
Adieu la primauté pétrinienne ? Le nouveau document du Vatican sur l’évêque de Rome, au service de la synodalité et de l’œcuménisme.
L’évêque de Rome. Primauté et synodalité dans les dialogues œcuméniques et dans les réponses à l’encyclique Ut unum sint
Hier, jeudi 13 juin, la salle de presse du Saint-Siège a présenté le nouveau document du Dicastère pour l’unité des chrétiens : L’évêque de Rome. Primauté et synodalité dans les dialogues œcuméniques et dans les réponses à l’encyclique Ut unum sint.
Il s’agit, explique le Vatican, « d’un document d’étude, publié avec l’approbation du Pape François, qui résume pour la première fois les réponses à l’encyclique Ut unum sint et les dialogues œcuméniques sur la question de la primauté et de la synodalité ».
« Le document se termine par une proposition du Dicastère qui identifie les suggestions les plus significatives avancées pour un exercice renouvelé du ministère d’unité de l’évêque de Rome reconnu par les uns et les autres ».
Parmi les intervenants figureraient le cardinal Kurt Koch, préfet du Dicastère pour la promotion de l’unité des chrétiens et le cardinal Mario Grech, secrétaire général du Secrétariat général du Synode. Khajag Barsamian, représentant de l’Église apostolique arménienne auprès du Saint-Siège du Catholicossat d’Etchmiadzine, et Mgr Ian Ernest, directeur du Centre anglican de Rome et représentant personnel de l’archevêque de Canterbury auprès du Saint-Siège.
L’axe du document : l’œcuménisme et la synodalité sont au-dessus de la primauté
Le vaticaniste Aldo Maria Valli commente, à vif, sur son blog Duc in altum, ce document qui pourrait bien signer, au nom de l’Eglise conciliaire, la fin de la primauté de l’évêque de Rome.
« C’est triste à dire, mais chaque fois que le Vatican présente un nouveau document, la première question qui surgit spontanément est : où sera le piège cette fois-ci ? Une question qui s’est rapidement posée également à l’occasion de la présentation aujourd’hui du document du Dicastère pour la promotion de l’unité des chrétiens
« Un document qui, en toute première lecture, me semble se résumer ainsi : l’œcuménisme et la synodalité sont au-dessus de la primauté. En effet, la primauté elle-même, ainsi que l’autorité papale, doivent être mises au service de l’œcuménisme et de la synodalité. En effet, Vatican News titre son article L’Évêque de Rome, serviteur de l’unité. Non plus de la vérité, mais de l’unité.
« Présenté comme « le premier document qui résume tout le débat œcuménique sur le service de la primauté dans l’Église depuis le Concile Vatican II », le texte, a-t-on expliqué, est le fruit de près de quatre années de « travail véritablement œcuménique et synodal », un processus lancé par le Dicastère pour la promotion de l’unité des chrétiens en 2020, à l’occasion du vingt-cinquième anniversaire de Ut Unum sint, l’encyclique de Jean-Paul II sur l’engagement œcuménique.
Rédigé avec la contribution de « théologiens orthodoxes et protestants » en sus de la Curie romaine et du Synode des évêques
« Rédigé avec la contribution de « théologiens orthodoxes et protestants » en sus de la Curie romaine et du Synode des évêques, le document se présente comme l’étape d’un chemin, non comme l’indication d’une ligne contraignante, mais la direction est claire.
La primauté papale, lisons-nous, devrait être intimement liée à la synodalité, puisqu’il existe « une interdépendance mutuelle entre la primauté et la synodalité à tous les niveaux de l’Église ». Voici l’idée qui se dégage : « La nécessité d’un exercice synodal de primauté ».« Entendue dans un sens nouveau, la papauté doit ouvrir la porte à la décentralisation du pouvoir. La perspective synodale nécessite en effet d’attribuer des pouvoirs plus importants aux niveaux « régionaux » de l’Église catholique, selon « une décentralisation continue inspirée du modèle des anciennes Églises patriarcales ».
« Aujourd’hui, en termes simples, il n’y a plus de place pour la primauté papale telle qu’on l’entend traditionnellement.
« Parmi les suggestions pratiques, le document propose une « réinterprétation » des enseignements de Vatican I, le concile de la constitution dogmatique Pastor aeternus sur la primauté et l’infaillibilité du pape. Réinterprétation dans quel sens : au fond, la primauté et l’infaillibilité sont des obstacles qu’il faut lever. Comment ? Par une « reformulation » des enseignements de Vatican I, un concile qui a été « fortement conditionné par le contexte historique », et doit donc être dépassé.
Le document propose une « réinterprétation » des enseignements de Vatican I, le concile de la constitution dogmatique Pastor aeternus
« Autre suggestion : « Une distinction plus claire entre les différentes responsabilités de l’évêque de Rome », pour aider son « ministère d’unité ». Il faut voir comment « les autres Églises occidentales peuvent s’identifier à l’évêque de Rome en tant que primat, bien qu’elles disposent elles-mêmes d’une certaine autonomie ». Traduction : le pape doit être considéré uniquement comme l’évêque d’un diocèse important et les autres primats doivent avoir un pouvoir comme le sien. En effet – textuellement – « une plus grande importance accordée à l’exercice du ministère du Pape dans son Église particulière, le diocèse de Rome, mettrait en valeur le ministère épiscopal qu’il partage avec ses frères évêques et renouvellerait l’image de la papauté ».
