Nous publions ci-dessous la réponse rédigée par Ariane Bilheran à l’article paru sur le site de la RTBF (télévision belge francophone d’Etat) visant à faire croire que les opposants au programme d’éducation sexuelle à l’école EVRAS seraient manipulés par un réseau de complotistes allant de Karl Zéro à Civitas en passant par Ariane Bilheran et quelques autres.
Je suis citée par la RTBF (La Radio-télévision belge de la Fédération Wallonie-Bruxelles) dans un article intitulé « complotistes, extrême droite et adeptes de théories pédocriminelles », publié le 16 septembre 2023 par la RTBF et relayé au JT du même soir en Belgique.
Si je regarde attentivement la cartographie affichée avec les flèches, et sauf erreur de lecture, je serais donc « en réseau » direct avec :
1° Karl Zéro, journaliste
2° « Innocence en danger France » et « Innocence en Danger Belgique », deux associations de protection de l’enfance
3° « Étincelles » site internet géré par Senta Depuydt (Senta Depuydt a expliqué dans sa réponse qu’elle ne gérait pas ce site)
4° Frédéric Goaréguer, pédopsychiatre
5° Biotempo Zèbre, un magazine
Dans la réalité des faits, j’ai effectivement donné une interview respective à Karl Zéro et à Biotempo Zèbre (que j’invite chacun à aller écouter et lire).
Mais cela constituerait un « réseau »…
En matière d’investigation journalistique, vu le niveau, je vais devoir parler simplement : de ce réseau, il n’y en a zéro !
Qui suis-je ?
Je suis également psychologue clinicienne, avec une première spécialisation dans l’enfance maltraitée.
J’ai, à ce titre, rédigé un livre avec ma collègue Amandine Lafargue, Psychopathologie de la pédophilie, dont la première édition est parue aux éditions universitaires Dunod en 2013.
Soit, il y a dix ans.
En termes concrets, cette spécialisation professionnelle signifie : rédiger des signalements, être confronté à différentes horreurs, réaliser des expertises judiciaires, lutter contre les dysfonctionnements institutionnels de la protection de l’enfance, de la justice et de la police, subir les pressions psychologiques, juridiques et fiscales sur certains dossiers, réfléchir sur les conditions de guérison des traumatismes infantiles.
J’ai, durant de longues années, été aussi en charge des formations sur la « prise en charge de la délinquance sexuelle » pour l’administration pénitentiaire en France.
Je suis également docteur en psychopathologie et psychologie clinique (Université Lyon II, France, sous la direction du Professeur Albert Ciccone), d’un doctorat portant sur « le temps vécu dans la psychose » ce qui m’a valu d’effectuer mes recherches dans des services de psychiatrie adulte, et d’y acquérir une expertise sur la psychose adulte.
J’ai enseigné durant des années, dans différentes universités, tant des cours dirigés que des cours magistraux, en psychopathologie et psychologie clinique.
J’ai, enfin, écrit plus de quarante livres, dont beaucoup sont référencés désormais comme des classiques dans les bibliothèques universitaires, et des centaines d’articles dont certains dans des revues scientifiques à comité de lecture.
J’ai également audité, durant des années, sur des plaintes de harcèlement dans les entreprises et les institutions, ce qui m’a permis de réfléchir aux mécanismes et aux processus psychologiques tant pour les individus que pour les collectifs, et j’ai rédigé (et je rédige encore) de nombreuses expertises et des avis consultatifs produits en Justice. Mes travaux sur le harcèlement sont reconnus internationalement, et m’ont valu d’être invitée à en parler dans différents pays, mais ils ont également été repris en France par le Sénat pour la rédaction de lois sur le sujet.
Est-ce un complot contre le pouvoir ?
Nous sommes tous indépendants, mais nous travaillons ensemble, pour alerter sur ces programmes dits « d’éducation sexuelle » ou « d’éducation à la sexualité », et affirmer qu’ils ne correspondent en aucune manière au développement psychique de l’enfant ni à sa protection juridique.
Nous sommes également très inquiets quant au fait que ces programmes « pédagogiques », qui se déploient dans différents pays en même temps, s’appuient sur le contenu et le référencement de recommandations de l’OMS consignées dans un document intitulé « Standards pour l’éducation sexuelle en Europe. Un cadre de référence pour les décideurs politiques, les autorités compétentes en matière d’éducation et de santé et les spécialistes ».
Nous contestons lesdites références « scientifiques » de ce document, au regard de nos connaissances dans le développement psychique de l’enfant et de sa protection face à sa vulnérabilité.
