Cette vieille carne cathophobe de Jean-Michel Ribes va en avaler de travers. Lui qui s’est encore distingué dans l’enflure ordurière contre la majorité du peuple américain (« Trump est un gros con élu par des catégories de gens qui ne m’intéresse pas ») et qui touche 4 millions de subventions par an voit l’un des anciens de la série Palace rallier Marine le Pen. C’était à l’époque où Franck de Lapersonne, qui était encore maigre et avait des cheveux roux, jouait dans cette série plusieurs personnages, notamment Combier, l’assistant du docteur Swift du Labo Palace qui fut notamment mordu par une savonnette, et un client qui prit un très gros risque en commandant un rôti de cerf au restaurant… Le pauvre, s’il fut un grand acteur de théâtre, se retrouva à tourner dans les pires navets de propagande, tels Survivre avec les loups, le Crocodile du Botswanga ou Lucie Aubrac. Comme quoi, il est nécessaire de dissocier parfois l’homme de l’œuvre, et que l’on peut bien penser tout en tournant dans de la daube propagandiste. Dame, il faut bien manger… surtout quand on descend d’une lignée aristocratique : des seigneurs de Dhuisy et d’Hermensis, vicomtes d’Acy et seigneurs de Variscourt…
Franck de La Personne, ou plus exactement de La Personne (car son patronyme est orthographié ainsi sur sa carte d’identité), a donc officialisé son ralliement à Marine Le Pen lors du meeting qu’elle a tenu à Lyon le 4 février. Dans son discours, salué par une standing ovation du public, il a développé un argumentaire dans la droite ligne du parti : « Victor Hugo n’a pas appris l’arabe, et ça me fait plaisir de le savoir », pendant que la foule scandait : « On est chez nous ! ».
Le fait que Franck de La Personne soit au Front National n’est pas un scoop. Cela a même failli lui coûter sa carrière. L’un des plus grands connaisseurs des arcanes de la vie parisienne, le Marquis Jean-Paul Chayrigues d’Olmetta, avait raconté comment à la fin des années quatre-vingt, Franck de La personne avait annoncé à haute voix qu’il avait voté pour Jean-Marie Le Pen aux Présidentielles (il s’agissait, si mes souvenirs sont exacts, de celles de 1995) devant un parterre d’acteurs qui étaient plutôt du genre à voter à gauche de la gauche. Réalisant la boulette qui aurait pu lui valoir une fin de carrière immédiate, il a rapidement fait circuler le bruit que les dits propos étaient une blague de mauvais goût dite en état d’ivresse. Il essaya ensuite de brouiller les pistes en se présentant comme d’extrême-gauche, proche du néo-stalinien Jean-Luc Mélenchon.
Si quelques personnalités ont déjà par le passé refuser de critiquer le Front National (le footballeur Christophe Dugarry), voir même pris la défense de membres du FN dans des cas précis (la chanteuse Françoise Hardy, les chanteurs Hugues Aufray et Daniel Guichard), rares sont celles qui se sont engagées partiellement (Albert « Bébert » Kassabi, chanteur du groupe Les Forbans, l’acteur Alain Delon, le commentateur sportif Thierry Roland) ou ouvertement. Parmi celles et ceux qui ont fait en quelque sorte leur « outing » tricolore, notons l’actrice Brigitte Bardot, l’humoriste Jean Roucas, le musicien Mikaël Sala ou le champion automobile Pierre Lartigue… Pour le moment c’est peu, mais attendez que le Front National arrive au pouvoir et ça va se rallier par wagons entiers…
Hristo XIEP
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