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« Face aux Russes, on est une armée de majorettes ! », déclare un haut gradé

face aux Russes, on est une armée de majorettes !

Marianne a publié un article intéressant sur l’idée folle d’Emmanuel Macron d’envoyer des troupes françaises en Ukraine. Le magazine fait état de plusieurs rapports confidentiels défense à ce sujet, plus inquiets les uns que les autres.

« Il ne faut pas se leurrer, face aux Russes, on est une armée de majorettes ! », déclare un haut gradé à la rédaction de Marianne. En dehors de l’équipe de l’Élysée et des responsables de communication des ministres, tout le monde est conscient que cette menace de Macron est insensée.

Une victoire militaire ukrainienne désormais impossible

Que disent les rapports confidentiels défense que Marianne a pu consulter ?

Premier constat : une victoire militaire ukrainienne semble désormais impossible. Pendant des mois, les chancelleries européennes ont voulu croire que la contre-offensive de Kiev du printemps 2023, appuyée par du matériel occidental, allait renvoyer l’armée russe à Moscou. Rédigés cet automne, les « retex » (retours d’expérience) de l’opération sont accablants. « Elle s’est progressivement enlisée dans la boue et le sang et ne s’est soldée par aucun gain stratégique », écrit un rapport confidentiel défense sur « l’échec de l’offensive ukrainienne » auquel Marianne a eu accès.

« La faillite de la planification » du camp occidental

En amont, la planification, imaginée à Kiev et dans les états-majors occidentaux, s’est révélée « désastreuse ». « Les planificateurs pensaient que dès que les premières lignes de défense russes seraient franchies, l’ensemble du front s’effondrerait […] Ces phases préliminaires fondamentales ont été faites sans tenir compte des forces morales de l’ennemi en défensif : c’est-à-dire la volonté du soldat russe de s’accrocher au terrain », constate ce rapport évoquant « la faillite de la planification » du camp occidental.

Des soldats ukrainiens sans formation

« Les brigades nouvellement constituées l’ont essentiellement été sur le plan administratif » et les formations n’ont pas duré plus de trois semaines. Faute de cadres et d’un volume de vétérans significatif, ces « soldats de l’an II » ukrainiens ont été lancés à l’assaut « d’une ligne de fortification russe qui s’est avérée inexpugnable ».

Sans aucun appui aérien, avec du matériel occidental disparate et moins performant que l’ancien matériel soviétique (« vétuste, facile d’entretien, et apte à être utilisé en mode dégradé », mentionne le rapport), les troupes ukrainiennes n’avaient aucun espoir de percer.

L’armée russe est aujourd’hui la référence “tactique et technique”

Ajoutons « l’archidomination russe dans le domaine du brouillage électronique pénalisant, côté ukrainien, l’utilisation de drones et les systèmes de commandement ». « L’armée russe est aujourd’hui la référence “tactique et technique” pour penser et mettre en œuvre le mode défensif », écrit le rapport.

Non seulement Moscou dispose d’engins lourds du génie lui ayant permis de construire des ouvrages défensifs (« absence presque totale de ce matériel côté ukrainien, et impossibilité des Occidentaux d’en fournir rapidement ») mais les 1 200 km de front, dits ligne Sourokovine (du nom d’un général russe), ont été minés dans des proportions énormes (7 000 km de mines).

Endurance opérationnelle des Russes

Autre constatation, « les Russes ont aussi su gérer leur troupe de réserve, pour garantir l’endurance opérationnelle ». Selon ce document, Moscou renforce ses unités avant leur usure complète, mélange les recrues à des troupes aguerries, ménage des périodes de repos à l’arrière régulières… et « a toujours eu un réservoir de force cohérent pour gérer les imprévus ».

On est bien loin de l’idée répandue à l’ouest d’une armée russe envoyant ses troupes à la boucherie sans compter… « À ce jour, l’état-major ukrainien ne dispose pas d’une masse critique de forces terrestres aptes à la manœuvre interarmées à l’échelon du corps d’armée capables de défier leurs homologues russes en vue de percer sa ligne défensive », conclut ce rapport confidentiel défense, selon lequel « la plus grave erreur d’analyse et de jugement serait de continuer à rechercher des solutions exclusivement militaires pour arrêter les hostilités ».

