Dans son dernier éditorial de la revue Fideliter, en Une de La Porte Latine, M. l’abbé Bouchacourt reprenait la fameuse phrase de Mgr Lefebvre prononcée lors de son sermon du 29 juin 1980 : « Rome doit nous prendre tels que nous sommes… ».
A MPI, nous aurions préféré entendre le supérieur du district de France dire « tels que nous avons toujours été ». En effet, son présent de l’indicatif, au vu des dernières sanctions prises contre les sept doyens, ressemble terriblement à « tels que nous sommes devenus »…
Mais sur ce sujet, laissons la parole à un membre de la FSSPX qui signe là son troisième texte qui éclaire rétroactivement ce célèbre « tels que nous sommes ».
Christian LASSALE
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FSSPX : « Tels que nous sommes » ? (« Ou tels que nous sommes devenus » ?)
Vous avez peut-être entendu cette rumeur qui circule actuellement, et qui voudrait que Rome nous reconnaisse « tels que nous sommes ». C’est ce que Mgr Lefebvre avait tenté de demander, mais les faits ont montré que Rome ne l’entendait pas de la même manière… Une autre expression est équivalente à la première : c’est la « reconnaissance unilatérale ». Mais là encore, Rome ne s’y trompe pas. Lisez plutôt ce que j’ai trouvé dans la Lettre aux amis et bienfaiteurs nº 63 de janvier 2003 de Mgr Fellay. Je suis désolé, c’est toujours à propos de Campos, mais leur cas ressemble tellement au nôtre…
« On pourra dire tout ce que l’on voudra : le 18 janvier 2002 à Campos il n’y a pas eu seulement une reconnaissance unilatérale de Campos par Rome, comme certains prétendent, mais il y a une contrepartie : la complicité du silence. Et d’ailleurs comment pourrait-il en être autrement ? »
Pour expliquer cette dernière phrase, il nous faut revenir un peu en arrière dans ce même texte. À quatorze ans d’écart, la situation est décidément inchangée ! Jugez vous-même :
« Nous constatons dans les coulisses vaticanes une certaine remise en question des développements de ces dernières décennies, une volonté chez certains de corriger la dérive »,
ceci dit pour tous les Burke et Schneider d’hier et d’aujourd’hui,
« mais il reste évident que les principes qui gouvernent la Rome actuelle sont bien toujours ceux de l’actualisation du Concile telle que nous avons pu l’expérimenter durant les quarante dernières années. Dans les documents officiels et la ligne générale, nous ne voyons pas de remise en question de fond sur ces principes ; bien au contraire, on nous rabâche que le mouvement engagé par Vatican II serait irréversible, ce qui nous oblige à nous demander d’où provient le changement d’attitude à notre égard. La réponse se trouve tout d’abord, sans exclure d’autres explications, dans la vision pluraliste et œcuménique qui règne désormais dans le monde de la catholicité. Or cette vision finit par faire côtoyer tout le monde sans requérir désormais plus aucune conversion, comme l’a dit le Card. Kasper au sujet des orthodoxes et même des juifs. Il devient évident que dans une telle perspective, on trouvera aussi une petite place pour la Tradition, mais… une telle vision, nous ne pouvons pas l’accepter, pas plus que le maître d’école ne pourrait accepter de pluralisme en mathématique. »
Relisez le sermon du Puy en 2016, ou encore l’entretien à Terre de mission (29 janvier 2017), où Mgr Fellay explique l’attitude de Rome envers la Fraternité comme « un souci du Saint-Père pour les rejetés de tous bords. » Entendez les divorcés-remariés etc.
Mais continuons.
