L’organe de propagande subversive Libération publie une nouvelle « tribune » d’un politologue gauchiste pour prétendre que le racisme anti-Blanc n’existe pas. Vous avez dit « fake news » ?
Tribune. Dans un ouvrage qui vient de paraître, Le racisme est un problème de Blancs (Autrement), Reni Eddo-Lodge évoque «les ravages imaginaires du racisme anti-Blancs». A-t-elle raison de considérer que, dans les démocraties libérales contemporaines, le concept de «racisme anti-Blancs» est mal fondé ? Que subissent réellement les Blancs en tant que «Blancs» ?
De nouvelles catégories, telles que «blanchité» ou «blanchitude», soulignent l’apparition d’un nouveau groupe, «les Blancs», qui auparavant n’était pas reconnu et d’ailleurs ne se reconnaissait pas comme tel. Cette reconnaissance implique la possibilité d’être sujet aux agressions des autres groupes ethniques ou ethnicisés. Or, même si ces nouvelles catégories ont trouvé, au carrefour des études de genre et des cultural studies, une certaine légitimité dans l’antiracisme militant, elles contribuent à décrire le monde en termes de «races» distinctes, et, corrélativement, à rompre avec l’humanisme universaliste, lequel serait celui, dévalorisé, de la gauche «blanche».
Outre la délégitimation du combat des Blancs, assimilés aux colonisateurs, contre le racisme, l’extension du domaine de la «race» a des effets pervers redoutables. Dès l’instant où est reconnue la pertinence du concept de blanchité, il n’y a aucune raison que les Blancs ne puissent, en tant que tels, être victimes de racisme. Songeons à l’appel signé par Jacques Julliard, Alain Finkielkraut, Bernard Kouchner et Pierre-André Taguieff en 2005 contre les ratonnades anti-Blancs, qui visait à situer ce racisme anti-Blancs sur le même plan que l’antisémitisme, ce qui ne manque pas de surprendre chez des auteurs aussi conscients de la nature de l’antisémitisme. Rigueur scientifique et lutte antiraciste ont tout à perdre à cette extension du domaine de la race.
Il va, certes, de soi que n’importe quel groupe humain est susceptible d’être racialisé (perçu comme une race) et racisé (soumis à des stigmatisations). Et il est indéniable que des insultes à caractère raciste (parfois d’une insupportable violence) sont proférées à l’égard d’individus identifiés comme Blancs. Ces événements sont pour l’essentiel limités à l’espace public. En outre, le pourcentage de «Blancs» victimes d’insultes à caractère raciste est infiniment plus faible que celui des immigrés noirs de première génération et que celui de leurs enfants. […]
En effet, les électeurs du Rassemblement national (RN) veulent voir les immigrés et leurs enfants retourner dans «leur» pays. Or, on ne peut dominer celui avec qui on n’a pas de liens parce qu’on l’a justement exclu. Surtout, le génocide, qui représente le pire de ce à quoi le racisme peut aboutir, est incompatible à terme avec les idées d’exploitation ou de domination.
Mais peut-on faire entrer le supposé racisme anti-Blancs dans ce cadre conceptuel ? Le rejet et l’exclusion que peuvent subir les Blancs relèvent, pour l’essentiel, des émotions, de la colère, du ressentiment. Les insultes, voire les violences, dont ils peuvent être victimes sont-elles équivalentes aux discriminations à l’embauche ou au logement, lesquelles sont le reflet de pratiques structurelles concrètes ? Les insultes et les préjugés que des non-Blancs peuvent avoir envers des Blancs sont, certes, dommageables et peuvent considérablement blesser, mais ils ne sont pas historiquement chargés et, surtout, ne viennent pas en complément d’un traitement social défavorable envers les Blancs parce qu’ils sont blancs. Les actes «anti-Blancs» ne correspondent pas à une idéologie essentialisante qui pourrait la relier à un véritable racisme. Reni Eddo-Lodge a donc parfaitement raison d’insister sur la notion de racisme structurel, racisme dont la population majoritaire ne peut être victime. Le concept de racisme anti-Blancs n’a donc guère de sens dans une société où les Blancs ne subissent pas un racisme institutionnalisé et une discrimination sociale à dimension historique.
Ces propos insultants pour toutes les victimes du racisme anti-Blanc sont sgnés Alain Policar, politologue au Cevipof et coordinateur du «Dictionnaire historique et critique du racisme» (PUF, mai 2013). Pour approfondir ses connaissances, on lui suggère de prendre pendant une année, en tant que Blanc, un logement dans une cité du 93 et de revenir ensuite nous parler du vivre-ensemble.
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