La chasse aux fake news – aux bobards véhiculés par l’information – devient le sport national de la Macronie.
Reste évidemment à bien discerner ce qui relève d’une fausse information délibérée, propagée politiquement par les médias aux ordres, ou d’une bêtise médiatisée dont il faut analyser les sources.
Ce qui nous amène à la question de fond : le rôle des médias dans l’élaboration desdites fake news qu’ils vont ensuite se trouver dans l’obligation de dénoncer pour peu que le contenu soit démontré comme fantaisiste ou surtout apparaisse finalement contraire à l’idéologie qui les appointe.
Ce rôle n’est pas nouveau et a déjà été dénoncé lorsque la presse, née au début du XIXeme de la demande de diffusion de l’information, s’est mutée, sous l’influence des financiers propriétaires des journaux, en instrument de pouvoir voué à la diffusion idéologique et la propagande politique.
Ainsi le 25 septembre 1880, John Swinton, ancien rédacteur en chef du New York Times déclarait :
« Il n’existe pas, à ce jour, en Amérique, de presse libre et indépendante. Vous le savez aussi bien que moi. Pas un seul parmi vous n’ose écrire ses opinions honnêtes et vous savez très bien que si vous le faites, elles ne seront pas publiées. On me paye un salaire pour que je ne publie pas mes opinions et nous savons tous que si nous nous aventurions à le faire, nous nous retrouverions à la rue illico.
Le travail du journaliste est la destruction de la vérité, le mensonge patent, la perversion des faits et la manipulation de l’opinion au service des Puissances de l’Argent.
Nous sommes les outils obéissants des Puissants et des Riches qui tirent les ficelles dans les coulisses.
Nos talents, nos facultés et nos vies appartiennent à ces hommes.
Nous sommes des prostituées de l’intellect.
Tout cela, vous le savez aussi bien que moi ! »
On ne peut être plus clair !
Et rien n’a changé, au contraire, même la presse régionale, relativement à l’abri des manipulateurs jusqu’à la guerre, est tombée dans l’escarcelle des financiers à la faveur de l’épuration qui promouvant de nouveaux journaux « libres », a dû trouver les financements nécessaires…
La curieuse affaire d’escroquerie à la Sécurité Sociale qui vient d’éclater, illustre la façon dont on essaye aujourd’hui de dénigrer une affaire imprudemment révélée par des journaleux en mal de copie, qui n’ont pas compris qu’elle allait à l’encontre de l’idéologie, ici immigrationniste, qu’ils sont payés pour défendre.
C’est un véritable cas d’école de désinformation gouvernementale montée en contre feu par les médias aux ordres. Elle mérite d’être analysée d’autant plus que nier médiatiquement ce scandale sera exploité pour déconsidérer les Gilets Jaunes alors bien sûr accusés de propager des « fake news ».
A l’origine mi-décembre, Charles Prat, a lancé ce pavé dans la mare sur Europe I
« On a découvert que 1,8 million de numéros de Sécurité sociale étaient attribués sur de faux documents. Cela représente 14 milliards par an! »
Des propos, répétés sur RMC, qui sont également repris par des responsables politiques, comme la présidente du Rassemblement national Marine Le Pen ou la sénatrice centriste Nathalie Goulet.
Devant l’ampleur du scandale, le JDD est aussitôt monté au créneau et titrait le 23 décembre :
« Non, la fraude aux numéros de sécurité sociale ne coûte pas 14 milliards par an »
« La fraude aux numéros de Sécurité sociale représente-t-elle 14 milliards d’euros par an, comme le disent des responsables politiques et un ex-magistrat de la délégation à la lutte contre la fraude?
Le chiffre est contestable. »
Une telle affirmation qui, ne reposant évidemment sur rien, ne risquait pas de convaincre. Mais les médiateux – pouvant ainsi afficher leur servilité vis-à-vis du pouvoir – n’allaient pas perdre une si belle occasion !
Comme l’information avait été relayée par certains Gilets Jaunes, France Info vient de monter au créneau pour « démonter » l’histoire et accessoirement dénigrer les Gilets Jaunes devenus « vecteurs de la désinformation anti-immigration ».
Bien entendu le ton de l’éditorial, péremptoire, se veut « pédagogique » :
« Pourquoi la fraude au numéro de Sécurité sociale dénoncée par certains « gilets jaunes » est une intox »
Or, analysées techniquement, ces révélations de France Info sont extrêmement savoureuses en ce qu’elles elles exposent publiquement les errements statistiques des méthodes de l’administration et l’instrumentalisation médiatique qui en est faite…
Un constat alarmant qui n’était certainement pas le but des journalistes imprudents qui viennent de le révéler, car trop ignares en matière statistique pour comprendre l’énormité du lièvre qu’ils venaient de soulever, et que ces révélations allaient conforter la nouvelle qu’ils avaient ordre d’étouffer.
Ainsi, le scandale qui éclate n’est ni celui d’une fake news, ni celui de sa propagation, mais bien celui de la méthodologie et de la non analyse de certains dossiers dans l’administration…
L’explication de la Direction de la Sécurité Sociale est tellement sidérante que même le journaliste qui la « rapporte » n’aurait pu l’inventer :
« L’histoire part d’un audit, réalisé en 2011.
« En étudiant un échantillon aléatoire de dossiers [de personnes nées à l’étranger], on a découvert que certaines pièces avaient été falsifiées », explique la DSS. A ce moment-là, il y a eu une extrapolation.
