« J’ai reconnu des erreurs d’appréciation et de discernement
dans l’accueil et le suivi de certaines communautés ».
Le 27 juin, nous avions relaté ici-même « l’interdiction romaine faite à Mgr Rey de procéder aux ordinations diaconales et sacerdotales de son diocèse« .
Le 22 juillet, nous précisions avec tristesse mais humour : « Mgr Rey cède encore du terrain face aux oukases de la Rome conciliaire : ira-t-il jusqu’à se saborder en rade de Toulon ?«Â
Aujourd’hui, nous sommes obligés de constater que l’Ordinaire de Toulon-Fréjus accepte de boire la tasse jusqu’à la lie ! En effet, le 15 septembre il a rencontré 150 prêtres pour « échanger avec eux et déployer plusieurs grandes mesures pour le diocèse ».
Et, l’on apprend, dans un communiqué tristement aplaventriste que la Rome conciliaire a exigé de nouvelles contraintes auxquelles il a cédé une fois de plus. « Aucune nouvelle information n’est parvenue de Rome et le Diocèse ne sait toujours pas quand pourront de nouveau être ordonnés prêtres et diacres », informe d’abord le texte.
Lors de cette rencontre, il a d’abord « repris en détail le déroulé des événements », puis « exposé les décisions transmises à la Congrégation des évêques. »
Quatre grandes mesures ont été prises :
- D’une part, la suspension de l’accueil de nouvelles communautés, alors que la « politique d’accueil du diocèse » était l’un des points de vigilance évoqué par Rome pour justifier la suspension des ordinations.
- D’autre part, « l’accueil de nouveaux prêtres sera désormais soumis à la décision du Conseil presbytéral », comme au meilleur temps des soviets soixante-huitards.
- Le diocèse prévoit aussi l’ « établissement d’un état des lieux des communautés présentes dans le Diocèse avec des visiteurs pouvant porter différents regards (canonique, pastoral, spirituel) ». Cela nous rappelle étrangement les inventaires des biens de l’Eglise afin d’en préparer la dévolution aux associations cultuelles définies par le régime, le régime étant ici la Rome conciliaire et destructrice.
- Enfin, dernière mesure annoncée : « La mise en application de la charte Saint-Léonce dans le respect du Motu Proprio Traditionis Custodes, avec une visite systématique des groupes concernés sous la responsabilité du référent nommé. » Cette charte de Saint Léonce avait été élaborée par le diocèse dans l’année précédant le motu proprio Traditionis Custodes, pour permettre de « bien articuler l’accueil et l’intégration de ces prêtres et communautés » attachés au rite ancien, indiquait Mgr Rey dans un communiqué après le fameux Motu proprio. Les diverses communautés « traditionnelles » ou « ralliées » savent ce que la visite des visiteurs bergogliens signifie : leur disparition à brève échéance.
Non content de manger son chapeau épiscopal, Mgr Rey, tel un dignitaire du régime chinois faisant des aveux forcés, boit la coupe du condamné jusqu’à la lie et déclare : « J’ai reconnu des erreurs d’appréciation et de discernement dans l’accueil et le suivi de certaines communautés, mais j’ai aussi mis en valeur les fruits missionnaires et la fécondité des différents charismes et initiatives pastorales du Diocèse. J’ai tenu compte des remarques, des erreurs commises, sans remettre en cause le travail de communion missionnaire à bâtir ensemble ».
Peut-on encore espérer que Mgr Rey va enfin reconnaître qu’il avait raison contre Rome ? Nous l’avons connu plus courageux et beaucoup, parmi les « ralliés » et les néo-conservateurs « versaillais », avaient mis en lui des espoirs que nous savions vains.
Et même, si « l’on ne sort de l’ambiguïté qu’à son détriment » (Cardinal de Retz), nous demandons à cet évêque de franchir le Rubicon et d’arrêter de tergiverser.
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