Espagne : une amende parce qu'ils prient le rosaire chaque jour en public depuis six mois

«Ils ne vont pas nous faire taire. Nous allons continuer à prier à Ferraz car l’Espagne mérite de nombreux chapelets. Nous, catholiques, avons seulement à craindre de ne pas vivre dans la grâce. Aucune autorité terrestre de chair et de sang ne nous empêchera de faire la chose la plus importante, qui est de prier la Mère de Dieu.»

Prier chaque jour le rosaire pour le salut de l’Espagne

Devant le Sanctuaire du Cœur Immaculé de Marie, rue Ferraz à Madrid, un groupe de jeunes catholiques a décidé de prier le Saint Rosaire en public, chaque soir, depuis plus de six mois. Les gens se rassemblent sur les escaliers de l’église et tout autour dans la rue. Ils ont créé leur propre chaîne YouTube et leur compte Instagram sur lesquels ils publient les images de chaque prière quotidienne. Le symbole est devenu important pour la jeunesse catholique européenne.

Chaque soir, ils viennent prier pour « le salut de l’Espagne et du monde entier ». Ils ont également organisé un Rosaire universel et invitent tout le monde à prier chaque premier samedi du mois. Ils ont réussi à unir des groupes de prière dans vingt-cinq nations des cinq continents. José Andrés Calderón, organisateur du Rosario de Ferraz, a répété à plusieurs reprises : « Nous ne prions pas pour renverser les gouvernements. Notre objectif est bien plus ambitieux. Nous prions pour que le Christ soit à nouveau présent dans le cœur du peuple espagnol. Si cela se produit, le changement viendra tout seul. »

Rosaire interdit

Le 27 novembre dernier, ce jeune homme avait reçu des mains de policiers une notification du Délégué du Gouvernement de Madrid lui interdisant de prier sur les escaliers du Sanctuaire Marial. Le Rosaire était interdit. Bien que Calderón ait demandé l’autorisation, le gouvernement estimait qu’il n’y avait pas de « raisons urgentes » pour célébrer la prière. L’organisateur du Rosaire avait ignoré cet ordre et commencé à prier avec la foule rassemblée autour de lui. Comme il l’avait déclaré : « Nous devons obéir à Dieu avant les hommes », soulignant que « personne ne devrait jamais avoir peur de faire quelque chose quand on sait que c’est la bonne chose à faire ». « Vous ne pouvez pas avoir peur des conséquences découlant du fait de montrer votre amour à la Vierge Marie et à Jésus-Christ. », ajoutait-il. Les avocats catholiques avaient pris la défense des organisateurs de ce rosaire.

Des policiers avaient verbalisé pour non-respect de l’ordre du Délégué du Gouvernement qui interdisait de prier devant le Sanctuaire. Calderón avait décidé de faire appel pour obtenir protection devant la Cour constitutionnelle. Selon lui, la jurisprudence espagnole « est obsolète et doit être mise à jour pour l’adapter à ce que dit la Cour européenne des droits de l’homme «. La CEDH, dans les affaires Bukta et autres c. Hongrie et Bumbes c. Roumanie, avait rappelé que les autorités administratives n’ont pas « carte blanche » pour interdire les manifestations à leur discrétion. La proportionnalité de la décision de l’Administration doit être garantie et l’autorité doit prouver qu’il existe un problème d’ordre public. Calderón demande quel problème d’ordre public peut poser la prière du Rosaire aux portes d’une église.

Lourdes amendes pour « désobéissance et résistance à l’autorité »

Il y a quelques jours, le jeune homme a été surpris en recevant une lettre certifiée d’un agent des postes. Il pensait que ce seraient les amendes des 28, 29 et 30 novembre pour désobéissance aux ordres de Martín Aguirre. Cependant, il a trouvé quelque chose de différent. Le délégué du gouvernement l’a sanctionné à trois reprises d’une amende de 3 600 euros pour « désobéissance et résistance à l’autorité » les 2, 3 et 4 janvier. Selon l’UIP, José Andrés Calderón et le reste des personnes qui priaient le Rosaire « ont procédé à la réduction de la circulation dans la rue Ferraz, affectant cette rue dans sa section entre Buen Suceso et Marqués de Urquijo ».

Le délégué du gouvernement n’aime pas que les catholiques prient. Il est connu pour se rendre dans les cliniques d’avortement pour dire qu’il s’en prendra à tous les sauveteurs qui tentent de convaincre les mères de ne pas commettre la plus grosse erreur de leur vie.

« En tout cas, ils ne vont pas nous faire taire. Nous allons continuer à prier à Ferraz car l’Espagne mérite de nombreux chapelets. Nous, catholiques, avons seulement à craindre de ne pas vivre dans la grâce. Aucune autorité terrestre de chair et de sang ne nous empêchera de faire la chose la plus importante, qui est de prier la Mère de Dieu. », répète José Andrés Calderón.

Joaquim De Alburquerque

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