« On n’a rien inventé » : l’expo qui fait voyager nos papilles dans le temps !
Jusqu’au 24 novembre 2019, le Musée d’Histoire de Marseille accueille l’exposition “On n’a rien inventé ! Produits, commerce et gastronomie dans l’Antiquité romaine”, conçue par le Musée départemental Arles Antique en partenariat avec le Musée d’Histoire de Marseille.
Cette exposition audacieuse met en dialogue des objets antiques et contemporains autour de plusieurs thèmes liés à la gastronomie. Ainsi, des vitrines rassembleront aussi bien les conteneurs antiques que des boites de conserves actuelles d’olives, de poissons, de fruits, de viandes mais aussi des bouteilles d’huile d’olive, ou de vin.
Plusieurs vidéos figurant des archéologues, des cuisiniers, des pêcheurs, etc., décodent certaines pratiques issues de l’Antiquité mais encore bien vivantes aujourd’hui !
À la fois ludique et d’une grande finesse scientifique, cette exposition offre une expérience inédite
« On n’a rien inventé » a été développée avec les collections des deux musées partenaires et grâce aux prêts du musée du Louvre, musée Calvet, musée de Saint-Romain-en-Gal, musée de Narbonne, centre Camille-Jullian, Drassm, musée d’art et d’histoire de Genève, Inrap, etc …
Le service archéologique municipal, désormais rattaché au Musée d’Histoire de Marseille, est également partie prenante du projet puisqu’il propose, en parallèle de l’exposition du musée d’Arles, de raconter (au moyen d’une grande table de réception rassemblant les trésors conservés dans nos réserves) l’évolution des mœurs culinaires marseillaises, sur pas moins de 7000 ans
L’exposition s’inscrit dans le cadre de « Marseille-Provence-Gastronomie« . Tout au long de l’année 2019, le Département des Bouches-du-Rhône propose de nombreuses manifestations mettant à l’honneur les produits, les acteurs du monde agricole (vignerons, meuniers, oléiculteurs) et de la mer (pêcheurs) ainsi que les restaurateurs.
Le concept de l’exposition
Si l’on peut aisément résumer la gastronomie à l’ensemble des règles qui définissent l’art et la manière de faire bonne chère, la mise en valeur du sujet, dans un musée, s’avère chose plus difficile car les traces matérielles font souvent défaut. Pour illustrer le propos, le commissaire de l’exposition s’est donc livré, faute d’aliments bien conservés, à une étude approfondie des récipients et emballages des produits alimentaires de l’Antiquité. Les fouilles subaquatiques conduites dans le Rhône à Arles, depuis de nombreuses années, ont permis d’étudier une collection exceptionnelle de céramiques si bien conservées que certaines portent encore leurs étiquettes commerciales rédigées en latin et peintes sur les parois des récipients ! Le déchiffrement de ces inscriptions complétées par des analyses de « macrorestes » alimentaires, a révélé tout un ensemble de produits et de recettes (coings, olives noires, sauces de poisson ; jeunes thons épicés, …) qui sont très proches des produits, savoirs-faire et techniques de conditionnement de ce début du XXIe siècle.
Cette enquête s’est enrichie de l’apport des textes antiques (traités d’agronomie, recettes de cuisines antiques, descriptions littéraires, …) qui donnent un autre éclairage du sujet, complémentaire de l’étude des objets.
« On n’a rien inventé ! » L’expression populaire renvoie à la permanence de certains faits et gestes à travers l’Histoire. Cette formule simple traduit en réalité toute l’ambition du projet scientifique de cette exposition qui consiste donc à réunir objets antiques et objets contemporains dans de mêmes vitrines. L’exposition s’appuie également sur les résultats des recherches en laboratoire, sur la diffusion de vidéos et sur des expérimentations destinées à faire revivre certains gestes ou ressusciter certaines recettes…
Une œuvre contemporaine, le « Déjeuner sous l’herbe » née d’une rencontre entre un artiste, Daniel Spoerri, et un archéologue, Jean Paul Demoule, clôt le parcours de l’exposition.
À table avec les Marseillais 7000 ans de bonnes manières…
En parallèle de l’exposition « On n’a rien inventé ! », le service archéologique du musée d’Histoire de Marseille propose de dresser le couvert et de faire découvrir les us et coutumes liés à l’art de la table, à Marseille, de ses plus lointaines origines à nos jours.
