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Etienne de Callataÿ ou l’hypocrisie économique de l’Union Européenne

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On ne présente plus Etienne de Callataÿ. Diplômé en économie de l’UNDP Namur et de la LSE, il a travaillé pour la BNB de 1987 à 1992 avant d’être engagé très jeune comme expert auprès du FMI de 1992 à 1996, époque durant laquelle il percevra une charge de professeur à Namur ainsi que de conférencier pour le compte de l’UCL. En 1999, il passe du public au privé en entrant dans la Banque Degroof pour le compte de laquelle il deviendra économiste en chef en 2014. Après un peu plus d’un an à cette charge, qu’il quitte suite à des divergences au sein de la direction, il annonce aujourd’hui se lancer dans un nouveau projet: Orcadia, société de gestion basée…au Luxembourg (eh oui, on ne refait pas le monde!), soi disant pour, je cite: « des raisons de proximité avec l’un des centres d’expertise les plus importants qui soient en Europe ». Oui, sûrement pour manger avec tous ses petits copains de la finance qui ne paient quasiment pas de taxes en allant s’installer au Luxembourg. Il aurait d’ailleurs choisi le nom de son entreprise en référence aux îles écossaises Orcades, « considérées comme un modèle d’économie soutenable, ce qui correspond à notre philosophie d’investissement » (présentation à retrouver dans Le Soir du 22 avril dernier). M. de Callataÿ se veut être un phare lumineux dans la nuit de la finance, tellement sombre aux yeux du commun des mortels. Le décor est planté!

C’est donc dans le cadre de sa tournée promotionnelle qu’Etienne de Callataÿ a donné jeudi 28 avril au sein des bâtiments de l’ICHEC une conférence intitulée « les défis économiques de la société…mieux comprendre pour mieux agir », dont il fait actuellement le récital dans toutes les salles de conférence de Belgique. Face à un public aussi passif – il s’agissait d’une activité obligatoire pour les étudiants où les professeurs prenaient les présences sous peine de pénalité aux examens (quelle pédagogie éclairée!) – que désintéressé – la preuve étant qu’ils se sont contentés d’applaudir par respect puis se sont levés comme un seul homme pour aller prendre une canette gratuite qui les attendait à la sortie sans avoir posés de questions à l’expertise éminente -, Etienne de Callataÿ a passé plus d’une heure à démonter nos dernières espérances envers cette Europe qui ne convient plus à personne avant de finir par dire: « malgré tous ces échecs, il faut continuer à croire en cette Europe qui nous a tant donné et qui est vertueuse ». Décidément, ce personnage est fascinant. Explications.

Etienne de Callataÿ commence donc son exposé en nous parlant de la peur, rien de plus éclairé pour nous donner envie de croire à nouveau en l’Europe que pourtant tous les médias mainstream nous vendent comme la réussite économique de ses vingt dernières années. Il annonce d’entrée la couleur: la montée des courants d’extrême droite en Europe, c’est mal! C’est sûr, on n’est pas tombé sur un créatif. Il prend des illustrations de Tintin pour garder le public éveillé – douce illusion! – et fait un parallèle entre les moustiques latinos et les migrants. Pardon! Les demandeurs d’asile! Oui, parce que pour Etienne de Callataÿ, il faut pouvoir utiliser un vocabulaire qui séduit le citoyen plutôt que de lui dire la vérité crue qui pourrait le faire réfléchir, « comme en marketing ». Ainsi, ne dites plus « réchauffement climatique », mais « dérèglement climatique », pour qu’on sente qu’il y a un problème plutôt qu’une réalité qui apparaît de façon régulière dans l’histoire de notre planète. Encore un qui n’a pas été voir ce que nous racontent les carottes glacières! Ainsi donc, ne dites plus « migrants », mais « demandeurs d’asile » car « quand on vient sonner à votre porte, vous allez difficilement garder votre porte fermée à celui qui vous demande de l’aide ». Je propose donc que M. de Callataÿ loge ces « demandeurs d’asile » dans les salons de sa propriété située dans un quartier chic de Bruxelles ou dans ses bureaux luxembourgeois, mais je doute qu’alors il soit encore sur la même longueur d’onde.

