Confiée aux juges d’instruction Renaud Van Rumbeke et Claire Thépaut, du tribunal de Grande Instance de Paris, spécialisés en matière financière, l’enquête suit son cours concernant les présomptions d’emplois fictifs dans l’affaire des assistants parlementaires du FN au Parlement Européen.
Un nouveau personnage vient d’être mis en examen à Paris pour complicité d’abus de confiance au préjudice du Parlement Européen. Il s’agit de Charles Van Houtte, comptable belge et ex-assistant parlementaire de Marine Le Pen.
Ce comptable belge est soupçonné d’avoir joué un rôle central dans la mise en place des pratiques destinées à faire embaucher comme assistants parlementaires de députés européens du FN des personnes qui travaillaient en réalité à d’autres missions et n’ont que très exceptionnellement mis les pieds au Parlement Européen.
Henri Laquay, avocat de Charles Van Houtte, conteste le rôle que certains aimeraient faire endosser à son client, bouc émissaire idéal. « Certains ont prétendu que mon client était l’homme au cœur des magouilles du FN. C’est totalement faux ! S’il examinait les budgets alloués aux députés européens, en sa qualité de petit assistant parlementaire vivant en périphérie de Bruxelles, il n’avait aucun pouvoir pour engager ou pour licencier des assistants parlementaires français du FN et n’avait absolument aucun pouvoir de contrôle sur le travail réalisé par ces assistants parlementaires. Mon client est en quelque sorte l’ouvrier d’une grande entreprise qui n’a aucun ordre à donner aux dirigeants et aucun compte à leur demander. », a déclaré Maître Henri Laquay à la télévision belge RTL.
Mais ce comptable belge reconnait avoir géré les budgets octroyés par le parlement européen pour le FN et en sait donc beaucoup sur ce dossier qui pourrait avoir de très lourdes conséquences pour le parti de Marine Le Pen.
A titre d’exemple, lors de son audition de septembre 2017, Charles Van Houtte avait confirmé à la justice que Thierry Legier, mis en examen pour recel d’abus de confiance, était bien garde du corps de Marine Le Pen et non assistant parlementaire.
Il y a donc fort à parier que Charles Van Houtte refuse de porter le chapeau pour les méthodes mises en place par Marine Le Pen. Ses révélations sur le rôle de chacun des protagonistes pourraient dès lors être déterminantes dans le cadre d’un procès devant le tribunal correctionnel de Paris qui alignerait sur le banc des prévenus Marine Le Pen et la plupart des députés européens du RN (ex-FN).
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