« Vincent Lambert : silence on tue » avait titré le 20 mai dernier le polémiste Yvan Rioufol dans une chronique au vitriol d’une société qui veut se débarrasser, au nom de grands sentiments altruistes et de la dignité humaine, des grands handicapés, charge lourde pour la collectivité. « En effet, Vincent va mourir non pas parce qu’il est en fin de vie – sa respiration reste autonome, son cœur bat sans stimulateur cardiaque, il n’est pas en soins intensifs – mais parce qu’il est lourdement handicapé » continuait le journaliste avant d’ajouter « cette mise à mort est une lâcheté ».
Et cette « mise à mort », un instant mise en suspens grâce au jugement de la Cour d’appel de Paris qui avait obligé, le 20 mai, le docteur Sanchez et le CHU de Reims à reprendre les traitements, interrompus le jour même. La Cour de Cassation, saisie par le ministre de la Santé vient de casser le jugement de la Cour d’appel et donc d’ouvrir la voie à un nouvel arrêt des soins de Vincent Lambert. Une voie dans laquelle s’est empressé de s’engouffrer le docteur Sanchez qui, par un courriel adressé aux membres de la famille du patient, leur a annoncé ce nouvel arrêt des soins, ce qui conduira Vincent Lambert à la mort. « Le cours de la procédure d’arrêt des traitements », à laquelle la Cour de cassation a ouvert la voie vendredi, « sera poursuivi à partir de ce jour », leur a écrit le 2 juillet le docteur Vincent Sanchez qui en appelle, toute honte bue, « à la responsabilité de chacun » afin que « l’accompagnement de Monsieur Vincent Lambert soit le plus paisible, intime et personnel possible ».
Pauvre docteur Sanchez, les parents de Vincent ne le laissent pas tuer leur fils paisiblement…
Silence, on tue… et s’il vous plaît laissez-nous tuer paisiblement !
Francesca de Villasmundo
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