L’Albanie, pays chrétien dès le Haut Moyennage, devenu majoritairement musulman sous l’empire Ottoman, aspirant à entrer dans l’Union Européenne, est en train de créer un micro-État musulman libéral au sein de sa capitale, Tirana. Un micro-État ouvertement islamique mais modéré, appliquant la charia.
L’Albanie est en train de créer un micro-État ouvertement islamique mais modéré, appliquant la charia
L’Albanie a obtenu en 2014 le statut de pays candidat à l’adhésion à l’Union européenne et les conclusions du Conseil du 25 mars 2020 ont acté l’ouverture des négociations pour cette entrée.
Parallèlement à cette aspiration à devenir membre du cercle européiste, l’Albanie est en train de créer un micro-État musulman libéral au sein de sa capitale. Un micro-État ouvertement islamique mais modéré, appliquant la charia, qui suivra les pratiques de l’Ordre Bektashi, un ordre soufi chiite fondé au XIIIe siècle en Turquie mais qui a déménagé il y a près d’un siècle son siège à Tirana après avoir été banni du pays anatolien par Mustafa Kemal Ataturk, le père fondateur de la République turque laïque.
Comme le rapporte le New York Times, selon le plan illustré par le Premier ministre albanais Edi Rama, le soi-disant « État souverain de l’Ordre Bektashi » deviendra le plus petit État du monde, à peine un quart de la taille de la Cité du Vatican. Ce terrain de 10 hectares aura sa propre administration, ses passeports et ses frontières.
Le Premier ministre albanais a déclaré que l’objectif du nouvel État est de promouvoir une version tolérante de l’Islam
Pour l’heure, les autorités locales à l’initiative du projet, donnent des gages de modération : bien qu’il s’agisse d’un pays islamique, la consommation d’alcool sera autorisée dans le nouvel État et les femmes pourront porter ce qu’elles veulent et aucune règle de style de vie ne sera imposée, reflétant les pratiques tolérantes de l’ordre Bektashi. Rama a déclaré que l’objectif du nouvel État est de promouvoir une version tolérante de l’Islam, dont l’Albanie devrait être fière.
« Nous devons prendre soin de ce trésor qu’est la tolérance religieuse et que nous ne devons jamais prendre pour acquis », a-t-il déclaré au New York Times. La naissance de l’État s’accompagne d’un message de propagande destiné à polir l’image que donne le monde mahométan, promu par le Premier ministre avec ces mots : « Ne laissez pas la stigmatisation des musulmans définir qui sont les musulmans ».
Si l’Albanie entre dans l’UE, ce petit État islamique en fera partie également
Une propagande qu’a repris le religieux et futur dirigeant du micro-État, Edmond Brahimaj, un ancien officier de l’armée albanaise, qui est aujourd’hui suivi par des millions de personnes dans le monde sous le titre de Sa Sainteté Haji Dede Baba : « Dieu n’interdit rien ; c’est pourquoi il nous a donné l’esprit », a déclaré le religieux. « Toutes les décisions seront prises avec amour et bienveillance », a-t-il encore déclaré en affirmant ne pas vouloir assumer le rôle d’un dictateur religieux et qui maintient que la seule contrainte à son autorité sera Dieu, le seul qui « ne fait pas d’erreurs ».
N’importe ces vœux pieux, si l’Albanie entre dans l’UE, elle apportera comme cadeau de noces, outre le fait qu’elle est une plaque tournante de la drogue dure et un proxy des Etats-Unis, son petit État islamique où s’applique la charia. Belle dot !
Francesca de Villasmundo
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