La crise au sein du FN provoquée par l’interview donnée à Rivarol ne semble pas tourner à l’avantage de Florian Philippot et de ses compères. En effet, son rejet violent du président du Front National et son intolérance contre la liberté d’expression de Jean-Marie Le Pen sont apparus au grand jour et semblent devoir se retourner contre lui.
C’est ce que résume un très bon article de l’Express :
Mais au FN, même quand on le condamne pour ses dérapages, on ne touche pas à la figure du père impunément. Selon nos informations, l’annonce erronée jeudi par Florian Philippot sur RMC de la tenue d’un bureau exécutif dans l’après-midi contre Jean-Marie Le Pen a provoqué une explication de texte entre le vice-président et Marine Le Pen.
Les tweets au vitriol des proches de Florian Philippot ont également donné lieu à d’intenses tensions internes. Son directeur de cabinet Joffrey Bollée avait ainsi ironisé jeudi sur les « pleurnicheries » du président d’honneur et lui avait suggéré « de partir » s’il était « un homme ». Un tweet effacé opportunément depuis. D’autres proches comme David Masson-Weyl , président du collectif Marianne, ou Aloïs Navarro, chargé des affaires économiques au cabinet de Florian Philippot, ont relayé des appels au départ de Jean-Marie Le Pen.
« Florian Philippot, par l’annonce du bureau exécutif, a essayé de mettre Marine Le Pen devant le fait accompli. Mais ça n’a pas marché. Lui est ses copains ont montré un côté outrancier et se sont méchamment cornérisés dans cette affaire », glisse à L’Express un membre du bureau exécutif du FN. Une « outrance » qui, par retour de balancier, favorise le maintien de Jean-Marie Le Pen au sein du parti. « Son exclusion est improbable. On ne peut pas faire n’importe quoi avec le président-fondateur, nous avons tous du respect pour son parcours », résume un des principaux dirigeants du parti qui a pourtant condamné l’interview à Rivarol.
D’autant plus que si le talent incontestable de Philippot est à juste titre apprécié, sa coterie et son entourage aux mœurs « différents » – la législation nous permettant difficilement d’employer d’autres termes – sont aujourd’hui clairement rejetés :
« J’appelle au calme ceux qui ne militent que sur twitter. » @bleuprovence
— Stéphane Ravier (@Stephane_Ravier) 10 Avril 2015
Entre nous, reprocher à Le Pen et sa stratégie douteuse, oui. Mais que des ptits mecs de 40kg #natrep l’insultent et le méprisent, là, non.
— Julien Rochedy (@JLRochedy) 9 Avril 2015
Et la ligne plus dure et moins socialisante est incarnée aujourd’hui par Marion Le Pen : elle a toujours dit qu’elle ne mènerait la liste en PACA que si son grand père ne le faisait pas et surtout, elle s’est bien gardée de critiquer l’interview donnée dans Rivarol. Or ce silence doit en mettre plus d’un mal à l’aise car si Floriant Philippot à certain talent, il n’a pas l’estime et l’affection que porte nombre d’électeurs et d’adhérents à la petite fille de Jean-Marie Le Pen. Or l’affecte dans le suffrage universel est incontournable.
Or d’après les dernières déclarations des divers protagonistes, laisser Marion Maréchal Le Pen mener la liste PACA serait une façon de régler le problème politique immédiat sans avoir à exclure le président d’honneur, allant ainsi contre les revendications du camps de Florian Philippot. Jean-Marie Le Pen n’y serait pas opposé. Qui plus est, cela renforcerait le positionnement de Marion Maréchal Le Pen peu alignée sur les positions d’un Florian Philippot, qui se retrouve par le fait même bien affaibli.
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