97 jeunes hommes sont entrés cette année en première année
de formation dans nos séminaires : 79 en vue du sacerdoce
et 18 en vue de la vie religieuse (Frères de la Fraternité)
Béni soit Dieu pour la plus grande entrée de séminaristes depuis la création de la Fraternité Saint Pie X. Cependant, rappelons que le nombre n’est pas forcément un signe de bénédiction. Ce que Dieu cherche, c’est la sainteté.
Chers amis,
La rentrée académique vient d’avoir lieu dans nos séminaires, et c’est un cri d’étonnement et d’action de grâces qui monte vers Dieu. Car nous venons d’avoir la plus grande entrée de séminaristes depuis la création de la Fraternité Saint Pie X par Son Excellence Monseigneur Lefebvre en 1970.
97 jeunes hommes sont entrés cette année en première année de formation dans nos séminaires, dont 79 en vue du sacerdoce et 18 en vue de la vie religieuse (Frères de la Fraternité). Ici à Flavigny, nous venons d’accueillir une promotion de 21 séminaristes et 3 postulants frères.
Pour les séminaristes : un Anglais, un Suisse, un Autrichien, un Hongrois, un Serbe, un Croate, un Danois, un Néerlandais, un Indien, un Sri Lankais, un Chilien, un Nicaraguayen, un Nigérian, 2 Canadiens, 2 Argentins, 2 Mexicains, 2 Italiens, 4 Brésiliens, 6 Allemands, 9 Polonais, 14 Français, 25 Américains.
Pour les postulants frères : un Suisse, un Argentin, un Brésilien, 2 Canadiens, 2 Polonais, 3 Français, 8 Américains.
Nous vous invitons à chanter les miséricordes du Seigneur avec nous ; béni soit Dieu mille et mille fois car nous sommes les témoins de l’activité de Dieu dans les âmes et de sa force douce et patiente. Il est vraiment à l’œuvre, malgré tous nos défauts.
N’hésitons pas à nous approprier les mots de saint Vincent de Paul, pour nous maintenir dans l’humilité : « Estimons la Fraternité Saint Pie X, comme la plus petite de toutes les Compagnies ; pas même la pénultième, mais la dernière… Ne mettons jamais les yeux sur ce qu’il y a de bien en nous, mais sur ce qui est mal, c’est un grand moyen de conserver l’humilité [1]».
Il faut d’ailleurs bien se garder de s’imaginer que le nombre est forcément un signe de bénédiction, puisque ce que Dieu cherche, c’est la sainteté.
Cependant cette augmentation du nombre de séminaristes suit une courbe générale, d’une croissance lente mais constante, parallèle à la croissance du nombre de fidèles. Il est éclairant d’en dresser brièvement les facteurs.
Les facteurs intérieurs
En premier lieu, c’est le fruit des familles cherchant à vivre conformément à l’Évangile, et à combattre l’infiltration de l’esprit du monde actuel en leur sein, avec un bon équilibre naturel. Cette année, 79% des jeunes hommes entrés à Flavigny proviennent de familles gardant la fidélité à la Tradition catholique.
C’est aussi le fruit des écoles de la Tradition, puisque 70% des candidats de cette promotion y ont été formés, et parmi eux tous les français y ont passé un bon nombre d’années.
C’est en outre le fruit du développement de l’apostolat missionnaire des confrères. En effet, cette année nous accueillons, parmi ces 79 séminaristes, 22 nationalités différentes, ce qui est encore un record. Pensons aux prêtres, missionnaires en tous ces pays, qui sèment année après année, et nous confient ces vocations. Ceci est possible grâce à la relative liberté de la Fraternité dans ses fondations, et son élan missionnaire non entravé par l’œcuménisme. Chaque vocation est presque un miracle de la grâce, en tout cas le fruit d’années de dévouement et de prières.
Chers amis, vous le voyez, Dieu écoute vos prières pour les vocations. Un grand merci pour votre persévérance.
Les facteurs extérieurs
La hausse des vocations suit à peu près la hausse du nombre de fidèles. Or ces dernières années ont vu une considérable augmentation de ceux-ci, quoique de façon très inégale selon les pays.
Le premier facteur a été l’attitude de nombreux prêtres et évêques progressistes, à l’occasion de la covid, qui choquèrent beaucoup de leurs fidèles. Ils interdirent la sainte communion sur la langue, acceptèrent sans réellement s’y opposer la fermeture de nombreuses églises, voire même l’arrêt total des sacrements. La stupeur des chrétiens fut au comble quand ils virent des prêtres refuser de baptiser. Tout cela a laissé l’impression forte d’un immense manque de foi dans une grande partie du clergé.
Le deuxième facteur, comme une vague de fond, est beaucoup plus durable et lucide, c’est ce que nous appelons le « phénomène François ». Depuis des années, le pape François, par ses déclarations répétées et argumentées, par ses condamnations, par les appuis qu’il semble donner aux agents du Nouvel Ordre Mondial et l’apparence de soutien à certains de leurs lobbies, par son opposition à ceux qui se montrent résistants à ce Novus Ordo sæculorum, se met à dos la population mondiale conservatrice. Ces dernières années, nous voyons continûment un afflux de personnes qui s’approchent de la FSSPX pour des raisons d’opposition à ce qu’ils appellent l’idéologie politique du pape. Ce sont souvent des catholiques non pratiquants, ou des non-baptisés d’ascendance catholique. Ce sont aussi des jeunes voulant agir pour leur pays, qui dépassent l’approche politique en découvrant les trésors de la grâce.
Nouveau phénomène, nous voyons arriver de plus en plus de « catholiques conservateurs », pratiquant habituellement dans les paroisses conciliaires, ou Ecclesia Dei, mais très sensibles à la défense de la Vie, de la Famille nombreuse, de la morale catholique, de l’autorité du père, des « racines chrétiennes de l’Europe ». Ils ont compris une chose : il faut se battre, défendre l’Europe chrétienne, c’est-à-dire lutter contre l’islamisation, contre le monstrueux lobby contre-nature, contre la « cancel-culture et le wokisme », contre la neutralité désarmante, contre la destruction des enfants. Les derniers synodes, à commencer par celui sur la famille et ses applications, les révoltent car ils y voient le désarmement des catholiques et la justification du progressisme.
Enfin, les derniers documents de Rome au sujet de la Messe ont mieux mis en lumière la lutte doctrinale qui se joue depuis le Concile.
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Abbé Guillaume Gaud, Directeur du séminaire international Saint-Curé-d’Ars de Flavigny
Lire l’intégralité de cet éditorial sur La Porte Latine du 17 novembre 2022 :
- Appel en vue d’une élite dans la Tradition
- L’influence de l’élite sur le renouveau moral de l’Église
- Dresser un rempart contre le relâchement des mœurs
- Vous pouvez être cette élite
Voir aussi : Entrées 2022-2023 dans les séminaires de la Fraternité : une année record depuis la fondation de la FSSPX !
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