a quelques années dans le rapport des Recherches géologiques et minières des États-Unis. A savoir : l’Europe ne peut pas se passer des approvisionnements énergétiques russes. Traduit dans n’importe quelle langue du monde, cela donne : enlevez le pétrole et le gaz russes du commerce mondial, et le monde s’arrêtera de tourner.

Par ce fait, l’Occident, construit sur l’hégémonie du pétrodollar, est dans une situation désespérée. Il ne peut survivre sans les approvisionnements russes. Et la Russie veut bien échanger son pétrole et son gaz… contre de l’or-métal ! Le coup de génie, dans la stratégie de Poutine, c’est que vendre des hydrocarbures contre de l’or, ça marche toujours, que l’Occident accepte de payer avec un or maintenu artificiellement à un cours bas, ou qu’il refuse.

Tout simplement parce que la Russie, recevant un flot régulier de dollars provenant de ses ventes de pétrole et de gaz, les convertira en or sans difficulté. D’un côté, le pouvoir d’achat du dollar est maintenu artificiellement élevé par l’Occident, qui manipule les marchés, tandis que les cours de l’or sont dépréciés par tous les moyens par l’Occident, notamment par la Réserve fédérale et le Fonds de stabilisation des changes.

Ne l’oubliez pas : la suppression des prix de l’or par le gouvernement américain – via le Fonds de stabilisation des changes – dans le but de stabiliser le dollar est devenu une loi aux États-Unis.

Ce qui veut dire, dans le monde de la finance, que l’or est un anti-dollar.

– En 1971, le Président Nixon mettait fin aux Accords de Bretton Woods, suspendant la convertibilité du dollar en or. [Mettant ainsi fin au système monétaire international des Trente Glorieuses, mais qui générait de l’inflation et conduisait à la disparition de l’encaisse-or des États-Unis, ceux-ci devant rembourser les dollars excédentaires des pays exportateurs en or, NdT]

– En 2014, le Président Poutine a réouvert la fenêtre de l’or, permettant de convertir les dollars en or, sans demander la permission de Washington.

Maintenant l’Ouest tente désespérément de réduire les prix de l’or et du pétrole. Pour, d’un côté, favoriser artificiellement le dollar américain et, de l’autre, plonger l’économie russe dans la récession, puisque la Russie refuse d’être le vassal obéissant de l’Occident.

Aujourd’hui les actifs comme l’or et le pétrole semblent affaiblis et excessivement sous-évalués par rapport au dollar. C’est une conséquence des énormes efforts économiques de l’Occident.

Et voilà pourquoi Poutine qui vend les hydrocarbures russes contre des dollars surévalués grâce à la politique occidentale, les convertit aussitôt en or, artificiellement dévalué par rapport au dollar, toujours grâce à la politique occidentale !

Il y a un autre atout dans le jeu de Poutine. C’est l’uranium russe. Un sixième de l’électricité produite aux États-Unis dépend des approvisionnements russes. Que la Russie vend aux États-Unis contre des dollars.

Eh bien, en échange du pétrole, du gaz et de l’uranium russes, les pays occidentaux paient la Russie en dollars, dont le pouvoir d’achat est exagérément gonflé par rapport au pétrole et à l’or. Mais Poutine utilise ces dollars uniquement pour retirer de l’or-métal de l’Ouest, dont le prix est sous-évalué par rapport au dollar. Merci l’Occident !

Ce brillant calcul met l’Occident, conduit par les États-Unis, dans la position du serpent qui se mord la queue.

Ce n’est sans doute pas Poutine lui-même qui est à l’origine de cette stratégie de trappe de l’or, mais plutôt le Professeur Sergueï Glazyev, son conseiller aux affaires économiques. Sinon, pourquoi inclure Glazyev, un bureaucrate qui ne fait manifestement pas partie du monde des affaires, dans la liste des personnalités russes ciblées par les sanctions ? Et cette idée venue d’un économiste, brillamment exécutée par Poutine, est soutenue à fond par le président chinois, Xi Jinping. (Source)

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