Cette présentation, en forme de clin d’œil, est l’occasion de mettre en exergue quelques trésors cachés du musée d’Histoire et du dépôt de fouilles archéologiques de la ville.
Chaque période a ses savoir-faire, ses savoir-vivre, ses ustensiles et sa vaisselle de cuisine et de table. Provenant pour la plupart de fouilles archéologiques, les objets sélectionnés, assiettes, pichets, écuelles, marmites…, témoignent de l’évolution des mœurs culinaires.
Le choix d’une longue chronologie, du VIe millénaire av. J.-C. à l’aube du XXIe siècle, et le caractère « mondialisé » des contacts marseillais, est aussi l’occasion d’évoquer une histoire de l’alimentation méditerranéenne à travers quelques produits phares, introduits progressivement à la table des Marseillais. Grains de blé, noyaux d’olives et de pêches, pépins de raisins et de figues, graines de courges, pommes de pins, vertèbres de thons, fleurs de tomates, sont autant de témoignages archéologiques et historiques qui attestent l’arrivée de produits qui vont transformer durablement le régime alimentaire des Marseillais.
Certains contenants certifient aussi de façon indirecte la consommation de nouveaux produits. L’apparition de la « tasse » à Marseille, à la fin du XVIIe siècle, par exemple, révélerait la vulgarisation de la consommation du sucre, du café et du chocolat.
En matière de gastronomie, les Marseillais n’ont pas été en reste. « Soupe de poissons », « pieds et paquets », « bouillabaisse », « coquillages » ont constitué entre autres les spécialités de la ville.
La « bouillabaisse », aujourd’hui célèbre dans le monde entier, était à l’origine un plat de pauvre dont on se régalait au cabanon. En s’embourgeoisant, elle est maintenant servie dans des plats de qualité.
Il n’y a guerre que la pizza, introduite à Marseille par les Napolitains, qui garde son usage populaire et que l’on mange avec les doigts après en avoir acheté une part au camion-pizza… inventé à Marseille par Louis Méritan en 1962 !
Autour de l’exposition
De juin à novembre 2019, de nombreux rendez-vous gourmands sont au programme : des balades urbaines, projections, conférences, visites commentées, visites coup de cœur, ateliers-dégustation viennent compléter les thématiques abordées dans l’exposition.
VISITES COMMENTÉES
[Juin] Samedi 15 juin de 10h30 à 12h
Vendredis 21 et 28 juin de 12h à 13h
Dimanches 16 et 23 juin de 10h30 à 12h
[Juillet / Août] Mercredis 3 et 24 juillet, 28 août de 14h30 à 16h
[Septembre] Dimanches 1er et 22 de 10h30 à 12h
Vendredis 6, 13, 20, 27 de 12h30 à 13h30
[Octobre] Vendredis 4, 11, 18, 25 de 12h30 à 13h30
Dimanches 6 et 20 de 10h30 à 12h
[Novembre] Vendredis 1er, 8, 15, 22 de 12h30 à 13h30
Dimanches 3 et 17 de 10h30 à 12h
VISITES THÉMATIQUES : À TABLE AVEC LES MARSEILLAIS
Mardis 2 et 23 juillet, 20 et 27 août de 14h30 à 16h
ATELIERS DÉGUSTATION : À LA DÉCOUVERTE DE LA GASTRONOMIE ROMAINE
Dimanches 7 juillet et 18 août de 10h30 à 12h
Mercredis 10 juillet et 21 août de 14h30 à 16h
Mercredi 30 octobre de 10h30 à 12h
Ateliers ouverts aux enfants à partir de 6 ans accompagnés d’un adulte.
BALADES URBAINES
Le vin, nectar des Marseillais par Nathalie Cazals, anthropologue.
Samedi 15 juin de 16h à 18h30
Jeudi 18 juillet de 10h à 12h30
Mercredi 28 août de 10h à 12h30
Samedi 28 septembre de 10h à 12h30
Samedis 19 octobre et 16 novembre de 15h30 à 18h
Visites, ateliers et balades sur réservation au 04 91 55 36 00 ou musee-histoire@marseille.fr
Balade gustative dans le quartier du Panier : On n’a rien inventé depuis l’Antiquité !
