Il prône un grand écart dans toutes les directions, à droite et à gauche, de Laurent Wauquiez à Jean-Luc Mélenchon. Gare aux déchirures ! Il a affirmé notamment qu’il aimerait « prendre un café » avec Laurent Wauquiez et « pourquoi pas avec Jean-Luc Mélenchon, pourquoi pas avec d’autres. Mais qu’on discute, que l’on voie ce qui nous oppose. On n’est pas en guerre civile. Il faut qu’on soit constructifs, tout en ne niant pas nos divergences qui sont parfois très importantes » .
S’il lui faut prendre un café avec ces politiciens du système pour être « constructif », nouveau lieu commun à la mode qui ne veut rien dire dans le fond, et voir ce qui normalement devrait opposer le FN aux Républicains et aux Insoumis, c’est que le vice-président du Front n’a pas les idées très claires sur la nature de la vraie opposition nationale aux partis du système.
Florian Philippot a tenu également à rassurer les médias concernant le séminaire en cours :
L’ambiance était très positive et très constructive, bien éloignée de ce que j’ai pu lire ici et là avant l’ouverture des travaux. On nous annonçait l’apocalypse. Au contraire, c’était intéressant. On a parlé de l’organisation du mouvement, de son ancrage local. (…) Il n’y a pas eu de règlements de compte. »
L’objectif de ce séminaire a-t-il expliqué était « politique », afin de permettre au FN « d’être une grande force moderne du 21e siècle ».
Il a pareillement soutenu qu’un changement de nom du mouvement est nécessaire ainsi qu’une ouverture progressiste sur les sujets sociétaux :
« Si nous ne sommes pas à 50% des voix, ce n’est pas simplement la question de l’euro, c’est parce que, parfois, le nom du Front national fait peur ou interdit de réfléchir, ce qui est quand même dommage, a-t-il précisé. Parce que nous sommes très mal perçus sur d’autres sujets sociétaux. Nous devons nous ouvrir sur de nouveaux sujets de société : l’innovation, les déserts médicaux, des start-ups, les droits des femmes, des sujets essentiels qui s’ajoutent à ce que nous disons déjà. » « « Je suis très favorable à ce que le Front continue de s’ouvrir sur tous les grands sujets et sur la société civile », a insisté M. Philippot, mettant en garde : « il ne faudrait pas un retour en arrière où on ne parlerait que de l’immigration, de l’insécurité et de l’islamisme ».
Il a assuré également au micro de Europe 1 que la direction du parti par Marine Le Pen n’était pas remise en cause :
« Elle pourrait l’être s’il y avait des candidats face à elle au congrès (du parti début 2018), ce n’est pas impossible, les statuts le prévoient. Mais je ne pense pas que ce soit aujourd’hui le cas ».
Francesca de Villasmundo
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