« Enfin, parmi les propositions figure celle de promouvoir la « communion conciliaire » à travers des rencontres régulières entre les dirigeants de l’Église au niveau mondial. Parce que la synodalité doit être pratiquée non seulement au sein de l’Église catholique mais aussi dans les relations avec les autres Églises.
« Dans cette perspective, « il apparaît particulièrement nécessaire de clarifier le sens de l’expression Église universelle ». En effet, « la primauté romaine doit être comprise non pas tant comme un pouvoir universel dans une Église universelle (Ecclesia universalis), mais comme une autorité au service de la communion entre les Églises (communio Ecclesiarum), c’est-à-dire de toute l’Église (Ecclesia universa) ». En d’autres termes, la papauté se dépouille de son autorité divine (décrite dans Pastor aeternus) et se consacre à promouvoir l’unité œcuménique à travers un pouvoir affaibli.
« C’est désormais au tour des experts de commenter. Mais, spontanément, j’ai envie de le dire : si nous poursuivions dans cette voie, une pierre tombale tomberait sur la primauté pétrinienne » conclut Aldo Maria Valli.
Allant plus loin que le célèbre journaliste, et reconnaissons que l’actuel détenteur du trône pétrinien, Jorge Maria Bergoglio, met une pierre tombale sur sa primauté sur l’Eglise conciliaire, un pont final à l’axe évolutionniste débuté par le concile Vatican II vers la protestantisation de la sphère catholique. La rupture totale avec la Tradition est claire, nette. L’Eglise conciliaire montre, au grand jour, son visage néo-protestant. Mgr Lefebvre ne s’était pas trompé quand il l’affublait, déjà il y a plus de 40 ans, de ce qualificatif !
Francesca de Villasmundo
Cet article vous a plu ? MPI est une association à but non lucratif qui offre un service de réinformation gratuit et qui ne subsiste que par la générosité de ses lecteurs. Merci de votre soutien !
QUEL INTERET DE PARLER DES CONCILIAIRES?
Notre Dame à La Salette a reproché aux clercs de rechercher leur bonheur terrestre au lieu de se consacrer à servir son Fils. Elle les a mis en garde contre sa colère, mais ils n’ont rien voulu entendre. Dieu leur a envoyé la pire des malédictions : La destruction de son Église qu’ils utilisaient pour assurer leur bonheur terrestre. Il a suscité les Modernistes, qui adhéraient à la « Théologie Libérale » développée par les théologiens luthériens de Tübingen dans les années 1830, aux fondements athées, prônant le culte de l’Homme et la mondialisation. Avec le Néo-Modernisme, le Modernisme a trouvé sa radicalité et sa fin. Avec les Néo-Modernistes on a eu droit à la négation de Dieu (invention du dictamen de la conscience) et à la mise en place par le biais du Concile Vatican II de cette religion mondialiste qu’est la « religion néo-moderniste conciliaire » qui par une imposture infernale s’est parée du qualificatif de « catholique », une imposture préconisée au début du XXème siècle par Alfred Loisy qui avait déclaré que Rome serait réformée avec ou contre elle mais dans Rome. Avec Vatican II, l’homme s’est fait Dieu, la porte lui a été cependant ouverte par Grégoire VII, avec sa fameuse réforme où la Papauté a voulu dominer les laïcs et les abaisser au rang de sujets des clercs. Le Pape Innocent III s’est fait « Vice-Dicem », « Vice-Dieu », et s’est approprié les pouvoirs royaux du Christ, la « plenitudo potestatis », en se servant des attributs de l’empereur romain païen qu’il a faits sien. Ce faisant, il a ouvert les portes de l’enfer, favorisé le doute sur l’existence de Dieu, l’athéisme, et les attaques contre la religion chrétienne…Dieu a puni les Hébreux pour l’avoir contesté par dix fois, il a projeté les lévites dans l’abîme, enlevé aux Hébreux leurs guides, Moïse et Aaron, et décidé que toute la génération adulte qui était sortie d’Égypte ne verrait pas la Terre promise. Or, depuis un siècle, les hommes ayant choisi la réalisation de leur bonheur terrestre, au point qu’aujourd’hui l’immense majorité d’entre eux ne croient plus en Dieu, les choses vont de mal en pis. Avons-nous atteint le fond ? On peut en douter. Ce qui est sûr, c’est que la fin du mondialisme passe par un retour des hommes à la foi (Cf. Pierre Hilard), et le retour des clercs au service de Dieu.
Faits prophétiques en cours d’actualisation ?
Dn 8/11-12 : ”Elle s’exalta même contre le Prince de l’armée, abolit le sacrifice perpétuel et renversa le fondement de son sanctuaire et l’armée ; sur le sacrifice elle posa l’iniquité et renversa à terre la vérité; elle agit et réussit.”