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Et le 14 août 1944 Clarence Withfield fut pendu… (Quand la sauvagerie a « libéré » la France)

Les troupes américaines engagées ont reconnu avoir commis 208 viols et une trentaine de meurtres rien que dans le département de la Manche.

Pour le seul mois de juin 1944, en Normandie, 175 soldats américains seront accusés de viol !

Entre le 14 juin 1944 et le 19 juin 1945, l’armée américaine jugera officiellement 68 cas de viol…

Compte tenu de l’importance du problème qui concerna hélas des milliers de femmes, on peut s’étonner du nombre ridiculement faible de procès instruits, de condamnations prononcées… et surtout effectivement appliquées…

De plus, selon le commandement américain, à l’automne 1944, près de 10 000 GI déserteurs se trouvaient sur le territoire.

Il faudra attendre l’enquête du canadien J. Robert Lilly et son remarquable ouvrage « La face cachée des GI’s » sur les exactions de l’armée américaine d’occupation à l’encontre des populations civiles, et des femmes en particulier, lors de la  « libération » de l’Europe pour saisir l’ampleur de sa sauvagerie…

https://www.payot-rivages.fr/payot/livre/la-face-cachée-des-gis-9782228903257

Dix ans plus tard l’historienne américaine Mary Louise Roberts publiera ses recherches sur le comportement sexuel des GI’s dans un ouvrage traduit en français sous le titre : « Des GI et des femmes – Amours, viols et prostitution à la Libération »

http://www.seuil.com/ouvrage/des-gi-et-des-femmes-mary-louise-roberts/9782021156515

Elle expose notamment comment le commandement militaire américain a « vendu » le Débarquement à ses GI comme « une aventure érotique et a sciemment exploité le mythe de la femme française experte en matière sexuelle et disponible ». (sic !)

Entre 1942 et 1945, on estime qu’environ 18 000 femmes et enfants furent victimes de viols commis par des soldats américains en Angleterre, puis en France et surtout en Allemagne…

Cette enquête a conduit Lilly a réalisé deux vidéos particulièrement poignantes et documentées que nous avons déjà évoquées, mais sur certains sites, elles ont été retirées, et souvent elles ne sont plus répertoriées !

Apparemment les censeurs n’ont pas encore complètement fait le ménage, nous en faisons donc profiter les lecteurs tant que c’est encore possible…

(Pour ceux qui sont particulièrement intéressés nous les engageons vivement à stocker ces vidéos avant que la bienpensance ne les fasse définitivement disparaître.)

https://www.youtube.com/watch?v=MqMZ8he8_Xw&feature=related

https://www.youtube.com/watch?v=ig_w-FkxZpM&feature=related

L’armée américaine jugera 116 de ses soldats, 94 (81 %) noirs et 22 (19 %) blancs.

La grande majorité des soldats jugés pour viol en France n’étaient pas des combattants de première ligne mais des membres d’unités logistiques : des soldats assurant l’approvisionnement du front en munitions, nourriture, essence, pièces de rechange, etc.

Une situation qui mettait les troupes afro-américaines – stationnées dans les sites d’approvisionnement et de stockage – en contact direct et suivi avec les populations indigènes locales (normandes en l’occurrence en l’été 1944)

Il n’y avait là rien de surprenant : à cette époque dans l’armée américaine, les soldats noirs n’étaient pas autorisés à rejoindre des régiments de première ligne et étaient affectés à des fonctions de soutien.

Des 116 soldats qui passent en cour martiale en France pour viol, 67 seront condamnés à des peines d’emprisonnement à perpétuité. Au sein de ce groupe, 81 % sont noirs et 19 % blancs2.

En tout, 49 soldats seront condamnés à la peine de mort pour viol, mais plus de la moitié voient leur peine réduite à l’emprisonnement à perpétuité.

L’armée américaine exécutera finalement 29 soldats pour viol dont 25 Afro-Américains.

En France le premier drame connu et sanctionné eut lieu le 14 juin à Vierville…

Le débarquement avait à peine une semaine !

En zone rurale, la traite du soir sera toujours le moment privilégié par les prédateurs.

Les animaux restant à l’herbe en Normandie, de nombreuses femmes, seules ou par deux ou trois, se rendent chaque soir aux champs sans méfiance : quatre ans d’occupation allemande leur ont appris qu’elles n’ont rien à redouter des soldats…Un soldat allemand respecta toujours une femme.

En fin d’après-midi du 14 juin 1944, à Vierville-sur-Mer, à quelques kilomètres de Sainte-Mère-Église, Aniela Skrzyinarz, une jeune réfugiée polonaise, et sa sœur Zofia Sondej vont donc au champ pour la traite.

En chemin, elles croisent quatre soldats afro-américains armés d’une carabine qui les aident à mener leur charrette jusqu’au champ. L’un des soldats demande du lait et reste avec Aniela. Zofia, accompagnée des trois autres soldats, se rend dans un champ voisin où elle est alors victime d’une tentative de viol : l’un des soldats pointant son arme sur elle et la fit tomber en la cognant au visage. Zofia se débattit au sol avec le soldat pendant dix minutes. Le soldat « essaya de la prendre de force mais (…) elle ne voulait pas se rendre ».

Aniela, entendant les appels au secours de Zofia, la rejoint et est à son tour menacée par un GI.

Elle est alors brutalisée et violée par le soldat Clarence Whitfield du 494eme Bataillon, âgé de 24 ans.

Le 20 juin 1944, se tient à Canisy le procès du GI Clarence Whitfield.

Un avocat demanda à Aniela si elle avait tenté d’empêcher Clarence Whitfield de la violer.

Elle répondit : « Je craignais pour ma vie. Je ne pouvais pas faire grand-chose. »

Clarence Whitfield avait en effet gardé son arme auprès de lui en permanence et menacé Aniela chaque fois qu’elle essayait de se lever.

Le 14 août 1944, Whitfield est pendu par un bourreau civil anglais, recruté pour la circonstance.

(Il suivra désormais les troupes américaines pour exécuter les sentences.)

Ce premier viol reconnu et sanctionné fut suivi de bien d’autres dès les 20, 23 et 29 juin 1944…

Dès la libération de Cherbourg des milices d’autodéfense locales s’organisèrent.

Comme le dira plus tard un élu cherbourgeois:

« Avec les Allemands il fallait veiller sur les hommes (réfractaires, résistants, etc.) Avec les Américains il a fallu s’organiser pour protéger les femmes. »

Claude Timmerman

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