« Un jour viendra, nous en sommes absolument certains, où Rome reviendra à SA Tradition, où elle la remettra en honneur, et nous appelons de tout notre cœur ce jour béni. Mais pour l’heure, nous ne sommes pas encore si avancés, et toute illusion serait mortelle pour notre société. Nous pouvons le constater en examinant les développements de Campos… Campos, par son mentor Mgr Rifan, clame à tous vents que rien n’a été changé, que les prêtres de l’Administration apostolique sont restés aussi traditionnels qu’autrefois, et c’est d’ailleurs l’essentiel de ce qui leur a été accordé, et la raison de leur adhésion à la proposition romaine : la ratification de la position traditionnelle… »
Et un peu plus loin, cette phrase qui me fait tellement penser au nouveau site d’informations de la Fraternité :
« Cette attitude de duplicité implicite est devenue comme la norme dans la nouvelle situation dans laquelle ils se trouvent : on souligne les points du pontificat actuel qui paraissent favorables, on passe sous un révérencieux silence ce qui ne va pas… »
Et c’est ici qu’apparaît la phrase citée en en-tête :
« On pourra dire tout ce que l’on voudra : le 18 janvier 2002 à Campos il n’y a pas eu seulement une reconnaissance unilatérale de Campos par Rome, comme certains prétendent, mais il y a une contrepartie : la complicité du silence. Et d’ailleurs comment pourrait-il en être autrement ? Il est évident que maintenant, Campos a quelque chose à perdre et qu’ils ont peur de perdre ce quelque chose, et que pour ne pas perdre cela, c’est le chemin d’une compromission qui a été choisi. »Nous les Brésiliens, nous sommes des hommes de paix. Vous les Français, vous vous battez toujours. » Pour avoir la paix avec Rome, il faut cesser de se battre. On ne regarde plus la situation globale de l’église, on se contente de se satisfaire du geste romain à un tout petit groupe de 25 prêtres pour dire que la situation de nécessité n’existe plus dans l’Église, car avec l’octroi d’un évêque traditionnel, une nouvelle situation de droit a été créée… À cause d’un arbre on a oublié la forêt… »
La suite s’applique elle aussi très bien à notre situation :
« À Campos même, tout ce qui est positivement traditionnel est conservé, certes, donc les fidèles ne voient pas de changement, sauf les plus sagaces, qui remarquent la tendance à parler davantage et respectueusement des déclarations et événements romains actuels en omettant les mises en garde d’autrefois et les déviations d’aujourd’hui ; le grand péril est alors de finir par s’accommoder de la situation et de ne plus essayer d’y remédier. Pour nous, avant de nous lancer, nous voulons la certitude de la volonté de Rome de soutenir la Tradition, les marques d’une conversion… Pour résumer, nous devons affirmer de Campos, malgré leur récrimination, que lentement, sous la conduite de leur nouvel évêque, ils se moulent dans l’esprit conciliaire. Rome n’en demande pas davantage pour l’instant. »
Mais vous exagérez, me dira-t-on… Notre situation n’en est pas à ce point ! Nous, nous sommes forts ! (et humbles ?)
Alors, lisez la suite :
« On objectera peut-être que nos arguments sont bien faibles, subtils et ne font pas le poids devant l’offre romaine de régulariser notre situation. Nous répondons que la considération abstraite, in abstracto, de la proposition d’Administration apostolique est aussi magnifique que le plan d’une très belle maison proposé par un architecte. La vraie question et le vrai problème ne se situent pas là mais dans le concret : sur quel terrain la maison sera-t-elle construite ? Sur les sables mouvants de Vatican II ou sur cette pierre de Tradition qui remonte au premier des Apôtres ? Pour assurer l’avenir, nous sommes obligés de demander à la Rome d’aujourd’hui la clarté sur son attachement à la Rome d’hier. Lorsque les autorités auront clairement réaffirmé dans les faits et seront revenues effectivement au « Nihil novi nisi quod traditum est », alors « nous » ne constituerons plus un problème. Et nous supplions Dieu de hâter ce jour où toute l’église refleurira, ayant redécouvert le secret de sa force passée, libérée de cette pensée dont Paul VI disait « qu’elle est de type non catholique. Il se peut qu’elle prévale. Elle ne sera jamais l’Église. Il faut qu’il reste un petit troupeau, aussi infime soit-il. » »
Dans cet état d’esprit, il est pour le moins téméraire de parler de « coup de tampon » (cf entretien du 29 janvier à Terre de mission), et il est en tout cas malhonnête de dire que « tout peut arriver » (entretien de l’abbé Nély à Présent). À moins qu’on ait changé… Auquel cas, Rome n’a pas à craindre de nous prendre aujourd’hui « tels que nous sommes »…
Un prêtre de la Fraternité Saint-Pie X
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Souhaitons que bien vite la FSSPX revienne telle qu’elle a été fondée et telle que Mgr Lefebvre l’a transmise. Et alors le texte de M. l’abbé Bouchacourt ne contiendra plus aucune ambiguïté. Mais pour cela il faudra changer de supérieur.
