Le procès a commencé. Il concerne 22 prévenus, âgés entre 28 et 72 ans, envoyés devant les assises de Paris pour participation à des projets criminels organisés par des frères trois points de la loge maçonnique Athanor.
Le parquet de Paris avait requis un procès aux assises pour 23 personnes. L’un des mis en examen a bénéficié d’un non-lieu pour association de malfaiteurs.
Parmi les prévenus, figurent des policiers, des agents de la DGSE et des anciens de la DGSI. Ils sont poursuivis pour avoir participé, à différents niveaux, à plusieurs agressions violentes et un meurtre.
L’affaire débute en juillet 2020, lorsque des policiers avertis de la présence d’une Renault Clio noire suspecte dans une ruelle de Créteil (Val-de-Marne), contrôlent, les deux occupants du véhicule, et découvrent une arme chargée et deux couteaux qui appartiennent à l’armée française. Les deux suspects sont des militaires, officiellement en charge de la surveillance d’un camp de la DGSE, la direction du renseignement extérieur. Leurs noms de code sont Adelar et Dagomar.
La loge Athanor, de la franc-maçonnerie au crime organisé
Une enquête va alors faire apparaître l’existence d’une structure maçonnique criminelle avec à sa tête le dirigeant d’ une société de sécurité privée et un ancien policier passé par les renseignements intérieurs, tous deux membres « éminents » de la loge maçonnique Athanor. La loge Athanor, affiliée au Grand Orient de France, était notamment en contact avec la Grande loge d’Israël. En échange de quelques dizaines de milliers d’euros, ces deux francs-maçons proposaient de faire exécuter des « contrats » sur des personnes. A l’issue de l’enquête, les policiers ont identifié sept contrats qui vont de la simple surveillance au meurtre, en passant par l’agression physique.
Contrats sur des hommes politiques
L’une des victimes était un pilote de rallye dont le corps a été enterré en pleine forêt en 2019, assassiné pour une dette d’argent. Une autre victime était un syndicaliste gênant que sa patronne envisageait de faire tuer. Il y a aussi une coach qui a échappé de justesse à un assassinat commandité par un concurrent professionnel. Et puis deux hommes politiques avaient été désignés comme des cibles par des rivaux dans la course à la mairie d’une ville du Val-de-Marne.
Dans chaque cas, sont impliqués des agents ou ex-agents des renseignements, des agents de sécurité privés, ou encore un policier soupçonné d’avoir consulté des fichiers confidentiels pour le compte de la loge Athanor. L’un des principaux exécutants a affirmé avoir été persuadé d’agir dans le cadre de missions secrètes commanditées par l’État. Ce qui démontre que certains agents n’auraient aucun scrupule à se livrer à des « crimes d’Etat ». Mais cette affaire est un dossier de plus sur les liens entre franc-maçonnerie et criminalité.
Pierre-Alain Depauw
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