Dans le jargon, on les appelle les « GAFA » (pour Google, Apple, Facebook, Amazon). Ce sont des empires de plus en plus envahissants.
Google se lance maintenant dans la télécommunication mobile et vient de lancer Fi accessible pour l’instant uniquement aux Etats-Unis et sur invitation aux possesseurs du Nexus 6, smartphone estampillé Google. De la sorte, Google devient un nouvel opérateur mobile virtuel (MVNO) et propose une campagne attractive en permettant à ses clients de se faire rembourser les volumes de données mobiles non consommées à la fin du mois. En fait, l’idée est d’encourager le client à dépenser la somme économisée en consommation d’Internet mobile… et donc de services Google (moteurs de recherche, YouTube, Gmail, Google Maps, etc).
De son côté, Facebook a développé une nouvelle application appelée Hello qui vise à remplacer le gestionnaire d’appels installé d’origine dans tout smartphone. Facebook a également racheté Whatsapp qui offre à ses 800 millions d’utilisateurs la possibilité de passer des appels téléphoniques. Ici encore, la stratégie est de ramener systématiquement les utilisateurs à la galaxie Facebook dans laquelle tout est monétisable grâce à la publicité.
Mais Google et Facebook pourraient aussi devenir les banquiers de demain !
Christophe Nijdam est secrétaire général de Finance Watch, une ONG qui tente de contrer le lobby bancaire auprès des institutions européennes. Auparavant, Christophe Nijdam a occupé durant treize ans des fonctions de direction au sein de plusieurs établissements bancaires français, notamment aux Etats-Unis. Il avertit :
« La banque traditionnelle recouvre trois métiers : la collecte des dépôts, les moyens de paiement et l’octroi de crédit à l’économie réelle. Les deux premiers sont effectivement désormais très sérieusement challengés par le digital qui permet de collecter n’importe où et très facilement des dépôts. Il suffit de voir Alibaba en Chine qui a levé 70 milliards de dollars en six mois, ou le Compte-Nickel qui a ouvert 100.000 comptes bancaires en un peu plus d’un an en France. Pour les moyens de paiement, c’est très clair aussi : un Google ou un Apple peuvent mettre en danger l’oligopole que sont les cartes de banque traditionnelles. Le crédit à l’économie réelle reste par contre la seule et véritable expertise du banquier traditionnel« .
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