Je vois que vous continuez votre beau travail maçonnique de déstabilisation de la Fraternité St Pie X . Pour cela vous n’hésitez pas à recourir au mensonge en prétendant faire parler un prêtre de la Fraternité St Pie X qui comme par hasard est anonyme.
Moi qui suis ancien dans la Tradition je peux vous dire qu’on entendait déjà le même langage en 1980. Dans les années 80 le Père Barbara et le Père Guérard des Lauriers disaient la même chose : Mgr Lefebvre avait trahi et avait rallié la Rome moderniste. En 1983 des prêtres américains de la Fraternité St Pie X prétextant la trahison de Mgr Lefebvre se révoltèrent et fondèrent des petites sectes avec de faux évêques venant de Palmar de Troya.
Alors avec votre faux prêtre changez de disque.
Dommage Duffit, il n’y a là que des paroles de Mgr Fellay. Si mensonge il y a, il n’est que dans ses paroles. Il est condamné par ses propres paroles.
Hélas, l’homme est corruptible. et c’est pourquoi le devoir d’humilité et la reconnaissance intérieur de notre statut de « pauvre pécheur », s’impose à tout Chrétien digne de ce nom.
Ce qui se passe au sein de la Fraternité depuis la disparition du bon bergé « Mgr Lefebvre », doit nous rappeler ce qui se passa également au sein de l’ordre des templiers après plusieurs décennies de bons et loyaux services.
Dans cette vallée de larmes, de grande confusion, et de désillusions, n’oublions jamais ces paroles du Christ :
« Mon Royaume n’est pas de ce monde »
je suis parfaitement d’accord avec vous et monsieur Lassale ferai mieux de prier que faire la zizanie
Il n’est pas interdit de réfléchir !?
Nous ne sommes pas obligés de faire le mouton !
encore faut-il avoir l’intelligence… Par contre la soumission…
Et vous vous feriez mieux de réfléchir! Car vous semblez manquer de neurones. Je ne vous le reproche pas, ce n’est pas de votre faute. Mais avant de condamner il vaut mieux rester humble.
« … se révoltèrent et fondèrent des petites sectes avec de faux évêques venant de Palmar de Troya. » Pourriez-vous donner des noms ?!!!! Car si vous pensez aux abbés Sanborn, Dolan, Cekada, … ils n’ont strictement rien à voir avec Palmar de Troya…
Malheureusement si. « Mgr » Sanborn fut « sacré évêque » par « Mgr » Carmona, lui-même « sacré » par Mgr Ngo Dinh Thuc. Mgr Ngo Dinh Thuc « sacra » aussi les « évêques » de Palmar de Troya. Mgr Ngo Dinh Thuc fit des « consécrations épiscopales » dans le plus grand désordre sans aucun mandat pontifical engendrant la plus grande confusion.
Pour être exact « Mgr » Sanborn fut sacré par un certain « Mgr » Pivarunas lui-même « sacré » par « Mgr » Carmona. C’est dire le désordre complet qui règne dans les sectes sédévacantistes.
Les sacres légitimes est du seul pouvoirs du souverain Pontife !..
Cela relève de la constitution divine de la Ste Eglise Catholique donné par NSJC !…
Oui, mais Mgr Lefevvre aussi sacra sans mandat pontifical, et donc on ne peut pas le reprocher aux autres évêques que vous venez de citer.
Si, on peut leur reprocher. Et sur plusieur motifs : tout laisse à penser que Mgr Ngo Dinh Thuc n’avait plus toute sa tête, ce qui pose un problème quant à la validité, et ces « sacres » se sont fait en catimini, en privé, dans des appartements, sans l’aspect publique normalement requis pour qu’il n’y ait pas de contectation de la validité.
Preuve en est, « Mgr » Sanborn a même été obligé d’écrire un livre pour tenter de rendre crédible son sacre…
Des réponses-et des témoignages, entre autres ceux de feu l’abbé Schaeffer, ordonné par Mgr Ngo Dinh Thuc à Toulon, et qui n’a pas été ré-ordonné par la FSSPX que je sache-ont été données à ces affirmations de déficience de la santé mentale du Prélat vietnamien. Par ailleurs, le sacre de Mgr Sanborn a été effectué publiquement par Mgr Mac Kenna-ancien exorciste américain aujourd’hui décédé-à Verrua Savoia où réside l’Institut Mater Boni Consilii.