Voilà maintenant qu’il nous énumère les échecs de l’Union Européenne depuis ses débuts jusqu’à aujourd’hui, et la liste est longue. Sans blague! Mais attention, pour Etienne de Callataÿ, les échecs de l’Europe, c’est avoir commencé par une union basée sur l’économie au lieu de la culture – comme si l’identité européenne était unique avec une culture unique, alors que s’il n’y avait pas d’intérêts économiques, jamais nous n’aurions eu affaire à l’UE, raison pour laquelle ça continue malgré les problèmes culturels et éthiques que nous rencontrons -, le succès des eurosceptiques – pourtant une évidence au vu de la dilution de nos valeurs et identités avec l’arrivée d’étrangers qui nous coûtent plus que ce qu’ils n’apportent de compétence et de savoir-faire -, des affaires comme le Brexit, allant même jusqu’à soutenir le fait que l’Union Européenne a apporté plus de bienfaits à l’Angleterre que si elle était restée autarcique. On sait pourtant en regardant l’histoire de l’Angleterre que ses meilleures années sont pour l’instant derrière elle.
En gros, Etienne de Callataÿ avoue que oui, les eurocrates gagnent trop d’argent, oui l’Euro n’est pas une monnaie forte, oui le chômage augmente, oui nous perdons nos manufactures au profit de délocalisations, mais que malgré tout cela, l’Europe est vertueuse et doit voir le verre à moitié plein plutôt qu’à moitié vide et qu’il faut continuer à lui faire confiance.
Depuis que l’Union Européenne a été mise en place et quand on voit ce qui arrive en face, c’est-à-dire le TTIP qui est en réalité le second volet du réel but qui a motivé la création de l’Union Européenne, on a le devoir moral de se retirer. Et c’est ce que la Hongrie, la Pologne et maintenant l’Autriche menacent de faire! Nous ne pouvons pas rester stoïques plus longtemps à regarder nos nations se faire absorber et détruire de l’intérieur par des élites qui ne servent que leur propres intérêts, qui nous ôtent notre savoir-faire, qui nous retirent nos frontières, lesquelles sont garantes de la sécurité et de l’autorité territoriales de l’Etat, qui menacent notre culture, notre identité, notre fierté en les diluant dans un magma sans visage, qui rendent caduques nos lois et nos constitutions écrites avec sagesse et compétence au profit de grandes cours qui ont tout pouvoir, qui font l’apologie des Lumières comme Etienne de Callataÿ, c’est-à-dire de principes capitalistes et sanguinaires, et qui installent des pouvoirs corrompus et qui infiltrent les réseaux à tous les niveaux de l’administration pour y étendre la toile libérale-maçonnique! 
On voit que Monsieur de Callataÿ n’a rien compris à ce qui se trame au plus haut niveau puisqu’il nous dit qu’il faut continuer de croire en l’Europe « afin d’être moins dépendants des Etats-Unis ». Quelle manque de clairvoyance! Il nous dit aussi de nous doter d’une armée européenne, laquelle sera d’autant plus importante pour occuper un Etat européen qui revendiquerait à nouveau une autonomie forte! Et de conclure par « Que toute entreprise finisse par disparaître, soit – 3, 4… – … mais que l’Europe disparaisse, quelle défaite ce serait! » Une terrible défaite pour l’empire judéo-maçonnique, c’est une certitude! Pas pour les peuple européens qui ne redemandent qu’à retrouver la croissance, la fierté de ce qu’ils sont et la liberté de croire en leurs valeurs!
Etienne de Callataÿ, vous êtes le maillon faible! Au revoir!

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