Le Père Augustin Berthe (1830-1907), prêtre missionnaire de la Congrégation du Très-Saint-Rédempteur, a été professeur de rhétorique à Rome. Il fut un temps le secrétaire du président Garcia Moreno.
Gabriel Garcia Moreno (1821-1875) est généralement méconnu du grand public et même, hélas, des catholiques. Il fut pourtant le Président de la République d’Equateur et un modèle de chef d’Etat catholique. Cet homme exceptionnel parvint par un coup de force à balayer les corrompus qui s’engraissaient aux dépens du peuple équatorien, à installer un gouvernement aussi catholique que celui de Saint Louis et à tirer sa nation d’un chaos où elle expirait.
L’action de Gabriel Garcia Moreno est impressionnante. En 1862, il signait un concordat qui restituait à l’Eglise son entière liberté d’action. En 1867, il mettait en place une constitution destinée à faire de son peuple, au milieu des nations sans Dieu, le vrai peuple du Christ. En 1870, il eut la hardiesse d’être le seul chef d’Etat à protester contre l’envahissement des Etats Pontificaux, alors que les rois dits chrétiens se faisaient les complices des annexions italiennes. Il obtint même du Congrès équatorien, en 1873, un subside national en faveur du Pontife captif et dépouillé. En même temps, il consacrait la République d’Equateur au Sacré-Cœur de Jésus. Dans un pays pauvre et ruiné, il trouva moyen de réaliser en dix ans l’assainissement des finances, le développement des routes et du commerce, et de garantir la justice sociale. Chef militaire intrépide à chaque fois que ce fut nécessaire, il sut également garantir l’intégrité du territoire.
Naturellement, les libéraux et les francs-maçons qu’il avait évincés du gouvernement et des responsabilités n’eurent de cesse de tenter de le renverser. Mais il conserva toujours le soutien du peuple, au point de se voir confier par trois fois la présidence de la République d’Equateur.
Son assassinat fut commandité dans les loges maçonniques. Il l’apprit, et écrivit au pape ce mot sublime : « Puissé-je être jugé digne de verser mon sang pour la cause de l’Eglise et de la société !« .
Le 6 août 1875, il tomba sous le poignard d’un meurtrier au service de la Révolution et des forces occultes. Sa dernière parole fut le cri du martyr : « Dios no muere !« , Dieu ne meurt pas ! Le Congrès de l’Equateur lui donna par un décret solennel les titres glorieux de Régénérateur de la Patrie et de Martyr de la civilisation.
Gabriel Garcia Moreno, Augustin Berthe, éditions Clovis, 428 pages, 22 euros
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