La nouvelle est tombée le 21 janvier 2016. Le services de presse du Vatican annonce que le pape François vient de modifier la rubrique du Missel Romain sur le rite du lavement des pieds du Jeudi Saint. Le décret est signé par le cardinal Robert Sarah, Préfet de la Congrégation du Culte. Dorénavant, les femmes, et non plus seulement les hommes et les jeunes gens, seront admises à ce rituel : « Tout les membres du peuple de Dieu » est-il écrit dans la lettre papale « afin d’améliorer les modalités d’exécution » du rite et exprimer « pleinement la signification du geste accompli par Jésus au Cénacle, son don « jusqu’à la fin » pour sauver le monde. » On se demande bien pourquoi Jésus-Christ n’a pas eu cette sagesse bergoglienne, lors du Jeudi Saint, de laver les pieds des saintes femmes qui l’accompagnaient dans ses tournées apostoliques !
Petit rappel historique tellement ce que l’on lit dans les journaux, même dit catholiques, démontre une ignorance grave sur le sujet et exprime une admiration sans bornes pour ce geste pontifical qui déforme pourtant en profondeur la signification du geste du Christ.
En mémoire du lavement des pieds des 12 apôtres par Jésus-Christ le soir de la Cène, depuis le début du Christianisme, le lavement des pieds devint une tradition en Europe et en Orient, une cérémonie rituelle pratiquée le Jeudi saint, avant la Cène. Dès le Moyen-âge, les puissants de ce monde, papes, évêques, abbés, souverains, empereurs, rois, de tous les pays chrétiens, afin d’imiter l’abaissement de Dieu, pratiquaient cette coutume du Jeudi Saint en lavant les pieds bien souvent de pauvres, mendiants et lépreux. En France, le roi Saint Louis lavait les pieds de ses paysans et domestiques. Saint Augustin, et les pères et docteurs de l’Église avec lui, voit aussi dans ce lavement des pieds une figure de la confession qui lave les souillures de l’âme chez le pécheur repentant.
En 1955, Pie XII introduisit cette belle coutume dans la réforme des rites de la Semaine Sainte : tous les célébrants peuvent répéter le geste accompli par le Christ avec les apôtres en lavant les pieds de 12 hommes, pendant la cérémonie liturgique qui précède la messe vespérale du Jeudi Saint.
Le choix, depuis 2000 ans, se portait toujours sur des hommes ou jeunes gens en souvenir des 12 apôtres qui furent les premiers prêtres et les premiers confesseurs. L’acte du lavement des pieds était un rituel de pré-consécration dans la tradition juive pour l’ordination des lévites, chargés du service divin. Le Christ en lavant les pieds des apôtres, fait donc un acte éminemment sacerdotal. Il prépare les apôtres au sacrement de l’ordre qu’il institue au cours de la Cène. Appelés à la plus haute mission entre toutes sur la terre, être un alter Christus, offrir le sacrifice eucharistique, et laver les âmes afin qu’elles puissent recevoir le pain des anges, cette cérémonie rappelle également à tous les prêtres de tous les temps, qu’ils sont ordonnés pour servir la Sainte Église de Dieu et conduire les âmes au Salut, et non être servis.
En imposant la possibilité de prendre des femmes lors du lavement des pieds du Jeudi Saint, le pape François retire au lavement des pieds cette signification mystique et sacerdotale. Il est à remarquer d’ailleurs, qu’homme révolutionnaire, homme de praxis, Bergoglio a d’abord, depuis son élection au trône de Pierre, pratiqué le lavement des pieds de femmes le Jeudi Saint, dont une musulmane, pour ensuite, trois ans après, changer les règles liturgiques. Par la pratique il change la doctrine !
On peut également s’interroger sur le choix du calendrier pour imposer ce changement radical : il arrive au moment où des femmes revendiquent publiquement et médiatiquement la possibilité de devenir prêtres dans l’Église et certains prêtres catholiques de se marier ou de vivre en concubinage avec leur partenaire homosexuel, le tout dans une époque où la théorie du genre entretient une véritable confusion dans les esprits matraqués médiatiquement et quotidiennement par toutes ces nouveautés. Ce geste bergoglien peut facilement être considéré comme un soutien au mouvement féministe et à tous ceux qui veulent encore plus d’innovations dans l’Église. Sans doute le symbole supplémentaire de tout un programme…
Francesca de Villasmundo
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