Donc, vous voulez dire qu’il était réellement déficient d’après ces témoignages ou pas ?
Cher Perlimpinpin, désolé je n’ai peut-être pas été clair :
Je maintiens que Mgr Thuc était bien sain d’esprit quand il a effectué les ordinations et sacres sans mandat pontifical.
L’abbé Schaeffer, ordonné par lui à Toulon, a d’ailleurs certifié que le Prélat tait sain d’esprit. Même témoignage pour le R.P Barbara (qui avait rencontré le Prélat), l’abbé Guépin et d’autres… Même Mgr Williamson-à l’époque où il était encore dans la Fraternité-a reconnu la validité du sacre épiscopal de Mgr Dolan. Cela n’empêche pas effectivement de penser que certains évêques issus de Mgr Thuc ne sont pas tous idoines équilibrés ni fiables. Mais d’autres le sont et professent intégralement la Foi Catholique. Ils sont, d’un pont de vue sacramentel, autant évêques qu’un Mgr Fellay..
Le doute reste : que une ou deux personnes l’ai trouvé saint d’esprit, certainement, et leur bonne foi n’est pas en cause. Le fait reste que les atermoiements répétés de Mgr Thuc des années durant tendent à montrer le contraire.
La question reste de savoir à quel point son jugement était altéré. D’où le doute.
Cher Felipe, je vous remercie beaucoup de votre réponse et de vos précisions très intéressantes, et notamment en ce qui concerne leur validité vis à vis d’autres évêques. Comme vous connaissez bien le sujet, j’aurais une autre question à vous poser si vous me permettez.
Savez-vous si en revanche, les affaires dans lesquelles il s’est retrouvé mêlé en raison de son frère au Vietnam sont comme ce qu’il s’est passé en France tel que nous le raconte Roger Holeindre et si cela a pu déteindre sur sa légitimité spirituelle ?
altéré.ou pas ( Jugement ) cela restent un acte de prévarication contre la Foi Catholique et la Ste Constitution de l’Eglise de NSJC !…
C’est comme si Mgr Thuc ou Mgr Lefebvre pérorait avoir le pouvoir de canoniser .
(Car si vous pensez aux abbés Sanborn, Dolan, Cekada, … ils n’ont strictement rien à voir avec Palmar de Troya…)
Toutefois , il y a pas de différence dans la prévarication formelle de gens que vous citez !…
Ce qui a pour corollaire que cela n’en est pas moins des sectes publiques !…
Monsieur,
A dire vrai, avec le recul de près de plus de 50 ans et en s’attachant à ne pas procéder par a priori, ne peut-on pas dire que les prêtres dont vous parlez, les RP Barbara et Guerard des Lauriers, n’avaient pas senti la « faille » dès le départ ?
Voir entre autres :
-Le document « Ecône point final » du Père Barbara, les correspondances entre le Révérend Père et le clergé de la FSSPX paru dans la Revue « Forts dans la Foi » après les sacres d’Ecône
-L’échange de lettres entre Mgr Lefebvre et le RP Guerard des Lauriers en 1979, « Monseigneur nous ne voulons pas de cette paix ! » alors que Mgr Lefebvre désirait se rapprocher de Jean-Paul II et faire « l’expérience de la Tradition » au sein du monde conciliaire..avant de se rétracter par la suite évidemment).
Les événements survenus avec les neuf prêtres américains témoignaient aussi de cette tension permanente au sein de la Fraternité entre 2 opposés (le besoin de faire l' »expérience de la Tradition » et n’avoir aucun compromis avec les modernistes). A ce titre, les abbés Cekada, NNSS Dolan et Sanborn n’ont strictement rien à voir avec la secte de Palmar de Troya soi dit en passant
Toutes ces remarques n’enlèvent rien à l’immense mérite de Mgr Lefebvre-ou serait-on sans lui aujourd’hui?-mais il faut reconnaître que des questions angoissantes-chez les fidèles et aussi chez les prêtres-se posaient déjà et se posent maintenant avec encore plus d’acuité maintenant (avec « pape francois »). Nous n sommes plus en 1980 ou même 1988..