Un gradé français résume : « Il est clair, au vu des forces en présence, que l’Ukraine ne peut pas gagner cette guerre militairement. »

Armée ukrainienne en déroute

« La combativité des soldats ukrainiens est profondément affectée », mentionne un rapport prospectif sur l’année 2024.

« Zelensky aurait besoin de 35 000 hommes par mois, il n’en recrute pas la moitié, alors que Poutine pioche dans un vivier de 30 000 volontaires mensuels », constate un militaire rentré de Kiev.

400 000 soldats ukrainiens perdus par an

C’est la partie la plus importante de ces informations. Les Russes éliminent environ 400,000 soldats ukrainiens par an, un rythme qui va s’accélérer compte tenu de l’affaiblissement qualitative et quantitative de l’armée ukrainienne.

La rupture du front à Avdivka est symptomatique. Cette place forte était censée être imprenable.

Maintenant qu’elle est tombée, les Ukrainiens n’ont pas de seconde ligne défensive et ils doivent en créer une à la hâte, ce qui les pousse à jeter dans la brèche leurs maigres réserves. Ces unités, engagées à terrain découvert pour ralentir les Russes, sont rapidement détruites, mais cela permet de gagner du temps pour reconstituer une ligne en arrière du front qui recule. Les Ukrainiens sacrifient leurs meilleures unités dans cette opération et cela se ressentira lors de l’inévitable offensive russe du printemps ou de l’été.

En matière de matériel, la balance est tout aussi déséquilibrée : l’offensive ratée de 2023 aurait « tactiquement détruit » la moitié des 12 brigades de combat de Kiev.

L’aide occidentale de moins en moins utile

« L’Occident peut fournir des imprimantes 3D pour fabriquer des drones ou des munitions rôdeuses, mais ne pourra jamais imprimer des hommes », constate ce rapport. « Compte tenu de la situation, il a pu être envisagé de renforcer l’armée ukrainienne, non pas en combattants, mais avec des forces d’appui, à l’arrière, permettant de libérer les soldats ukrainiens pour le front », admet un haut gradé, confirmant une « montée en puissance » de militaires occidentaux en civil.

Même si deux wagons américains, vraisemblablement utilisés par la CIA, sont accrochés au train qui fait la liaison quotidienne entre la Pologne et Kiev, le camp occidental n’admet qu’à moitié la présence de forces spéciales en Ukraine. « Outre les Américains, qui ont autorisé le New York Times à visiter un camp de la CIA, il y a pas mal de Britanniques », glisse un militaire, qui ne dément pas la présence de forces spéciales françaises, notamment des nageurs de combat pour des missions de formation…

Les bombes planantes russes

Troisième constat : le risque de rupture russe est réel. C’est la dernière leçon en date du front ukrainien, qui donne des sueurs froides aux observateurs de l’armée française. (…)

« Les Russes ont changé leur mode opératoire (…) en utilisant pour la première fois à grande échelle des bombes planantes », constate ce document. Quand un obus d’artillerie de 155 mm transporte 7 kg d’explosif, la bombe planante en projette entre 200 et 700 kg et peut donc percer des ouvrages bétonnés de plus de 2 m. Un enfer pour les défenses ukrainiennes, qui auraient perdu plus de 1 000 hommes par jour.

Réducteurs de son

De plus, les Russes utilisent des réducteurs de son sur les armes légères d’infanterie afin de déjouer les systèmes de détection acoustique sur le terrain. « La décision de repli des forces armées ukrainiennes a été une surprise », constate ce dernier rapport, soulignant « sa soudaineté et son impréparation », faisant craindre que ce choix ait été « plus subi que décidé par le commandement ukrainien », évoquant un possible début de « débandade ».

« Les forces armées ukrainiennes viennent tactiquement de montrer qu’elles ne possèdent pas les capacités humaines et matérielles […] pour tenir un secteur du front qui est soumis à l’effort de l’assaillant », poursuit le document. « L’échec ukrainien à Avdiïvka montre que, malgré l’envoi en urgence d’une brigade “d’élite” – la 3e brigade d’assaut par air Azov –, Kiev n’est pas capable de rétablir localement un secteur du front qui s’effondre », s’alarme ce dernier rapport.

Macron ferait bien d’écouter les officiers de son état-major avant de se lancer dans des plans absurdes.

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