Giorgia Meloni, le premier ministre italien
Giorgia Meloni, le premier ministre italien

Le Premier ministre italien Giorgia Meloni va remporter le Global Citizen Award 2024. Une ascension mondialiste qui étonne lorsqu’on connait le récipiendaire, la souverainiste présidente du mouvement identitaire Fratelli d’Italia. Histoire d’une démolition contrôlée.

« Il semble que Giorgia Meloni remportera un prix : le Global Citizen Award 2024 » lit-on sur le blog italien Blondet & friends, dont voici l’analyse complète :

Giorgia Meloni remportera un prix : le Global Citizen Award 2024

« Cette reconnaissance lui sera conférée, avec une cérémonie digne de ce nom certainement, en septembre prochain par l’Atlantic Council, l’un des innombrables think tanks qui veillent aux intérêts américains en favorisant la « coopération » entre les deux rives de l’Atlantique, etc.

« L’Atlantic Council se présente comme une organisation « à but non lucratif » et politiquement « indépendante », mais parmi ceux qui chassent l’argent pour organiser des réunions et récompenser des melons, on trouve une vingtaine de gouvernements, des oligarques ukrainiens et libanais, des « philanthropes » de tout ordre et degré, des entreprises dotées d’un pouvoir énorme telles que Goldman Sachs, Pfizer et Facebook.

« Au fond, il s’agit d’une branche de l’OTAN, d’un « centre d’études » spécialisé dans les questions militaires qui gravite dans l’orbite de l’Association du Traité Atlantique, un organisme supranational qui regroupe les cercles d’amis des Américains disséminés dans toute l’Europe. Le Global Citizen Award décerné par ces messieurs est donc une sorte de Nobel de l’atlantisme dans sa dimension géopolitique et militaire : parmi les lauréats des années passées, Schwab, Draghi, Trudeau et Zelensky.

« Giorgia Meloni serait donc sur le point de couronner sa parabole de premier ordre de servilité et de soumission envers le monstre étoilé, un domaine dans lequel elle a su faire mieux que nombre de ses prédécesseurs de l’autre camp politique.

« La gloire internationale tant attendue arrive cependant alors que se déroule en Italie la démolition contrôlée de sa figure, réalisée précisément par ces cercles qui représentent une émanation de ses amis américains.

Un prix qui couronne sa servilité et sa soumission à l’oncle américain

« L’ascension de Giorgia Meloni au panthéon de la post-politique s’est mûrie au cours des trois années de pandémie : d’une part, elle a été la seule force politique majeure à ne participer à aucun des rassemblements gouvernementaux qui se sont succédé après le controversé Élections de 2018 (les gouvernements Conte I et II et celui dirigé par Drago) ; d’autre part, son personnage a été promu par les agences médiatiques (avec la contribution décisive des « ennemis ») comme une alternative « crédible » à Salvini, dont l’électorat « social » a diligemment migré vers le parti de Meloni. Dans le mélonisme électoral qui bat son plein lors des consultations de 2022, convergent divers courants de « populisme », canalisés à juste titre par les propriétaires du barrage : hostilité à l’immigration, protection de la famille « traditionnelle » (le slogan « Je suis Giorgia » vraiment divisé), un scepticisme modéré à l’égard des vaccins et de la pandémie.

« Bien que Fratelli d’Italia ait représenté la principale opposition parlementaire au gouvernement Draghi, c’est ce dernier qui a scellé, avec son imprimatur, l’entrée de Meloni au Palazzo Chigi : une relation fructueuse s’était établie entre les deux, marquée par l’estime mutuelle, comme entre un Maître et un disciple dévoué et diligent. L’Agenda aurait été le plus sacré des livres sacrés pour Giorgia.

« Plus zelenskiienne que Zelensky, plus bidenienne que Biden et plus vonderleyenienne que von der Leyen, Giorgia Meloni a fait de son mieux pour honorer le Dragon, l’Agenda et tout le reste, mais elle ne s’est pas montrée à la hauteur. En faisant le point, on pourrait dire qu’elle a commis la même erreur qui a été fatale à Renzi (lui-même lauréat du Global Citizen Award en 2016) : à un moment donné, elle s’est montée à la tête en se sentant investie du Pouvoir avec un grand P plutôt que du « pouvoir », trompant elle-même en pensant être devenue quelque chose de plus qu’une marionnette interchangeable et qu’elle pouvait au moins régner sur le chaos italien, avec l’esprit d’un administrateur colonial et l’arrogance d’un vice-roi… Et ainsi, elle a fini par se faire de nombreux ennemis parmi ceux qui déjà administraient la colonie au nom du Maître étoilé, parmi les cliques et les francs-maçons, parmi les boyards et les vieillards, parmi les pillards et les espions, dans les broussailles et les sous-sols de la République. C’est de ces profondeurs sombres qu’a commencé l’attaque contre Meloni, et il est à exclure que cela se soit produit sans le feu vert des amis habituels d’outre-mer.

Giorgia Meloni, une marionnette au service de  l’Agenda 2030

« La « mise à mort » médiatique de sa figure de femme d’un seul morceau a été consommée à travers le pilori auquel a été soumise sa famille. L’histoire du mari qui la trompe, qui remonte à l’automne dernier, avec les vidéos astucieusement diffusées par Striscia la Notizia, est un petit chef-d’œuvre de démolition contrôlée : ils ont même réussi à bouleverser sa vie privée.

« Périodiquement, apparaît donc dans l’actualité le regretté Francesco Meloni, le père du président qui a quitté sa famille dans les années 1980 pour aller vivre en Espagne, où il a été arrêté en 1995 pour trafic de haschich et condamné à neuf ans de prison. Du « petit poisson » apparu dans les premières reconstitutions de l’histoire, Meloni senior devient « un homme du clan siennois » d’après le témoignage de Nunzio Perrella, ancien membre de la Camorra et ancien collaborateur de justice qui s’est exprimé sur Report, le journal de Sigfrido Ranucci, diffusé, en janvier dernier.

« Sa sœur et son beau-frère, promus de manière inattendue par Meloni à la tête du parti et du gouvernement, ont été transformés en bandes dessinées (…) Ce sera l’héritage du mélonisme gouvernemental.

« Selon l’opinion populaire, Giorgia Meloni aurait été plusieurs fois mise au pas par Sergio Mattarella, garant suprême de la soumission nationale aux potentats extérieurs. Voulant également donner du crédit à l’histoire du « conflit institutionnel », celui-ci aurait explosé lorsque la majorité a présenté son projet de réforme institutionnelle, cette « première » bâclée qui aurait dû « armer » le pouvoir de Meloni dans un accès d’autoritarisme. Le « pouvoir de Meloni », cependant, a la même consistance que le brouillard, et cela depuis toujours.

« Pour nos amis américains, britanniques, allemands, français et israéliens, l’un vaut l’autre : l’important est de suivre l’Agenda et non de prendre des initiatives. Le Global Citizen Award sera pour Giorgia Meloni une récompense décernée à l’ensemble de sa carrière. »

Une carrière qui l’a portée, alors souverainiste, au fait du pouvoir et, finalement, à la totale soumission au mondialiste  Oncle américain. Décidemment, la droite italienne se défait pas de son atlantisme, hérité de l’après-guerre, de la lutte anti-communiste pendant la guerre froide, des années de plomb. Pourtant aujourd’hui l’ennemi des intérêts italiens, de la nation italienne,  est l’ami d’hier… mais Meloni ne l’a pas compris.

Francesca de Villasmundo

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