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Grande-Bretagne : Brexit renvoyé aux calendes grecques ?

Le Brexit pour lequel se sont prononcé favorablement les Britanniques par referendum aura-t-il jamais lieu ? Depuis lors en effet, la Grande-Bretagne connaît une crise politique majeure autour de cette sortie de l’UE, en perpétuel débat sans qu’elle est lieu.

Le 23 juin 2016, lors d’un référendum organisé par l’ancien Premier ministre David Cameron, 51,9% des Britanniques ont choisi de quitter l’UE. A la suite du déclenchement de l’article 50 du traité sur l’Union européenne le 29 mars 2017, le Royaume-Uni et les 27 autres pays membres de l’Union européenne se sont donné deux ans pour préparer la sortie effective du pays. Celle-ci a toutefois été repoussée au 31 octobre 2019.

Entre juillet 2016 et juillet 2019, c’est le Premier ministre Theresa May qui a mené les discussions sur la sortie de son pays face aux négociateurs européens. Démissionnaire, elle a été remplacée par Boris Johnson le 23 juillet 2019. Ce dernier se dit prêt à assumer une sortie sans accord, une perspective toujours refusée par l’UE. Le 28 août 2019, il annonce qu’il suspendra l’activité parlementaire du 9 septembre au 14 octobre 2019. Cette décision renforce l’hypothèse d’une sortie sans accord le 31 octobre. Si le Premier ministre parvient en effet à suspendre le Parlement, les opposants au no deal ne disposeront plus que de deux semaines et demi en octobre pour empêcher une éventuelle sortie sans accord, option privilégiée par M. Johnson dans le cas où aucun nouveau deal ne serait trouvé avec l’UE d’ici là.

Le 3 septembre 2019, les députés britanniques prennent le contrôle de l’agenda parlementaire en votant à 328 voix contre 301 une motion leur permettant de prendre le contrôle de l’ordre du jour du Parlement britannique. Concrètement, cette motion les autorise dès le lendemain à soumettre au vote une loi qui obligerait le Premier ministre Boris Johnson à repousser la date du Brexit au 31 janvier, en cas d’absence d’accord lors du Conseil européen de la mi-octobre.

Le mercredi 4 septembre, les députés britanniques ont adopté cette loi censée empêcher une sortie sans accord de l’Union européenne le 31 octobre. Ils ont également refusé la tenue d’élections générales anticipées. Refusant obstinément un tel scénario, Boris Johnson, fragilisé par la perte de sa majorité à la Chambre des communes ce même jour, a alors « annoncé aux élus qu’il n’avait pas d’autre choix que de provoquer des élections [législatives anticipées] en octobre », indique la BBC qui pourraient se tenir le 15 octobre.

Pour dissoudre la Chambre, le Premier ministre doit faire voter une motion par les deux tiers des députés. Déposée par Boris Johnson mercredi soir à la Chambre des Communes elle n’a recueilli que 298 voix sur les 434 nécessaires, l’opposition s’étant majoritairement abstenue, ou ayant voté contre. Pour les Travaillistes, il s’agit avant tout d’empêcher le Brexit, -avec ou sans accord ils n’en veulent pas-, mais aussi des élections trop tôt. Pour eux, la meilleure situation serait assurément « que le texte empêchant un no deal soit entériné par la chambre des Lords, pour empêcher tout passage en force de Boris Johnson » avant la tenue d’élections. Selon le processus législatif britannique, la proposition de loi travailliste doit en effet désormais être débattue et soumise au vote de la Chambre des lords, la chambre haute du Parlement. Diverses « déclarations » avaient laissé entendre que « des parlementaires pro-Brexit pourraient délibérément entraver le texte de loi afin de ne pas obtenir la sanction royale avant lundi prochain« , relate la BBC.

Le Premier ministre est en tout cas farouchement opposé au scénario d’un énième report du Brexit auquel ses adversaires tentent de le contraindre. A tel point qu’il prendrait en considération « des alternatives radicales pour éviter un nouveau délai du Brexit, comme outrepasser cette nouvelle loi », indique The Times.

Francesca de Villasmundo


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