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Dangereuse escalade au Moyen-Orient : la dimension religieuse et messianiste de cette guerre sans fin

Pluie de missiles iraniens sur Israël
Pluie de missiles iraniens sur Israël

La guerre d’Israël contre le Hamas dans la bande de Gaza s’exporte au Liban. L’objectif est détruire le Hezbollah mais, comme dans la bande côtière palestinienne, se sont les populations civiles qui payent le plus lourd tribut à la guerre « messianiste » israélienne.

Le Moyen-Orient, à la croisée des chemins : accalmie ou guerre totale

En quelques jours, de nombreux événements graves et lourds de conséquences sont sont succédés au Moyen-Orient, particulièrement au Liban. Ils pourraient faire basculer l’actuel conflit entre d’un côté Israël et de l’autre le Hamas et le Hezbollah en une guerre totale dans la région.

Israël a décidé de lancer ses coups vers le Liban pour dit-il décapiter le Hezbollah. Peut-être aussi pour détourner les regards du charnier de Gaza où les morts de civils innocents, femmes et enfants en tout premier, s’amoncellent. Après l’attaque des bipeurs que certains qualifient de terroriste puisqu’elle a touché des enfants, et des simples civils Libanais ; après l’attaque tout aussi meurtrière des talkies walkies, toujours au Liban, ce fût l’attentat à la bombe, dont l’impact a rasé plusieurs bâtiments et fait des centaines de victimes civiles dans le sud de Beyrouth, qui a tué Hassan Nasrallah, le chef du Hezbollah.

Netanyahu a bien essayé de minimiser la violence de toutes actions contre un pays souverain, son discours à l’ONU du 27 septembre dernier, n’en était pas moins « guerrier » : il a déclaré que le Liban subirait en fait le sort de Gaza, puisqu’il a affirmé que le mouvement islamique cache ses armes dans les maisons, les écoles et les hôpitaux ; il s’ensuit que, comme cela s’est produit pour la bande de Gaza, toutes ces infrastructures seront traitées comme des objectifs militaires, indépendamment du fait que jusqu’à présent, le camp adverse respectait les règles de la guerre, en ciblant des objectifs militaires.

Le Moyen-Orient traverse le moment le plus dangereux de son histoire

Le monde est « plus sûr » après l’assassinat de Nasrallah, a commenté un des pires secrétaires d’État de l’histoire des États-Unis, le calamiteux Tony Blinken. Ses mots confirment pleinement ce jugement, étant donné que le Moyen-Orient traverse le moment le plus dangereux de son histoire, compte tenu également des armes nucléaires israéliennes, avec des risques évidents pour le monde entier

L’assassinat de Nasrallah, qui a toujours modéré les poussées les plus agressives de son mouvement, pourrait ainsi se transformer en deuil pour Israël, puisque tout cela semble ouvrir un scénario jusqu’ici évité, avec une pluie constante de missiles sur son territoire. « Celui qui sème le vent récolte la tempête » dit le proverbe biblique. Cependant, les autorités israéliennes étaient conscientes que l’attaque aurait eu un tel résultat, et ce n’est pas pour rien que le nom de code de l’opération était « Nouvel Ordre », comme le rapporte le Times of Israël. Détails sur Israël. Israël et ses partisans agressifs à l’étranger espèrent accomplir ce qu’ils ont tenté et échoué lors de la guerre de 2006 contre le Hezbollah. Ce qu’à l’époque avait été appelé un « chaos constructif » lancé pour que les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et Israël puissent redessiner la carte du Moyen-Orient en fonction de leurs besoins et de leurs objectifs géostratégiques.

