Gettysburg, 1863, par Vincent Bernard, éditions Perrin

Vincent Bernard , ancien rédacteur en chef adjoint de Guerres & Histoire, est un spécialiste d’histoire militaire, en particulier de la guerre de Sécession, sujet qu’il a déjà abordé dans plusieurs ouvrages. Cette fois, il publie une étude consacrée à la bataille de Gettysburg éditée par Perrin en collaboration avec le Ministère des Armées.

Du 1er au 3 juillet 1863 vont s’affronter 160 000 combattants sur un champ de bataille de 40 kilomètres carrés. Au soir de la dernière journée, après avoir tiré sept millions de balles et 50 000 boulets et obus, les deux armées se font toujours face, toutes deux épuisées. Mais l’armée sudiste commandée par le général confédéré Robert E. Lee est alors brisée par la résistance de l’armée nordiste. Le bilan des combats est d’environ 8 000 morts, dont une dizaine de généraux, 10 000 disparus ou capturés et 32 000 blessés, répartis quasi équitablement entre les deux camps.

Contrairement à l’idée habituellement répandue, Vincent Bernard considère que cette bataille, assurément majeure, et aux enjeux lourds sur le moment, ne change cependant rien par son issue aux conditions stratégiques ni aux équilibres militaires de fond. Avant Gettysburg, cette guerre avait duré un peu plus de deux ans : à l’issue, elle va encore se prolonger pendant presque deux ans. Gettysburg est certes l’une des plus grandes et la plus meurtrière bataille jamais livrée sur le sol américain ; elle est la seule importante de la guerre de Sécession disputée sur le sol d’un Etat sans esclavage (au contraire du Maryland, du Kentucky ou du Missouri, unionistes mais toujours esclavagistes jusqu’en 1865), mais elle n’a pas sur le plan militaire et stratégique l’importance décisive de « tournant de la guerre » que la mémoire lui a souvent prêtée. L’une des grandes victoires tactiques confédérées de la guerre de Sécession, et la plus grande à l’Ouest, intervient plus de deux mois après Gettysburg, sur la rivière Chickamauga, en septembre 1863. Et il faudra attendre l’été 1864 pour voir les  Confédérés acculés devant leur capitale Richmond, et presque un an encore pour les voir capituler. En juillet 1864, une petite armée confédérée campera même sous les fortifications de Washington !

Pour en revenir à Gettysburg et comprendre l’intérêt que lui portaient les deux camps, il faut comprendre que ce lieu, à condition d’en contrôler les débouchés, était une position idéale pour conserver l’initiative des opérations, alimenter et ravitailler une grande armée, à commencer par la question vitale de l’eau potable, facteur souvent négligé des historiens mais canalisant toujours étroitement les axes de progression des armées de l’époque.

Ce livre examine rigoureusement les différents aspects stratégiques et tactiques de la bataille de Gettysburg et, notamment, de « la charge de Pickett » venant couronner l’ensemble de la bataille et sceller la défaite sudiste.

Passionnant pour tous les amateurs d’histoire militaire.

Gettysburg 1863, Vincent Bernard, éditions Perrin, collection Champs de bataille, 320 pages, 25 euros

A commander en ligne sur le site de l’éditeur

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