Le parquet de Paris vient d’ouvrir une enquête préliminaire pour «compromission de la défense nationale» suite à la publication par le journal Le Monde de documents classifiés obtenus par les journalistes du quotidien.
C’est le député Eric Ciotti (LR) qui a saisi le 7 novembre le procureur. Le parquet a saisi le ministère de la Défense afin de déterminer si le document incriminé est classifié «secret défense».
Intitulé «Le jour où… Obama a laissé tomber Hollande», l’article publié le 24 août 2016, est signé par Fabrice Lhomme et Gérard Davet, les journalistes auteurs du livre Un président ne devrait pas dire ça… (Stock), réalisé sur base des entretiens et confidences obtenus de la bouche même de François Hollande qu’ils ont rencontré à soixante reprises entre avril 2012 et juillet 2016.
L’article fait référence à la journée du 30 août 2013 : la France attend l’aval des Etats-Unis pour frapper le régime syrien, et les deux journalistes sont conviés dans le bureau de François Hollande.
«Sur le bureau du Président, envahi de dossiers, quelques documents, certains estampillés « Confidentiel Défense ». Hollande consulte l’un d’entre eux en particulier. Nous en avons eu copie. Rédigé la veille, le 29 août, par son Etat-major particulier. Il détaille la « timeline du raid » à venir. C’est le vade-mecum de l’intervention française.»
Pour authentifier leurs affirmations, les journalistes publient un extrait du document secret defense détaillant l’un des raids aériens prévus par l’armée française. Il y est stipulé que des avions Rafale basés à Abou Dhabi doivent tirer cinq missiles de croisière Scalp contre des bases militaires syriennes en cas de feu vert du président Hollande. Ce qui ne fut finalement pas fait, faute d’accord de Barack Obama.
«Il y a tous les éléments d’une affaire d’Etat», accuse Eric Ciotti, qui a écrit au Ministère de la Défense «son effroi de voir ainsi divulgués et reproduits des documents secrets dont les informations sont de nature à porter atteinte à la défense et à la sécurité nationales».
La divulgation de ces documents par François Hollande est un délit.
«Dans ces conditions, face à l’inertie et à la carence de l’autorité ministérielle, je me vois contraint de vous saisir», écrivit Eric Ciotti au parquet.
La compromission du secret de la défense nationale est sanctionnée de cinq ans d’emprisonnement et de 75 000 euros d’amende, en vertu de l’article 413-11 du code de procédure pénale.
Bien sûr, François Hollande ne risque rien de tout cela puisqu’il jouit d’une immunité pénale totale pour les faits commis durant son mandat, sauf si le juge estime que ces faits sont détachables de sa fonction ou qu’ils relèvent d’un crime contre l’humanité.
Mais au PS, on se désole chaque jour un peu plus de cette accumulation de gaffes venant directement du président de la république.
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