Israël a débuté une incursion terrestre dans le sud Liban

Quoi qu’il en soit, Israël a débuté une incursion terrestre dans le sud Liban, -qui répétons-le est un pays souverain qui n’est pas en guerre avec Israël-, pour créer une zone tampon pour protéger le nord d’Israël. Deux options sont sur la table : l’actuelle envisage une guerre d’usure le long de la frontière qui permettrait à Israël d’avancer lentement mais sûrement (du moins dans ses plans) pour conquérir une partie du territoire libanais sans prendre de risques excessifs. L’autre option est qu’une phase prudente soit suivie d’une invasion massive, mais cela pourrait causer trop de pertes israéliennes.

Plus sophistiqué, et peut-être plus réaliste, est le scénario décrit par al Akhbar, selon lequel les forces israéliennes tenteront d’isoler le Hezbollah, coupant les voies de communication entre le Sud et le reste du Liban et fermant la frontière avec la Syrie, déjà impliquée dans affrontements avec des bombardements continus et illégaux. Enfin, selon les médias proches du Hezbollah, Israël tentera d’éviter d’infliger des dégâts excessifs au reste du Liban afin d’influencer les différentes forces politiques dans le but de façonner l’avenir du pays (opération d’influence qui a été en cours depuis des décennies, en collaboration avec les États-Unis).

La riposte de l’Iran pourrait servir à ramener Netanyahu et ses alliés politiques à la Knesset à la réalité

On sait peu de choses sur les opérations sur le terrain, Israël se limitant à répéter avec insistance que l’invasion a commencé par des incursions ciblées, le Hezbollah niant qu’il y ait eu des affrontements sur le terrain, affirmant être prêt à la guerre et retenant visiblement son potentiel dévastateur, comme en témoigne le nombre limité de missiles lancés contre le territoire israélien cette nuit.

Cependant cette pluie de missiles qui s’est abattu sur Israël pourrait servir à ramener Netanyahu et ses alliés politiques à la Knesset à la réalité après le délire de toute-puissance qui a suivi l’attaque des pagers et l’assassinat de Nasrallah. Le sort du Moyen-Orient et du monde dépend de la manière dont ils décideront de réagir au raid iranien, puisque Téhéran a annoncé une nouvelle vague d’attaques s’il était touché.

La dimension religieuse et messianiste de cette guerre sans fin

Pour l’instant il semblerait que la guerre sans fin d’Israël n’ait pas de limites. Car, cette guerre n’est pas un unique conflit entre monde musulman et monde hébreu, fondé sur la crise palestinienne. Prendre en compte sa dimension religieuse messianiste est primordiale pour comprendre la dimension vengeresse, et apocalyptique, qu’a pris la réponse israélienne depuis le 7 octobre.

Refonder le Grand Israël, reflet de leur puissance matérielle, dans des frontières bibliques, et en assumant toute la violence contenue dans l’Ancien Testament, -rappelons les mots de Netanyahu- est le projet d’une partie de la classe politique, des militaires et de la société israéliennes, porté par bon nombreux d’athées israéliens et des membres de la sphère religieuse. « Le retour en terre d’Israël est intrinsèquement lié dans la vision religieuse juive à l’avènement messianique. […] Dans la tradition juive le messianisme se réalise en deux étapes : une première étape nationale correspond au rassemblement des exilés sur sa terre ; une seconde étape correspond à la réussite de la moralité dans le monde et le retour spirituel d’Israël. Elle sera marquée par la construction du troisième Temple qui sera le dernier selon la tradition. Cette étape découle de la vocation de Juda, porteur du nom de l’Éternel, et à sa tentative de réussir l’histoire à l’intérieur d’Israël dans la fidélité à la tradition religieuse. Elle correspond dans la tradition à l’époque du Messie fils de David, et à l’universalisme juif. » (Le sionisme et le retour à la terre, Roberta Collu-Moran).

Il est donc peu probable que la réalité, l’escalade vers une guerre totale au Moyen-Orient, reprenne ses droits face à ce « messianisme » moderne, et si ancien, ce sont des mêmes juifs matérialistes qui ne reconnurent pas le Christ comme le Messie.

Francesca de Villasmundo

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