L’OTAN est en guerre contre la Russie par pays interposés. La Finlande deviendra-t-elle une nouvelle Ukraine qui permettra à l’Otan, c’est-à-dire aux Etats-Unis, d’ouvrir un nouveau conflit aux frontières de la Russie ? Et ainsi tenter de l’affaiblir ?
Le journal finlandais Helsingin Sanomat indique que la Suède et la Finlande pourraient soumettre simultanément leurs demandes d’adhésion à l’OTAN au début de la semaine prochaine. L’Alliance a promis une procédure rapide. « Si la Finlande dépose sa candidature d’adhésion, l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) s’en réjouira et le processus d’adhésion sera rapide et sans problème », a déclaré le Secrétaire général de l’Organisation, Jens Stoltenberg. Le président et la Première ministre de la Finlande estiment quant à aux qu’être membre de l’OTAN « renforcerait l’alliance dans son ensemble ». La décision officielle sera annoncée dimanche à l’organisation.
En février dernier, Maria Zakharova avait rappelé qu’une éventuelle adhésion d’Helsinki, ainsi que de Stockholm, à l’Alliance atlantique aurait « de graves répercussions politico-militaires » et que le cas échéant Moscou « serait obligé de répondre ». « Être membre de l’OTAN ne peut renforcer leur sécurité nationale. De facto [la Finlande et la Suède] seront la première ligne de l’OTAN ». Abandonner la position de non-alignement militaire est un danger pour les deux pays avait-elle souligné fin avril.
A l’annonce de cette candidature de la Finlande, le ministère russe des Affaires étrangères a déclaré que Moscou agira si la Finlande rejoint l’OTAN. Une telle mesure constituerait une violation des obligations juridiques internationales indique un communiqué publié par le ministère des Affaires étrangères de Russie. L’entrée de la Finlande serait une « menace » pour la Russie, affirme le Kremlin : « La Finlande s’est jointe aux mesures hostiles prises par l’Union européenne envers notre pays. Cela ne peut que susciter nos regrets et est une raison pour des réponses symétriques correspondantes de notre côté », a déclaré aux journalistes le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. Lorsqu’on lui a demandé si cela représentait une menace pour la Russie, Peskov a répondu : «
Certainement. L’expansion de l’OTAN ne rend pas notre continent plus stable et plus sûr. »
Un article de Russia Today précise que « le porte-parole a également souligné que cela constituerait « une violation directe des obligations juridiques internationales de la Finlande » en vertu du traité de paix de Paris de 1947 qui prévoit l’obligation pour les parties de ne pas conclure d’alliances ou de participer à des coalitions contre l’une d’entre elles, ainsi que de l’accord de 1992 entre Moscou et Helsinki ».
En effet, ce n’est pas la Finlande qui devient une menace en adhérant, mais les Etats-Unis qui pourraient installer des missiles nucléaires à la frontière finno-russe. Ainsi la Russie n’aura plus de délai de préavis pour intercepter les missiles. L’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN constitue le même danger pour Moscou. La neutralité des pays frontaliers de la Russie est une question de sécurité pour cette dernière.
La Russie sera obligée de prendre des mesures réciproques de nature militaro-technique et autre pour éliminer les menaces dues à l’adhésion de la Finlande et de la Suède à l’OTAN a encore déclaré Sergeï Lavrov, le Ministère russe des Affaires étrangères. « Helsinki doit être conscient de la responsabilité et des conséquences d’une telle décision », a-t-il déclaré. Le Kremlin a fait savoir qu’il répondrait mais a refusé de préciser comment, affirmant que cela dépendrait de la distance à laquelle l’OTAN déplacerait les ressources militaires vers la frontière finno-russe de 1 300 km.
L’ancien président russe Dmitri Medvedev, vice-président du puissant Conseil de sécurité, a déjà parlé de la possibilité de stationner des missiles nucléaires sur le territoire russe de Kaliningrad sur la mer Baltique. Comme première réponse, la Russie a averti les hauts responsables politiques finlandais qu’elle pourrait arrêter vendredi l’approvisionnement en gaz de la Finlande en raison de l’éventuelle adhésion du pays à l’OTAN, rapporte le journal local finlandais Iltalehti.
Quelques hommes politiques européens maintiennent la tête froide. Parmi eux le président croate Zoran Milanovic, que l’on ne peut taxer d’être philo-russe, a menacé d’opposer son veto à l’adhésion de la Finlande et de la Suède à l’OTAN, considérant la manœuvre extrêmement dangereuse et provocatrice envers la Russie :
« Impliquer la Finlande, qui est à cinquante kilomètres de Saint-Pétersbourg, là-dedans, je pense que c’est du charlatanisme dangereux. »
Viktor Orban est sur la même ligne. Les deux bloquent les sanctions et adhésions voulus par les États-Unis. On comprend ainsi pourquoi Ursula von der Leyen et Emmanuel Macron veulent réviser les traités européens pour supprimer le droit de veto.
Après l’Ukraine, la Finlande : l’OTAN continue décidemment à jeter de l’huile sur le feu.
Francesca de Villasmundo
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