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Evaluations : L’imposture de Blanquer dénoncée par les syndicats

Le 14 janvier 2019, suite à la réunion organisée avec les syndicats par le cabinet du ministre de l’éducation et la DEPP (direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance) concernant les évaluations de CP, les syndicats ont adressé une lettre à Blanquer, lui signifiant que tant les membres du cabinet que la DEPP n’avaient pas montré la volonté de tenir compte des remontées et analyse du terrain qu’ils avaient faites suite à la première salve d’évaluation faite à la rentrée 2018 et ont renouvelé auprès du ministre, leurs doléances : dysfonctionnements, inadaptation, résultats tronqués…

Dysfonctionnements de l’évaluation faites à la rentrée 2019

Les syndicats relaient le constat fait par les enseignants, de nombreux dysfonctionnements, notamment :

. des finalités (confuses),

. du contenu (inadapté),

. de la façon dont les évaluations ont été faites (au cas par cas),

. de la saisie(chronophage),

. de la remontée des résultats (sans attendre la fin de l’évaluation),

Ils contestent donc non seulement la pertinence des évaluations telles qu’elles ont été faites ainsi que leur utilité, mais également la crédibilité des résultats annoncés.

Evaluations inadaptées

Les syndicats ont ainsi mentionné au ministre qu’enquêtes et témoignages montraient que les évaluations telles qu’elles étaient faites étaient inadaptées aux jeunes de CP et facteurs de stress, que les résultats ne pouvaient pas être considérés comme fiables dans la mesure où non seulement les consignes ont dû être adaptées le plus souvent par les personnels au cas par cas mais ne sont donc d’aucune aide aux enseignants sur les acquis des élèves.

Enseignants exclus

De plus, ils ont reproché que les enseignants aient été dépossédés de l’analyse des résultats, les réduisant à de simples exécutants de tâches subalternes.

Résultats tronqués

Les syndicats ont également fait remarquer au ministre que les premiers résultats annoncés par voie de presse l’ont été avant même que la phase de saisie n’ait été clôturée !! ce qui a permis aux syndicats de signifier à Blanquer – à juste titre – que cette « anticipation » sur les résultats apporte la preuve que ces évaluations ne servent pas l’intérêt des élèves et des enseignants mais sont au service d’une justification de la politique mise en œuvre.

On ne peut mieux dire !

Exclusion de toute remédiation et confusion sur les objectifs

Poursuivant leur critique, les syndicats ont indiqué que la phase 2 de l’évaluation de CP – janvier-février 2019- se situant dans la continuité de la phase 1 – rentrée 2018 – s’avère tout aussi inadaptée et présentera les mêmes travers.

Evidemment !

De plus, ils ont réitéré le fait que d’exclure les enseignants des processus de conception, d’analyse et d’exploitation de ces évaluations, mais aussi en excluant toute remédiation, aucune réponse pertinente n’était apportée aux besoins identifiés.

De plus, ils ont fait remarquer au ministre que la manière de mener les évaluations standardisées montre une grande confusion sur les objectifs des différentes formes d’évaluation dans et du système éducatif, ce qui nourrit des inquiétudes quant aux visées du ministère dans l’évaluation des établissements.

Protocole destiné à évaluer le système éducatif et non des élèves

Les syndicats concluent ainsi : si l’objectif est d’évaluer le système éducatif, (et c’est le cas–ndr) nous disposons déjà de beaucoup d’évaluations nationales et internationales et des évaluations sur échantillon sont suffisantes, nul besoin donc de les généraliser, à moins qu’il ne s’agisse d’utiliser ces évaluations pour imposer des pratiques, réduire la liberté pédagogique, les premières pressions exercées par les corps d’inspection laissent à penser que c’est votre seul but : imposer une idéologie pédagogique et mettre au pas les enseignants.

C’est inacceptable : nous demandons donc l’abandon de ce protocole d’évaluation, concluent-ils.

En réalité, c’est beaucoup plus que cela !

Conclusion

L’exclusion des enseignants du processus de conception, d’analyse et d’exploitation apporte la preuve que le ministre veut pouvoir donner aux résultats l’interprétation qu’il veut, pouvoir les manipuler pour servir sa politique éducative meurtrière et aussi empêcher de la desservir, ce qui est corroboré par le fait que, tout comme le dénoncent les syndicats, les résultats ne correspondent en aucun cas à la réalité puisqu’annoncés par voie de presse avant même la fin de leur saisie !

Il s’agit donc de « faire de la com », doux euphémisme pour désigner ce qu’il serait plus juste d’appeler tout simplement des mensonges, des « fake news » comme se plaisent à dire nos gouvernants.

En réalité, ces mises en scène sont destinées à abuser le public sur les criants écarts de résultats entre ces élèves et ceux des classes de CP de REP et REP+ (réseaux d’éducation prioritaire), beaucoup plus performants dans la mesure où ils bénéficient – eux – d’une véritable scolarité avec des conditions matérielles et surtout des méthodes pédagogiques « efficaces » (sic) que nos gouvernants se refusent bien évidemment à utiliser pour les autres enfants par le fait que leur idéologie est de faire des enfants issus de l’immigration l’élite de la nation française et de nos enfants, les assujettis.

Pour ce faire, le concept d’école-lieu de vie où les cours sont remplacés par des activités sans obligation de résultat est soigneusement maquillé mais néanmoins corroboré par le fait qu’aucune remédiation ne soit prévue pour les élèves qui ne font pas partie des réseaux d’éducation prioritaire (REP et REP+).

Responsabilité des syndicats dans cette affaire ?

Déterminante, comme toujours !

Si nous ne pouvons que cautionner leur discours, nous ne pouvons que regretter qu’il arrive bien trop tard, en fin de parcours, lorsque les « dés sont jetés » et qu’il n’y a plus rien à faire : c’est en amont et non en aval qu’il aurait fallu réagir, refuser d’entrer dans le jeu de ces évaluations, car tout – ou presque – de ce que les syndicats reprochent au système était su par eux avant leur mise en œuvre !

Ce qui prouve, une fois de plus que les syndicats, qui semblent toujours s’opposer à tout, ne s’opposent en réalité à rien, réagissant toujours à contre-temps, la plupart du temps trop tard, se contentant de relayer les mécontentements des gens de terrain pour servir d’exécutoire à ceux qu’ils sont censés représenter, mais qui ne sont que les valets du système.

Ils ont toujours agi ainsi ! ils sont d’ailleurs faits pour cela !

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