« Laissez les migrants passer et laissez-les aller vers d’autres pays de l’UE ».
Le président turc a peut-être constaté, après plus d’une semaine de blocus par les autorités grecques, qu’Athènes n’a aucune envie de laisser passer des migrants sur son territoire.
Et voilà donc que le « sultan » dimanche a voulu presque préciser que le but n’est pas de mettre la Grèce en difficulté mais bien l’Union européenne. Dans un discours à l’occasion d’un événement relatif à la journée consacrée aux femmes, Erdogan a lancé un appel au gouvernement grec :
« Grecs, ouvrez les portes et libérez-vous de ce fardeau! Faites aller les migrants dans d’autres pays européens ! »
Une invitation explicite qui ne laisse aucune place à un doute interprétatif : à Ankara, c’est l’UE que le gouvernement veut faire chanter et ainsi obtenir un nouvel accord sur les migrants, capable d’obliger Bruxelles à lâcher toujours plus d’argent vers la Turquie.
Le blocus imposé par l’exécutif grec dirigé par Kyriakos Mitstotakis a cependant perturbé les plans d’Erdogan : la Grèce résiste courageusement avec uniquement ses propres forces à la vague migratoire et l‘Europe, sous l’impulsion de certains gouvernements comme celui de l’Autriche à Kurz, a fini par exprimer toute l’importance de la défense des frontières extérieures. En bref, cette fois, le vieux continent n’a pas voulu essayer de se réconcilier rapidement avec Erdogan.
Francesca de Villasmundo
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