Le gouvernement Barnier
Le gouvernement Barnier

Plus de deux mois après les résultats des élections législatives, deux semaines après la nomination du nouveau premier ministre, Michel Barnier, Paris dispose d’un nouveau gouvernement. Avec des ministres Macron-compatibles, qui n’ont pas hésité à retourner leur veste.

Il aura fallu plus de deux mois, et plus de deux semaines depuis la nomination de Michel Barnier comme Premier ministre, pour que la France ait enfin un nouveau gouvernement. Composé d’opportunistes dont certains ont retourné sans complexe leur veste mais pas sans danger. Le piège macroniste, d’éclatement de la droite, fonctionne à plein.

Ce nouvel exécutif a été annoncé le 21 septembre par le secrétaire général de l’Élysée, Alexis Kohler, comprenant 39 ministres, dont 17 titulaires « avec portefeuille ».

Un exécutif de transition, éloigné de la volonté de changement exprimée par les Français lors des élections législatives anticipées du 30 juin et du 7 juillet

Parmi eux, 7 sont issus du camp macronien, 3 des Républicains, 2 indépendants de droite, 2 centristes du MoDem, 1 indépendant de gauche, 1 Horizons (le petit parti centriste de l’ancien premier ministre Edouard Philippe) et 1 du groupe parlementaire Liot. « Une équipe, désormais au travail », a écrit Michel Barnier sur X, en ajoutant les drapeaux de la France et de l’Union européenne.

Parmi les nominations les plus importantes de ce nouveau gouvernement plus à droite que le précédent gouvernement Attal, le « faucon » des Républicains, champion dit-on de la lutte contre l’immigration, Bruno Retailleau, au ministère de l’Intérieur. Aura-t-il la possibilité, mais aussi la persévérance de contrer l’immigration sans aucune majorité, nous pouvons en douter, mais il risque d’être ‘cramé’ pour la suite.

Tandis que la gauche, qui est descendue dans la rue pour protester contre un exécutif jugé « illégitime » au vu des résultats des élections en oubliant qu’elle a pourtant permis à bien des députés macroniens d’être réélus au nom du « barrage contre l’extrême-droite », revient menacer d’une motion de censure, hypocrisie suprême.

Qui sont les 39 ministres du gouvernement Barnier

Quand au Rassemblement national (RN) de Marine Le Pen, il attend, surveille, se range cependant du côté de l’opposition. D’ailleurs, il n’a pas raison de faire de cadeaux au gouvernement Barnier, sans légitimité véritable, fourre-tout d’opportunistes de droite et de gauche. « Ce gouvernement n’a pas d’avenir », a déclaré Jordan Bardella. Marine Le Pen parle de son côté d’un exécutif « de transition », « éloigné de la volonté de changement » exprimée par les Français lors des élections législatives anticipées du 30 juin et du 7 juillet.

A l’Économie, aux Finances et à l’Industrie Antoine Armand, aux Affaires étrangères le très européiste Jean-Noël Barrot, à l’Intérieur Bruno Retailleau. A la Défense Sébastien Lecornu est reconduit comme Rachida Dati à la Culture, tandis que Didier Migaud, idéologiquement de gauche, se voit confier la Justice, choix qui paralysera Retailleau.

Parmi les autres femmes du gouvernement Barnier, Anna Genetet à l’Éducation nationale, Geneviève Darrieussecq à la Santé, Annie Genevard à l’Agriculture et à la Souveraineté linéaire et Agnès Pannier-Runacher à la Transition écologique. La porte-parole du gouvernement sera Maud Bregeon.

Marine Le Pen : on prépare la grande alternance

« Les Français, qui lors des dernières élections avaient exprimé à deux reprises la volonté de rompre avec sept années de renoncements et d’échecs du macronisme, se retrouvent ce soir avec un gouvernement remanié, bien loin de la volonté de changement et d’alternance exprimée en juin dernier » a écrit le chef du Rassemblement National Marine Le Pen sur X.

« Ce gouvernement de transition, poursuit Mme Le Pen, est la conséquence du bourbier créé par les alliances contre nature nouées lors des élections législatives. Nous continuerons à préparer la grande alternance que nous demandons pour permettre à la France de se relever. »

Après avoir fait exploser la gauche lors de sa première mandature, Emmanuel Macron explose la droite molle pendant son deuxième quinquennat en piégeant les ministres issus des LR qui, outre avoir retourné leur veste, viennent s’embourber pour un maroquin ministériel dans un gouvernement Barnier aux mains liés par le manque de majorité et héritant de l’abyssal désastre économique du Mozart de la finance.

Il n’est pas certain que comme dans la mythique chanson L’opportuniste, ces mesquins opportunistes de notre temps marconien aient, eux, retourné leur veste du bon côté !

Francesca de Villasmundo

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