Côté maintenant à 62 $ la tonne, le minerai de fer devrait connaître une chute de 28 % en 2017. Les dernières informations mondiales dans le secteur du fer et de ses dérivés directs (acier) ou indirects (automobile, bâtiment) laissent subodorer un réajustement des cours, cours actuels qui sont d’ailleurs eux-mêmes un réajustement suite à l’effondrement des cours du fer au 2e semestre 2014 (30 % de perte). L’acier est en surproduction massive, la Chine ayant dépassé la barre des 50 % de la production mondiale. Le marché est si sinistré (dû au ralentissement mondial de la croissance, notamment chez les BRICS), que l’acier européen est en voie d’anéantissement (encore 4,6 % de baisse pour l’Union Européenne, la France étant passée du 6e au 14e rang mondial de 1967 à 2015, la Grande-Bretagne du 5e au 17e). Le ralentissement de l’économie chinoise, prélude à un effondrement prochain (l’économie chinoise est une baudruche a contrario de l’Inde), joue sur la fluctuation des cours.
Pour être exhaustif, rappelons également que la Chine a changé de fusil d’épaule courant janvier 2015 quant à sa politique d’investissement. En 2014, craignant un effondrement du $, la Chine avait massivement acheté du fer, du cuivre, de l’or et de l’argent. Le dollar ne s’étant pas effondré, la Chine a du gérer des stocks impressionnants de fer et de cuivre dont l’utilisation interne pâtissait de plus du ralentissement économique local. Le cuivre ne s’en est toujours pas remis sur le plan des cours (mois forte progression d’un minerai au 1er semestre 2016, à peine 2 %).
Une information en provenance d’Afrique occidentale permet de comprendre les enjeux présents : la mine géante de Simandou, en Guinée, dont la capacité de production est estimée à 4 % de la production mondiale – ce qui en fait la plus grosse mine du monde – a été achetée par la Rio Tinto qui va dépenser 20 milliards de $ en investissements, mais n’est pas encore exploitée en raison des oscillations des cours du fer, le tout dans un pays plutôt connu pour son bauxite particulièrement convoité par les Chinois (14 milliards de $ d’investissements pour la mine de Boffa-Santou-Houda !). On peut ajouter à cela l’exploitation de la gigantesque mine de fer australienne de Roy Hill nécessitant au moins 10 milliards de $ d’investissements mais dont la capacité de production est estimée à 2,5 % de la production mondiale (et près de 10 % de la production australienne). Et ce, dans un marché que l’on estimait « en surproduction » en 2015, les deux magnats mondiaux du minerais de fer, Vale (Brésil) et Rio Tinto (branche anglaise des Rothschild) continuant pourtant la course à la production, « politique suicidaire » avait dit en son temps l’économiste Philippe Chalmain, objection balayée d’un revers de main par le patron de la Rio Tinto, Andrew Harding.
Dernière info qui a son importance, la Goldman Sachs a disons « pronostiqué » un minerai de fer stabilisé autours des 55 $ la tonnes contre 100 $ en 2013…
Hristo XIEP
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