C’est en ces termes que Dominique Tian, député des Bouches du Rhone, chargé en 2011 d’établir un rapport sur la question de la « fraude sociale », vient d’interpeller le gouvernement. Il désignait tous les abus en matière de prestations sociales et les détournements effectués de droite et de gauche qui selon lui sont de l’ordre de 5 milliards d’euros : l’équivalent de ce que l’on vient de ponctionner aux salariés et aux cadres, la fonction publique y échappant dans la mesure où elle est plus égale que les autres catégories de citoyens français.
Le gouvernement nous donne des estimations des fraudes qui ont été détectées. Elles sont estimées à un demi-milliard, toutes branches confondues (caisses de sécurité sociale et de retraite). Estimer les fraudes est en réalité une mission quasi-impossible parce que précisément nous nous situons dans l’illégalité. Dans l’ensemble se sont plutôt les médecins de ville qui connaissent le mieux cette question. Ce sont les cartes vitales qui tournent, les ordonnances sur laquelle il est demandé au praticien de mettre des médicaments en plus pour la belle-sœur, la voisine, voire son chien qui tousse. Bien sûr les arrêts de travail anormaux pour permettre d’aller au ski pendant une semaine. L’aide médicale d’Etat (AME) dévolue aux sans papiers, coûte une fortune, véritable manne pour des familles entières. La CMU (couverture médicale universelle) réservée aux maladies de longue durée est au même régime. Passons les étrangers qui viennent se faire opérer gratuitement sur notre sol : le cas le plus spectaculaire est celui des femmes d’Afrique du Nord qui viennent se faire avorter ou bénéficier de la procréation médicalement assistée. L’Algérie doit actuellement un milliard d’euros à la France pour ses citoyens qui viennent se faire soigner ou hospitaliser dans notre pays. Il y a aussi le scandale des centenaires : il s’agit d’anciens salariés de la France mais d’origines étrangères et retournés au pays. Ils sont morts depuis longtemps et leur famille continue à toucher leur retraite ad vitam aeternam.
Deux nouveautés dans l’interpellation du député Dominique Tian. « La France est un pays de Cocagne pour tous les drogués de la terre ». Il désigne plus précisément un gigantesque trafic du Subutex utilisé dans le cadre des cures de sevrage aux drogues illégales comme l’héroïne. Comme il s’agit d’un dérivé de la morphine son usage en est détourné pour remplacer précisément les dérivés de l’opium. Se sont créés des réseaux entre les médecins, les pharmaciens, les dealers et les acheteurs.
Mais une autre cause anormale des dépenses est ce qui se passe dans les hôpitaux. Les cliniques sont surveillées à outrance et d’ailleurs voient leur prix de journée bloqués. Le coût des soins en milieu hospitalier est toujours supérieur du tiers par rapport au privé. Les causes sont multiples. Une des plus connues est l’allongement de la durée de séjour des patients en fonction des besoins financiers notamment en période creuse. L’habitude prise de recommencer tous les examens biologiques, radiologiques lors des hospitalisations. A croire qu’en ville les praticiens sont des bons à rien. L’absence totale de la notion de rentabilité puisque de toute manière le contribuable payera. Pour Dominique Tian, ce sont ainsi dix milliards d’euros dépensés sans utilité. Dans ce cas, ce n’est plus de la fraude mais du gaspillage.
Bref la liste est longue. Lors de ses vœux Hollande mentionne la nécessité de lutter contre la fraude. Certes la tâche est difficile. Mais il y a belle lurette que la chasse aux gaspis aurait du être lancée dans tous les secteurs. Mais il y a encore beaucoup à faire dans un système étatique où l’irresponsabilité semble être la règle.
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