Après la publication par l’Espagne de ses données définitives, nous connaissons le bilan démographique de l’année 2018 pour l’ensemble du continent européen, à l’exception de la Chypre du nord, occupée depuis 1974 par la Turquie. Cette analyse porte donc sur 44 des 45 pays du continent européen.

Dans ces 44 pays européens, il y a eu 7 307 685 naissances vivantes en 2018 contre 7 564 333 en 2017, soit un recul très important de 3,4%. Le nombre de naissances de 2018 n’excède le minimum enregistré sur la période 1953-2018 que de 1,4%, ce minimum ayant été enregistré en 1999 avec environ 7 205 000 naissances. Or, en 1999, on n’avait compté que 1 214 689 naissances en Russie contre 1 604 344 en 2018. Ainsi, hors Russie, les naissances européennes ont diminué de 300 000 entre 1999 et 2018 et avec la Russie, les naissances européennes ont augmenté (très modestement) de 100 000 sur la même période. Le taux de natalité (Russie comprise) est de 9,8 pour 1000 habitants.

 

Si on tient compte de l’augmentation des naissances d’origine immigrée, on a en fait un effondrement des naissances d’origine nationale. L’indice de fécondité de 2018 n’est pas encore connu mais il était de 1,59 dans l’Espace économique européen (UE y compris Royaume-Uni + Islande, Liechtenstein et Norvège) en 2017. Mais il est autour de 1,4 seulement pour les femmes nées dans le pays européen où elles habitent et de 2,2 pour femmes nées dans un autre pays que celui où elles habitent.

 

Quant aux décès, il y en a eu 8 173 525 en 2018, soit + 0,6% par rapport à 2017. Il est au plus  haut niveau depuis 2015. Le solde naturel a donc été en 2018 de – 865 840. Il est négatif depuis 2015, après avoir été négatif des dernières années du XXe siècle jusqu’en 2008, ainsi qu’en 2013. Il s’agit du pire solde naturel depuis 2005 (- 930 210).

 

En 2018, la baisse de la fécondité dans la grande majorité des pays européens (32 sur 44) et la hausse de la mortalité dans 31 des 44 pays européens expliquent cette évolution dramatique.

 

Quant à la baisse de la fécondité, elle a été constaté dès les années 1950 dans les pays communistes. Dans les pays catholiques, elle intervient dans la moitié de ces pays à partir de 1964 et dans l’autre moitié à des dates très proche (1962 à 1966), dates qui coincident avec l’inversion des fins du mariage au concile Vatican II (1962-1965).

 

Monaco, le seul pays européen qui renouvelait ses générations entre 2013 et 2017, est retombé sous le seuil de renouvellement (2,07 enfants par femme) en 2018, avec un indice conjoncturel de fécondité de 1,9 enfant par femme. Certes, avec seulement environ 2 000 femmes de nationalité monégasque en âge de procréer en 2018, cet indice n’est pas très significatif sur une seule année. Il n’en est pas moins inquiétant pour l’avenir.

 

Pour terminer, on peut remarquer que le nombre de naissances a atteint en 2018 son plus bas niveau depuis 1945 (!) dans 13 pays européens: l’Albanie, la Bosnie-Herzégovine, la Bulgarie, la Finlande, la Grèce, l’Italie, la Lituanie, la Macédoine du Nord, la Moldavie, les Pays-Bas, la Roumanie, la Serbie et l’Ukraine.

 

Plus que jamais, il faut prier pour que les familles chrétiennes européennes soient plus courageuses dans leur fécondité.

 

Gontran PAUME

 

 

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