D’ailleurs, le contenu du dernier bulletin du Prieuré de Gavrus en Normandie atteste de ces faits-là.
Au-delà des événements de la lettre des doyens, de l’expulsion de Mgr Williamson, des manifestations de gratitude à répétition de Mgr Fellay envers l’auteur d’Amoris Laetitia » etc…se cachent des questions sur le fond sur l’Eglise, sa doctrine, sa théologie, celle (la vraie !) de la Papauté et l’application à en faire à la situation actuelle hors de tout préjugé ou contradiction quand bien même cette dernière revêtirait avec le temps l’apparence de vérité..
Bonjour,
Voilà un point logique et équilibré. Merci beaucoup.
Concernant les intentions de Mgr Lefebvre, rien n’est plus éclairant et indiscutable que l’interview qu’il a donnée à Fideliter (N°79, Janvier-Février 1991) quelques temps avant son rappel à Dieu. Elle débute ainsi :
« FIDELITER – Depuis les sacres il n’y a plus de contacts avec Rome ; cependant comme vous l’avez raconté, le cardinal Oddi vous a téléphoné vous disant : « II faut que les choses s’arrangent. Demandez un petit pardon au Pape et il est prêt à vous accueillir ». Alors pourquoi ne pas tenter cette ultime démarche et pourquoi vous paraît-elle impossible ?
Mgr LEFEBVRE – C’est absolument impossible dans le climat actuel de Rome qui devient de plus en plus mauvais. Il ne faut pas se faire d’illusions. Les principes qui dirigent maintenant l’Eglise conciliaire sont de plus en plus ouvertement contraires à la doctrine catholique.
Devant la Commission des droits de l’homme des Nations Unies, le cardinal Casaroli a récemment déclaré : « Je désire m’attarder quelque peu sur un aspect spécifique de la liberté fondamentale de pensée et d’agir selon sa conscience, donc la liberté de religion… L’Eglise catholique et son Pasteur suprême, qui a fait des droits de l’homme l’un des grands thèmes de sa prédication, n’ont pas manqué de rappeler que, dans un monde fait par l’homme et pour l’homme, toute l’organisation de la société n’a de sens que dans la mesure où elle fait de la dimension humaine une préoccupation centrale ». Entendre cela dans la bouche d’un cardinal ! De Dieu il n’en parle pas !
De son côté le cardinal Ratzinger, en présentant un document fleuve sur les relations entre le Magistère et les théologiens, affirme dit-il « pour la première fois avec clarté » que « des décisions du Magistère ne peuvent être le dernier mot sur la matière en tant que telle » mais « une espèce de disposition provisoire… Le noyau reste stable mais les aspects particuliers sur lesquels ont une influence les circonstances du temps peuvent avoir besoin de rectifications ultérieures. A cet égard on peut signaler les déclarations des papes du siècle dernier. Les décisions antimodernistes ont rendu un grand service mais elles sont maintenant dépassées ». Et voila, la page du modernisme est tournée ! Ces réflexions sont absolument insensées.
Enfin le Pape est plus œcuméniste que jamais. Toutes les idées fausses du Concile continuent de se développer, d’être réaffirmées avec toujours davantage de clarté. Ils se cachent de moins en moins. Il est donc absolument inconcevable que l’on puisse accepter de collaborer avec une hiérarchie semblable.
…. »
La suite est du même ordre, lisez le! Rome ayant empiré, il est indéniable que les démarches de Mgr Fellay ne sont pas du tout dans l’esprit de Mgr Lefebvre au soir de sa vie.
Mr Lassale a parfaitement raison , c’est la vérité , prions pour que le dernier bastion de la Ste Eglise Catholique ne se laisse pas embobiner par l’orgueil d’un seul…
Accepter un chat dans un sac… non c’est pire encore … quand un faux pape de concert avec un autre jésuite patron de l’ordre clame que l’enfer n’existe pas on ne peut pas accepter de rentrer dans une église apostate et hérétique point c’est tout.
