En ce moment même l’armée Turque conduit à sa frontière irakienne – et on peut l’imaginer, sur le territoire irakien même – des opérations meurtrières contre le PKK… Alors que ce dernier avait unilatéralement déclaré une trêve voici huit jours à la suite de l’attentat d’Ankara et de ses 102 victimes officielles. C’est dire que le néo-sultanat du président Erdogan, s’il n’est pas lui-même directement ou indirectement responsable de la tragédie du dimanche 11 octobre, sait à merveille l’utiliser comme prétexte pour reprendre et faire accepter par ses alliés une activité militaire offensive qui va contresens de la supposée politique américaine. Celle-ci voudrait en effet trouver dans une union des peshmergas kurdes et les combattants rebelles dits modérés, des forces utilisables pour des opérations au sol que Washinton se refuse à lancer avec ses propres troupes en vertu de l’hypocrite doctrine “zéro mort”. Parallèlement la chancelière Merkel prévoit un plan de trois milliards d’euros pour inciter la Turquie a retenir sur son sol les masses de migrants syriens candidats à l’invasion pacifique de l’Union… « Sans la Turquie, nous ne trouverons pas la solution pour gérer l’afflux des réfugiés”. Or après avoir ouvert en grand les frontières de l’Europe le couple délétère Hollande-Merkel se prépare maintenant à souscrire au chantage d’Ankara en acceptant et en recevant [at last] la Turquie dans l’Union. Des pourparlers ont repris en ce sens. Cela signifie que demain l’Union européenne se trouvera en prise directe sur la poudrière proche-orientale et que ses nouvelles frontières seront les zones de guerre chaude avec l’Irak, la Syrie et pourquoi pas, l’Iran !
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