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L’Europe à l’heure de la victoire de Donald Trump

L'élection de Donald Trump rebat les cartes dans l'Union Européenne
L’élection de Donald Trump rebat les cartes dans l’Union Européenne

Scholz dissout le gouvernement, Mattarella s’envole pour la Chine, Starmer et Macron forment un front commun contre l’adversité qui menace. La victoire de Trump suscite l’agitation en Europe.

Après la victoire de Trump, certains signes indiquent un changement de rythme dans le monde. Bien qu’elle ne soit encore qu’une perspective, « l’annonce du nouveau président selon laquelle il veut mettre fin aux guerres porte déjà ses fruits » analyse le site de géopolitique italien Piccole Note :

« En fait, bien que les cercles internationaux engagés dans des guerres sans fin n’aient pas renoncé – une détermination qui rend les mois restants jusqu’à l’investiture de Trump très dangereux – leur emprise sur le monde s’est relâchée, obligeant les forces politiques données, par intérêt ou parce que contraintes, de se repositionner.

La stratégie de sortie de Scholz et le repositionnement italien

Le cas le plus frappant, souligne Piccole Note est « celui de l’Allemagne, avec Scholz qui, encore trop faible pour démissionner sa belligérante ministre des Affaires étrangères Annalena Baerbock (la Nuland verte teutonique), a cependant limogé son ministre des Finances Christian Lindner, non seulement pour incapacité manifeste mais aussi parce qu’il lui avait suggéré pour la énième fois d’envoyer des missiles à longue portée Taurus en Ukraine, une livraison à laquelle le chancelier s’est toujours opposé avec acharnement ».

Cette opposition, continue l’article « est peut-être la seule bonne chose qu’il a faite au cours de son mandat, en plus d’avoir pris conscience de sa totale insuffisance en appelant le pays à de nouvelles élections, dans l’espoir que de nouvelles forces émergeront, capables de dialoguer avec la nouvelle administration américaine et d’arrêter la course vers le précipice de sa nation, dirigée vers la désindustrialisation due à la guerre en Ukraine ».

L’Italie également se repositionne avec Mattarella, le président de la République prêt à s’envoler pour la Chine, pour rétablir les relations interrompues lorsque le gouvernement a été contraint par les États-Unis de mettre fin aux accords sur la Nouvelle Route de la Soie. On comprend ainsi « que c’est l’Italie qui veut changer de cap, et non les forces en place, qui pourront également entretenir des relations cordiales avec la future Amérique » écrit le journal italien.

La Pologne en quête de dividendes

La Pologne est quant à elle enthousiaste de l’élection de Trump, « les autorités polonaises commençant à formuler des critiques plus explicites à l’égard des demandes d’aide de l’Ukraine et à parler plus clairement de la fin de la guerre » explique Piccole Note qui rappelle un élément clé de la politique internationale polonaise, qui est l’affaiblissement de son voisin ukrainien :

« le Premier ministre Donald Tusk, fervent adepte de l’américanisme le plus réactionnaire, a annoncé urbi et orbi le prochain voyage du président Andrzej Duda aux Etats-Unis dans le but de rencontrer Trump pour parler de l’Ukraine. Des déclarations et des démarches importantes pour la géopolitique mondiale, car la Pologne a été l’un des principaux acteurs de la tragédie qui a accablé le pays voisin. Avec la fin possible de l’hostilité ukrainienne, Varsovie veut matérialiser les opportunités que le conflit lui a ouvertes, c’est-à-dire placer l’Ukraine occidentale sous une étroite influence, une évolution qui ouvrirait un avenir géopolitique encore plus important pour la Pologne. Cette perspective serait évidemment favorisée si le Donbass restait sous le contrôle de Moscou, ce qui est désormais une fatalité, car l’Ukraine en ressortirait plus qu’affaiblie et incapable de se suffire à elle-même, tandis que de son sort, finie son utilité actuelle par la guerre par procuration contre la Russie, n’intéresserait plus personne. De ce point de vue, les intérêts de la Pologne coïncident avec ceux de son ennemi historique, la Russie. En effet, l’hétérogenèse des fins qui s’est produite en Europe de l’Est est étrange ».

L’axe Londres – Paris, « un aboiement bavard »

Piccole Note termine avec quelques considérations sur la France et la Grande-Bretagne, guère à l’avantage des deux pays :

« Quant à la pauvre France d’Emmanuel Macron et à la Grande-Bretagne du déficient Keir Starmer, ils sont terrifiés à l’idée que le succès des républicains à l’étranger puisse porter chance à leurs rivaux internes respectifs, les conservateurs -Tory anglais) et la droite de Le Pen. Les craintes de Londres sont aggravées par la perspective d’un cessez-le-feu en Ukraine, qui mettrait fin au conflit qu’il a alimenté en collaboration avec les néo-cons américains pour détruire ses rivaux d’Europe continentale, tant politiquement qu’économiquement.

« (…) Les deux ont l’intention de relancer les relations bilatérales entre leurs pays sous l’Arc de Triomphe parisien. À travers ces dioscures improbables, les cercles ci-dessus espèrent répéter les gloires de la première présidence Trump, lorsque l’Europe dirigée par Merkel se coordonnait avec les ennemis internes du président américain pour le contrer.

« Mais l’opposition européenne au magnat politique était plus large et plus unie que celle que les deux dirigeants politiques aspirent à diriger ; et le Vieux Continent était encore une puissance économique et avait encore une certaine importance politique, désormais résiduelle. Si bien que plutôt qu’un rugissement, celui lancé sous l’Arc de Triomphe apparaît plutôt comme un aboiement bavard.

« Quant aux soi-disant Poutinistes d’Europe, Orbán et Fico surtout, leur position est désormais moins hésitante. Peut-être que cela suffira à éviter de nouvelles attaques de la part de leurs féroces antagonistes de l’UE et de l’OTAN, ou peut-être pas. Mais s’ils survivent à l’adversité, ils pourraient, à terme, s’avérer d’une valeur inestimable pour restaurer les relations rompues avec la Russie, que les nouvelles relations entre Washington et Moscou devraient également rouvrir au Vieux Continent. »

Francesca de Villasmundo

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