Les députés de cette législature ont un don rare pour soulever des sujets existentiels qui taraudent les Français, surtout lorsque cela permet d’étoffer l’arsenal répressif destiné à sanctionner toute pensée jugée déviante.
Revenons ainsi sur une proposition de loi adoptée en première lecture le 28 mars (jeudi saint, ce qui explique que le sujet soit passé presque inaperçu) par l’Assemblée nationale, proposition de loi visant à « reconnaître et à sanctionner la discrimination capillaire » et votée avec 44 voix favorables sur 50 (oui, ce n’était pas l’affluence à l’Assemblée nationale pour en débattre).
Interdit de se moquer des coiffures de vos collègues !
Le Code du travail comporte déjà un article où figurent une vingtaine de motifs discriminatoires (l’apparence physique, l’origine, le sexe, les mœurs, l’orientation sexuelle, l’identité de genre, l’âge, les convictions religieuses…). Si la loi portée par le député Guadeloupéen Olivier Serva est adoptée au Sénat, les entreprises n’auront plus le droit d’imposer un style de coiffure à leurs salariés ou de rejeter certaines coupes de cheveux.
Le débat surréaliste qui s’est tenu à l’Assemblée nationale quasi déserte portait avant tout sur les désavantages que subiraient les personnes aux cheveux crépus comparativement à celles aux cheveux plus lisses.
C’est en prétextant que ces discriminations sont « largement ignorées en France » tandis qu’elles sont « largement traitées aux États-Unis » que cette proposition de loi avait vu le jour en septembre 2023.
Selon la parlementaire Fanta Berete du parti Renaissance, cette problématique concernerait près de 20 % de la population française, rien que cela ! Un chiffre dont la source provient du Conseil représentatif des associations noires (CRAN), à peine orienté…
Pierre-Alain Depauw
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