L’affaire des migrants aura été l’occasion pour deux dirigeants que tout semble opposer de trouver des rapprochements inattendus. Mais en réalité, dans ce jeu de dupe, il y a bien un vainqueur potentiel en position de force pour poser ses conditions et une vaincue.
L’irresponsabilité folle de Merkel aura eu les conséquences que chacun pouvait prévoir, à part elle. Son discours surréaliste de bienvenue à tous les volontaires du Proche-Orient, aura engendré le plus grand mouvement migratoire observé depuis des siècles.
A aucun moment elle n’a mesuré l’invraisemblable désordre qui en résulterait pour la Grèce, qu’on accable bien injustement de reproches, puis pour tous les pays traversés par cette marée humaine , pas toujours pacifique. Lorsque la Hongrie a commencé à fermer ses frontières, que n’a-t-on entendu sur Orban, le premier ministre « populiste » terme qui lui règle promptement son compte. Quand la Suède, puis le Danemark et enfin le gouvernement social-démocrate autrichien ont fait de même, l’indignation a diminué.
Et puis il y a eu Cologne et son cortège d’agressions sexuelles contre des centaines de femmes prises au piège. La police, les journalistes, les politiques ont tenté en vain de cacher puis de minimiser l’affaire. Peine perdue, les plaintes se sont accumulées et le choc pour la société allemande fut considérable. La remise en cause douloureuse qui suivit a eu deux conséquences majeures : une interrogation angoissée sur les rapports entre l’islam et la femme (surtout occidentale) et la montée en puissance d’un nouveau parti, l’AFD dirigée par une jeune femme énergique, Frauke Petry. Ce jeune mouvement qui remet en cause, non seulement l’immigration, mais aussi l’euro et, bien sûr, Schengen, progresse dans les sondages et fait salle comble lors de ses réunions.
Dans le même temps, la cote de popularité de Merkel, au zénith depuis des années, a considérablement baissé.
C’en était trop pour notre brillante chancelière. Détruire son pays, imposer ses vues suicidaires à toute l’Europe, favoriser l’islamisation de l’occident : très bien. Mais baisser dans les sondages et faire monter un dangereux parti populiste, c’est autre chose. Merkel voulait bien être la chancelière de l’accueil de la misère du monde (musulman surtout), mais pas celle de l’apparition de l’extrême droite en Allemagne. On a les ambitions qu’on peut.
Alors, le « venez tous » est devenu « ne venez plus » et même « rentrez chez vous ». Oui mais comment faire ?
Les millions de réfugiés syriens sont répartis sur trois pays : la Jordanie, le Liban et la Turquie. C’est cette dernière qui est devenue la plate -forme de l’invasion. Pour deux raisons : tout d’abord c’est le trajet le plus commode pour rejoindre la Grèce, puis prendre la route des Balkans avant de rejoindre la terre promise; ensuite, il faut la complicité d’un Etat pour que le mouvement humain prenne une ampleur pareille.
Erdogan, ravi de se débarrasser de toutes ces bouches inutiles et d’accélérer la décomposition de l’Occident a donc organisé le départ massif de ces réfugiés auxquels se sont adjoints à peu près autant de migrants économiques venus d’Afghanistan, du Pakistan et des zones kurdes entre autres.
Dépassée, l’Europe, par la bouche de L’ineffable Angela demande à la Turquie d’empêcher dorénavant les départs. D’accord répond Erdogan, mais c’est trois milliards d’aide économique.
La migration se poursuivant, il faut amplifier les discussions. D’autant que la chancelière, de plus en plus sous pression, met en place une aide au retour : un billet d’avion et 1700€ en moyenne par famille. C’était bien la peine….
Erdogan, qui a bien compris l’enjeu pour l’Allemagne fait monter les enchères : en plus des 3 milliards, il exige un visa européen pour tous les turcs qui le souhaiteraient (ça promet…) et la reprise des négociations en vue de l’adhésion à l’Europe.
Merkel est tentée de dire oui mais les Etats d’Europe centrale commencent à se révolter. Même François Hollande a fait connaître son désaccord : Hollande plus à droite que Merkel, il fallait y penser…
Alors que va-t-il se passer ? Rien, il est trop tard. Ce mouvement ne s’arrêtera plus maintenant, même s’il sera peut-être ralenti. De toutes façons, même si par miracle la Turquie convaincue par des milliards d’euros bloquait les départs (mais on n’y croit pas une seconde), les mouvements migratoires se feront depuis d’autres pays, comme la Libye, détruite par la stupide opération franco-américaine, pensée par le brillant cerveau de BHL.
Les élites ont trahi et la subversion migratoire, déjà bien entamée, arrive dans sa phase finale. Seule des réactions populaires (populistes en langage du jour) pourront peut-être empêcher que « la ville bien aimée » ne soit investie.
Antoine de Lacoste
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