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Gilles Lebreton, un eurodéputé FN au service de la police de la pensée ?

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Gilles Lebreton est l’un des députés européens du FN. Professeur de droit public à l’Université du Havre depuis 1990, ce souverainiste est passé par le SIEL avant de prendre sa carte du FN.

Or, en juin dernier, cet eurodéputé FN a voté la levée de l’immunité parlementaire de son collègue allemand Udo Voigt, député européen du NPD, dans le cadre d’une affaire remontant à 2006 relative à une affiche de son parti portant le slogan « Blanc, pas seulement une couleur de maillot ! Pour une vraie équipe nationale.»

C’est pour cette affiche qu’Udo Voigt avait été poursuivi pour racisme et condamné en 2014 par le tribunal du Land de Berlin à un an de prison avec sursis pour « appel à la haine raciale et offense ».

Et voilà que Gilles Lebreton vote avec la meute, se bornant, pour se justifier, à préciser que « ce grief est antérieur à son élection au parlement européen et n’a rien à voir avec ses fonctions d’eurodéputé. Marine Le Pen, à laquelle j’ai personnellement exposé cette affaire, a appelé toute la délégation FN à voter comme moi ». »

Voilà donc un eurodéputé FN qui s’aligne sur la police de la pensée pour collaborer à la levée de l’immunité parlementaire d’un autre eurodéputé. Etonnant quand on se rappelle combien d’eurodéputés du FN, dont Marine Le Pen elle-même, ont dénoncé précédemment ces législations antiracistes.

Il faut aussi se souvenir qu’en 2008, ce professeur de droit public se montrait très critique pour le parti au nom duquel il siège aujourd’hui au Parlement européen. A l’époque, dans un livre intitulé Libertés publiques et droits de l’Homme, Gilles Lebreton estimait que certaines références du Front National constituaient « un danger à l’égard des libertés publiques« . L’actuel eurodéputé FN écrivait alors : « En prêchant l’obéissance à l’instinct d’identité, il ouvre la voie à de dangereuses tentations d’exclusion. Tous ceux qui sont perçus comme autres sont potentiellement menacés dans leurs libertés. Les immigrés et les juifs ont été les premières victimes désignés. Puis, est venu le tour des « sidaïques », qu’il a proposé d’incarcérer dans des établissements spéciaux. A quand le tour des homosexuels, des vagabonds, des universitaires mal pensants ? ».

Au sujet de cette charge contre le Front National, Gilles Lebreton avait répondu en mai 2014 à un journaliste que le Front « a considérablement évolué ces dernières années« . Au point de faire élire ses anciens adversaires…

Terminons en signalant que Gilles Lebreton avait publié le 30 juin un communiqué rendant hommage au « patriote » Charles Pasqua. Et Gilles Lebreton d’ajouter que c’est en 2000, au Rassemblement du Peuple Français (RPF) co-dirigé par Charles Pasqua, que le professeur de droit public s’était lancé pour la première fois en politique. Un RPF dont on sait qu’il était très noyauté par la franc-maçonnerie. 

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