Je suis bien d’accord avec vous, Guy de Lacroix, avec tout le respect que je porte à la mémoire de Mgr Lefebvre, je pense que parce qu’il était pronfondément Romain, l’idée de penser que celui qui était sur le siège pontifical puisse ne pas être pape lui était particulièrement douloureuse. Il l’avait pourtant envisagée au moins deux fois, la première lors du sermon de 1976 dit de l’été chaud et la deuxième en 1986 au moment du premier rassemblement à Assise. Ces deux intuitions que je considère justes, ne peuvent en aucun cas faire croire que penser que le siège apostolique soit occupé par un antipape ou soit même vacant,( en dépit que cette deuxième hypothèse soulève des problèmes canoniques), soient des positions d’emblée sectaires orgueilleuses et schismatiques.
Monsieur Lassale a donc raison dans ses objections. Je pense que l’attitude de l’anti-una-cum, quelque-soit la position théologique défendue: thèse de cassissiacum, sedevacantisme non conclaviste ( en excluant le conclavisme qui lui est pour le coup schismatique), occupation par un antipape etc… devrait , avec l’esprit de charité aidant éviter les divisions déchirantes.
« Je pense que l’attitude de l’anti-una-cum, quelque-soit la position théologique défendue,…,devrait , avec l’esprit de charité aidant, éviter les divisions déchirantes. »
L’UNA CUM, voilà bien le point cruxial du problème, que tant de traditionnalistes ne veulent pas voir, préférant se chipoter sur des questions secondaires. Car en endossant le non-una cum, on commence son vrai chemin de croix, en dehors du cocon traditionnaliste una cum….
Il me semble qu’envisager que le pape François soit un anti-pape, ou un faux pape tombe sous le sens. Le seul problème c’est qu’il est impossible de donner une réponse définitive. Mais après tout est-ce bien le problème des fidèles de savoir si ce pape est vrai ou faux ? Aux yeux du monde il sert de vrai pape et c’est cela qui est catastrophique pour l’Eglise et ses fidèles qui, sauf exceptions, ne savent plus à quoi ils sont fidèles.
Ce qui est certain c’est que sa doctrine tombe sous l’anathème de Saint-Paul: « Si moi-même ou un ange du ciel venait vous enseigner un autre évangile que celui que nous vous avons toujours enseigné, qu’il soit anathème. »
Comment s’allier avec un pape anathémisé par Saint-Paul ? Mgr Lefebvre s’est mis en position de rupture avec Rome pour moins que cela. Plus que jamais il faut s’en tenir à distance.
Même aux moments où Jean-Paul II, de satanique mémoire, accumulait les scandales : visites aux temples protestants, synagogues, Assise etc, Mgr Lefebvre ne le considéra pas comme un faux pape. Il accepta la visite du cardinal Gagnon en 1987 (donc après Assise) dans le but de régulariser la Fraternité St Pie X. Régularisation qui ne s’est pas faite, on connait la suite de l’histoire.
1 @Dufit Thierry
Plus 1, j’écrivais
Comme vous dites Duffit, mais force fut de constater que la Providence voulut qu’il n’y ait pas de confusion entre la Rome conciliaire et la Tradition.
C’est pourquoi, devant cette évidente volonté de la Providence, Mgr Lefebvre compris que vouloir un accord avec cette Rome n’avait aucun sens :
Je n’accepterai plus d’être dans la situation où nous nous sommes trouvés lors des colloques. C’est fini. Je poserai la question au plan doctrinal : « Est-ce que vous êtes d’accord avec les grandes encycliques de tous les papes qui vous ont précédés ? Est-ce que vous êtes d’accord avec Quanta Cura de Pie IX, Immortale Dei, Libertas Praestantissimum de Léon XIII, Pascendi de Pie X, Quas Primas de Pie XI, Humani generis de Pie XII ?
Est-ce que vous êtes en pleine communion avec ces papes et avec leurs affirmations ? Est-ce que vous acceptez encore le serment antimoderniste ? Est-ce que vous êtes pour le règne social de Notre Seigneur Jésus-Christ ? Si vous n’acceptez pas la doctrine de vos prédécesseurs, il est inutile de parler. Tant que vous n’aurez pas accepté de reformer le Concile, en considérant la doctrine de ces papes qui vous ont précédé, il n’y a pas de dialogue possible. C’est inutile ».
