Ukraine : l’accord qui aurait pu mettre fin au conflit en avril 2022
Les Etats-Unis, grands gagnants de la guerre en Ukraine.

« Le combat, quel qu’en soit le prix, doit continuer ». (Boris Johnson)

Voir aussi notre article :

Die Welt : le document secret qui pouvait mettre fin à la guerre en Ukraine

Peu après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, des négociateurs des deux camps avaient rédigé un projet d’accord de paix.

Ce projet d’accord avait été négocié par les deux belligérants à la mi-avril avril 2022.

Kiev et Moscou s’étaient largement mis d’accord sur les conditions de la fin de la guerre. Seuls quelques points restaient en suspens, des points qui devaient être négociés personnellement par Vladimir Poutine et Volodymyr Zelensky lors d’une rencontre au sommet qui n’a jamais eu lieu  suite à l’intervention des Anglais cornaqués par leurs maîtres américains !

Voici l’essentiel de cet accord révélé par le Wall Street Journal en mars dernier et confirmé par Die Welt début mai :
– L’Ukraine devait ainsi renoncer de façon « permanente » à intégrer toute alliance militaire, à commencer par l’Ota.
– Elle ne devait jamais « recevoir, produire ou acquérir » des armes nucléaires, pas plus qu’elle ne devait autoriser la présence d’armes ou de troupes étrangères sur son territoire.
– En contrepartie, la Russie ne s’opposait pas, en revanche, à l’adhésion de Kiev à l’Union européenne et l’Ukraine bénéficiait d’un mécanisme de sécurité, similaire à l’article 5 du traité de l’Otan, prévoyant l’intervention d’États garants à ses côtés en cas d’ « attaque armée ».

Négociés à Istanbul, ces accords étaient donc presque prêts. On se demande ce qui a bien pu se passer.

Le chef de la délégation ukrainienne lors des pourparlers d’Istanbul, David Arakhamia, a pour sa part désigné Boris Johnson comme coupable.

Dans un entretien avec la journaliste ukrainienne Natalia Mosseïtchouk, il a affirmé en novembre 2023 que le Premier ministre britannique de l’époque s’était rendu à Kiev le 9 avril 2022 – à la demande de son suzerain américain – pour convaincre Volodymyr Zelensky de ne « rien signer du tout » avec la Russie en lui affirmant que le Royaume-Uni, membre du Conseil de sécurité des Nations unies, donc en mesure de bloquer le projet d’accord, ne signerait rien et que  le combat, quel qu’en soit le prix., devait continuer.

Ainsi, le conflit ukrainien aurait pu cesser il y a deux ans… mais le dire était complotiste !

Un nouveau cycle de négociations, autour d’un plan de paix présenté en novembre 2022 par Volodymyr Zelensky, a toutefois été lancé à l’initiative de l’Ukraine. Quatre rencontres – au Danemark, en Arabie saoudite, à Malte, et en Suisse – ont déjà eu lieu pour discuter de sa mise en œuvre.

Une nouvelle conférence doit se dérouler en Suisse en juin.

Plus de 160 délégations y ont été invitées, mais la Russie n’en fait pas partie « à ce stade »…

Paul DEROGIS

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