Lorsque des professionnels de santé mentale de l’enfance, des professionnels du droit, des associations de protection de l’enfance, s’inquiètent des dangers de cette « éducation à la sexualité » ou « éducation sexuelle », n’y a-t-il pas là matière, dans l’intérêt supérieur de l’enfant, à faire une grande pause pour réfléchir avec prudence et tempérance, sur cet enseignement de masse standardisé de nature à créer des effractions traumatiques sur les enfants ? Pourquoi une telle précipitation dans l’imposition de ces programmes ? Pourquoi le débat est-il interdit, la contestation argumentée, muselée sous l’amalgame et la calomnie ?
Notre posture est la suivante :
Plus les adultes vont exhiber des informations et des images sur la sexualité aux enfants, en groupe, et y initier les enfants, plus nous verrons surgir des abus sexuels entre mineurs, sans compter les interrogations que cela suscite quant à ces projections d’adultes sur une supposée « sexualité infantile »… (et les passages à l’acte qui peuvent en découler en termes « d’initiation sexuelle » des enfants).
Ces projections ne correspondent pas au développement psychique des enfants et se fondent sur des confusions dangereuses.
1° pour éviter les approximations, notamment dans les interventions médiatiques,
2° pour la distinguer des « opinions » des uns et des autres mais aussi des postures subjectives et affectives,
3° pour servir de base conceptuelle et scientifique aux plaintes juridiques.
Nous subissons, pour certains déjà, des amalgames nous affublant de l’étiquette de « terroristes ».
Or, revenons au sens des mots : les terroristes sont littéralement ceux qui manipulent les populations à la terreur en les réduisant au silence.
Nous ne terrorisons pas : nous apportons des arguments d’experts sur la protection psychique des enfants.
Ce livre m’a demandé des mois de travail sur les textes internationaux qui, nous le voyons désormais, encadrent l’idéologie de ces « enseignements » à la sexualité dès le plus jeune âge. Il m’a valu de nombreuses menaces et représailles, mais cela n’a fait que renforcer ma conviction et ma volonté de diffuser son contenu.
Brûler des écoles est une méthode inacceptable.
Mais faire peur, manipuler à l’émotionnel et au sensationnel, pratiquer des interprétations irrationnelles sont aussi des méthodes inacceptables.
Ainsi, en s’attaquant aux professionnels, au lieu de discuter avec honnêteté et rigueur de leurs arguments, cette « presse » du pouvoir se décrédibilise chaque jour davantage.
Beaucoup de citoyens, de parents, de professionnels ont étudié et compris nos arguments. Ils relaient notre travail, nos investigations, nos recherches qui sont particulièrement fouillées.
Ariane Bilheran, normalienne, philosophe, psychologue clinicienne, docteur en psychopathologie.
Araújo-Recchia, V. 2023. Protéger les mineurs de l’idéologie totalitaire. « Éducation sexuelle » et changement de mœurs
Un livre sur le corpus juridique pour la protection des mineurs face à ces inflexions idéologiques.
Bilheran, A. 2017. L’imposture des droits sexuels, Bookelis, 5ème rééd. 2022. Préface du Pr. Judith Reisman et du Dr. Régis Brunod.
Un livre sur les textes internationaux dictant la nature des enseignements sur « l’éducation sexuelle » ou « éducation à la sexualité ».
Un livre pour la protection des mineurs face aux transgressions sexuelles infantiles.
Un livre expliquant le développement psychologique de l’enfant, et le danger que représentent ces enseignements « l’éducation sexuelle »/« éducation à la sexualité ».
Entretien d’Amandine Lafargue et de moi-même par le média belge Kairos
Tout est résumé dans le colloque du 13 mai 2023 par les professionnels de santé mentale de l’enfant, notamment ici :
En France, selon les statistiques du Ministère de la Justice (indications données par la journaliste Ceri) en 2021 on a 11 000 plaintes pour viol sur mineur et 700 condamnations.
Donc il y a une hypocrisie certaine du pouvoir politique à impulser ces programmes de « pédagogie sexuelle » issus de l’OMS auprès enfants pour les « protéger » quand 70% des plaintes sont classées sans suite et que seules 6% des plaintes aboutissent par une condamnation pour viol.
Nous professionnels de la santé mentale de mon « réseau » alertons sur le contenu du programme de l’OMS qui chapeaute ces innovations et est cité en référence (avec une reprise de son contenu) par différents gouvernements.
Nous ne jetons pas la pierre aux intervenants qui pour beaucoup sont bien intentionnés.
Mais nous avons recueilli déjà des témoignages d’enfants traumatisés.
Quid de la réelle protection de l’enfance ?
Les institutions fonctionnent-elles correctement ?
Les enseignants sont-ils formés à détecter des traumatismes ?
Nous pourrions égrener le cortège de questions : s’il s’agit réellement de protéger les mineurs, ces programmes d’« enseignements » sur la sexualité dès le plus jeune âge ne sont pas du tout adaptés (méthodes et contenus) au développement psychique des enfants, même s’ils contiennent des modules de prévention au sein du grand corpus.
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