Samedis 6 juillet, 10 août, 7 septembre, 5 octobre, 9 novembre de 11h à 14h
Réservations indispensables (jauge limitée) : www.baladesurbaines.eu ou Guichet Billetterie Office de tourisme de Marseille.
Contacts : Musée d’Histoire de Marseille ► 04 91 55 36 00 + imagesonetcompagnie@gmail.com ►06 98 21 08 29
VISITES COUP DE COEUR
Les mardis de 12h30 à 13h30
18 juin : « On n’a rien inventé ! Produits, commerce et gastronomie dans l’Antiquité romaine » / par David Djaoui, archéologue au Musée départemental Arles Antique, commissaire de l’exposition
10 septembre : « L’énigme des patelles et des bigorneaux » / par Ingrid Senepart, service archéologique du Musée d’Histoire de Marseille
24 septembre : « À quoi sert un pot de moutarde quand il n’en contient plus ? » / par Véronique Abel, céramologue, Inrap
15 octobre : « Le vin antique » / par David Djaoui, archéologue au Musée départemental Arles Antique, commissaire de l’exposition
5 novembre : « La vaisselle de banquet » / par Lucien François Gantès, service archéologique du Musée d’Histoire de Marseille
19 novembre : « Des pots et des plats pourquoi faire ? » / par Manuel Moliner, service archéologique du Musée d’Histoire de Marseille
Sur réservation au 04 91 55 36 00 ou musee-histoire@marseille.fr
CONFÉRENCES / TABLE-RONDE
Auditorium du musée, en libre accès dans la limite des 200 places disponibles.
Mardi 18 juin à 18h : « On n’a rien inventé ! Produits, commerce et gastronomie dans l’Antiquité romaine »
Conférence inaugurale par David Djaoui, commissaire de l’exposition et archéologue au Musée départemental Arles Antique. En présence de Christian Qui, restaurateur.
Vendredi 5 juillet de 15h à 18h : « Gastronomie au féminin : elles inventent et innovent ! Femmes chefs et femmes chefs d’entreprise ».
En partenariat avec la Direction des Relations internationales et européennes de la Ville de Marseille. Cette table-ronde réunira des femmes chef(fes) marseillaises et internationales, des femmes de nationalité étrangère cuisinant à Marseille, ainsi que des femmes chefs d’entreprise dans le food. Le propos sera conclu par un buffet-dégustation.
Mercredi 11 septembre à 18h : « L’Empire romain par le menu » / par Dimitri Tilloi-D’Ambrosi, agrégé d’histoire, doctorant en histoire romaine, auteur de l’Empire romain par le menu (Prix Anthony Rowley 2017).
Mardi 15 octobre à 18h : « Les animaux dans l’alimentation des Massaliètes et dans l’iconographie des vases grecs du VIe siècle av. J.-C » / par Lucien François Gantès, service archéologique du Musée d’Histoire de Marseille.
PROJECTIONS
ÉVÉNEMENT CULINAIRE
21 et 22 septembre 2019 / En continu de 9h30 à 23h le samedi et de 9h30 à 18h le dimanche. En partenariat avec les Grandes Tables – I.C.I
Une proposition originale de gastronomie romaine à déguster sur le Port antique juste après sa réouverture au public, sous la direction artistique du cuisinier Emmanuel Perrodin, avec la complicité de Mireille Chérubini, cuisinière et auteur du « Latin de cuisine ».
Durant le week-end des Journées européennes du patrimoine et à l’occasion de la réouverture du site du Port antique, actuellement en travaux, une proposition culinaire « à emporter » sera proposée aux visiteurs et au public.
Tarifs : Offre à emporter de 5 à 11€
Dimanche 22 septembre de 18h à 22h, mardi 24 et mercredi 25 septembre à 12h et à 19h / Des buffets singuliers « gréco-romains » seront préparés à 4 mains.
Des lectures de textes en grec et latin sur le thème de la cuisine antique, une reconstitution d’un banquet de Platon à Néron, agrémenteront ce festin.
Tarifs : 40 € / Sur réservation : billetterie digitick à partir du 20 août
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