Mais c’est évident Thierry Duffit, qu’il faudra régler tôt ou tard, -sauf fin du monde- le problème de ces papes conciliaires. Durant le Grand schisme d’Occident il s’est passé plein d’irrégularités qui ont permis de terminer le Grand Schisme: conciles irréguliers qui ont défait des papes, conciles qui se sont mis au-dessus des papes, papes déclarés justes puis faux, Et toutes ces graves irrégularités ont été entérinées par l’Eglise qui a repris son cours normal.
Donc des papes litigieux, un concile, une autorité laïque ou Dieu sait quoi ou qui, pourrai(en)t permettre de reprendre le cours normal de l’Eglise, il n’y a donc rien d’anormal qu’en dépit de ses doutes Mgr Lefebvre ait tenté de régulariser les choses même avec des papes dont il doutait. Il faudrait lire dans le détail comme je l’ai fait l’histoire du Grand Schisme d’Occident afin de comprendre qu’il est inutile de s’arc-bouter sur la Loi en pharisiens. Seule la foi compte.
C’est là ou Mgr Lefebvre devient un négateur ( hérétique )de la Foi catholique :
Pape Pie IX, Concile Vatican 1, 1870, ex cathedra :
« …le siège de Pierre demeure pur de toute erreur, aux termes de la promesse divine de Notre
Seigneur et Sauveur au chef de ses disciples : “J’ai prié pour toi, pour que ta foi ne défaille pas”… »
D’une part Mgr Lefebvre n’a pas remis en cause la papauté. Mais l’eût-il fait que la prière du Christ « pour que la foi de Pierre ne défaille pas” prouve si besoin était que le pape est un faux pape. Car s’il était un vrai pape il n’aurait pas pu défaillir et trahir la Foi comme il le fait et comme l’ont fait tous les autres papes conciliaires.
Vous voyez vous aussi vous interprétez fort mal les promesses du Christ. Et vous aussi vous préférez écouter un autre évangile que celui qui a été enseigné par les apôtres. Pour le vérifier il vous suffit de lire l’Evangile sans a-priori.
Ainsi , Si Mgr Lefebvre était de bonne foi !? il aurait du immédiatement se plier au Vicaire de Jésus-Christ ou déclarer que les ou les personnes ne sont pas les vicaires Légitimes !…Ainsi , prononcer la vacance de droit du Saint Siège , bien que de fait il soit occupé physiquement par un Anti-Pape !…Toutefois , Mgr Lefebvre a préféré tenir une position strictement pas Catholique ( schismatique pour le moins ) !…
Le désaccord a porté à l’époque sur plusieurs points. Mgr Lefebvre avait signé le protocole du 05/05 qu’il rétracta le lendemain en raison de son ambiguïté. Rome ne consentait qu’à contre cœur à un Sacre d’évêque. Le principe en était accepté mais aucune date n’était fixée or Mgr Lefebvre vu son âge ne pouvait plus attendre. Les traditionalistes étaient en minorité dans la commission romaine. Enfin on demandait à Mgr Lefebvre une déclaration reconnaissant ses « erreurs ». Tout ceci était inacceptable.
Mais si Rome avait régularisé la Fraternité St Pie X et prévu un Sacre d’évêque sans conditions Mgr Lefebvre aurait certainement accepté.
C’est ce que je vous dit, la Providence a veillé, et il n’y a pas eu de « si ». Si Mgr Lefebvre suivait la Providence, Mgr Fellay tente de la forcer…
Autre différence, si le protocole de Mgr Lefebvre pouvait être ambigu sur certaines dispositions pratiques, il n’était pas erroné d’un point de vue doctrinal comme le fut celui de Mgr Fellay, texte que ce dernier refuse de rétracter alors qu’il y reconnaît la légitimité de la nouvelle messe.
La Providence a joué un grand rôle en 1988. Mais de fait Mgr Lefebvre qui à juste titre considérait que la suppression de la Fraternité St Pie X était illégale a tout fait jusqu’en 1988 pour que Rome lui rende un statut canonique. La Fraternité St Pie X n’a jamais reconnu la légitimité de la nouvelle Messe. Voir le dernier numéro de Fideliter ayant pour titre « l’illégitime Messe de Paul VI ».