« Le contrôle, effectué sur 2 100 dossiers, avait révélé un ‘taux de faux documents’ de 6,3% », explique le Journal du dimanche. Rapporté à la totalité des dossiers, ce taux a été rattaché à un montant moyen supposé des prestations demandées par numéro social et un total a été avancé.
« Ça ne se fonde sur aucun fait tangible, regrette la DSS. Aucun document ne se base sur ce montant. »
L’administration souligne la diversité des demandes de prise en charge, impossible donc d’avoir un chiffre précis. Un montant est, lui, connu : celui de la fraude détectée aux prestations versées par les organismes de Sécurité sociale : en 2017, elle s’élevait à 586 millions d’euros, toutes catégories confondues, selon le bilan de la Délégation nationale à la lutte contre la fraude. Bien loin des 14 milliards évoqués. » (sic !)
On en reste pantois !
Rappelons que celui par qui le scandale arrivé, Charles Prat, n’est pas forcément un imbécile.
Magistrat, rattaché à la Répression des Fraudes, c’est lui qui depuis des années multiplie les investigations et dénonce les fraudes aux prestations sociales, ce qui n’est évidemment pas forcément du goût de la Direction de la Sécurité Sociale qu’il met en face de ses responsabilités…
Il souligne :
« La fraude porte sur la création des numéros de sécurité sociale pour les français nés à l’étranger et les étrangers venant travailler en France qui se voient tous attribuer un numéro de sécurité sociale appelé NIRPP, numéro d’identification au répertoire des personnes physiques.
Et il insiste le 14 décembre dernier:
Et par « chance » un décret de simplification, autorise l’usage de photocopies pour obtenir ce numéro ! Alors des petits malins connaissant le système, ont pu se créer 20 identités différentes pour percevoir des prestations. Charles Prat cite en exemple sur RMC cet algérien condamné récemment pour avoir détourné plus de 30 000 euros d’allocation adulte handicapé sur la base d’une identité irakienne et d’un NIR obtenu à partir d’un faux extrait d’acte de naissance.
On ne peut être plus clair !
https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/fraude-de-14-milliards-par-an-aux-211014
C’est là qu’on peut apprécier toute la saveur de la déclaration de la DSS :
« Le contrôle, effectué sur 2 100 dossiers, avait révélé un ‘taux de faux documents’ de 6,3% », explique le Journal du dimanche. Rapporté à la totalité des dossiers, ce taux a été rattaché à un montant moyen supposé des prestations demandées par numéro social et un total a été avancé.
« Ça ne se fonde sur aucun fait tangible, regrette la DSS. Aucun document ne se base sur ce montant. » L’administration souligne la diversité des demandes de prise en charge, impossible donc d’avoir un chiffre précis.
Autrement dit la DSS dénonce la méthode d’analyse statistique par sondage et remet ainsi en cause sans aucune justification la compétence de la Direction de la Répression des Fraudes, en assénant des affirmations non vérifiées et en s’empêtrant dans des contradictions flagrantes qui ne semblent pourtant pas du tout gêner les journaleux qui les rapportent…
La DSS est-elle en mesure de démontrer que l’échantillon de 2100 dossiers analysés est insuffisant, biaisé ou non représentatif ? Pas du tout, et la DSS ne le remet pas en cause !
La méthodologie statistique classique consistant à étendre par extrapolation les résultats mis en évidence par l’analyse de l’échantillon, étendus à l’ensemble des dossiers est-elle dénoncée ? Pas du tout non plus!
Mais la DSS a le culot d’affirmer : « cela ne se fonde sur aucun fait tangible » ce qui est pour le moins étonnant quand on ne remet en cause pas la véracité de ce sondage…
Ce qui d’ailleurs serait aussi irrecevable que stupéfiant : la Sécurité Sociale ne pouvant revendiquer de compétences internes pour mettre en cause celles de la DRF !
Mais soyons charitables : la question pour l’administration n’est pas là de faire face à ses responsabilités et à ses contradictions, mais seulement de répondre aux exigences gouvernementales : nier le scandale d’une escroquerie financière dont est bénéficiaire une immigration plus ou moins contrôlée.
Et c’est là que le bât blesse : la DSS ne remet pas en cause l’existence d’une fraude massive, se contentant de souligner que « vu la diversité des prestations il est impossible d’avoir un chiffre précis ».
Que voilà qui nous rassure : ce n’est pas l’existence d’une fraude massive qui doit être remise en cause, c’est juste l’appréciation de son montant ! On en demandait pas tant !…
Fernand Reynaud dans ses rêves les plus fous n’avait jamais imaginé atteindre un tel niveau, pas même dans son célèbre sketch sur le manuel militaire: « Combien temps met le fût du canon pour refroidir après le tir d’un obus ? »… https://www.youtube.com/watch?v=eGXYrCBbykc
Il est donc clair qu’il n’y a aucune fake news là-dedans, il n’y a qu’une vérité gênante que l’on veut étouffer et que des Gilets Jaunes, parmi d’autres, ont relayée…
Si les « prostitués de l’intellect » voulaient faire leur métier d’investigation ils exploreraient les pistes ouvertes par les révélations de Charles Prat, mais ils s’en garderont bien !…
Ils risqueraient de découvrir ainsi que des prestations sociales peuvent être le siège d’autres hémorragies…
Après tout, pour le gouvernement, ce n’est pas si grave : en augmentant la CSG des retraités et en diminuant la vitesse à 50 Km/h on pourra récupérer largement de quoi combler ce nouveau déficit…
Claude Timmerman
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