Le théologien américain Joseph Shaw, porte-parole de l’initiative Correctio Filialis, répond aux questions du quotidien italien Il Giornale.
« Comment est née l’idée de ce document ?
Joseph Shaw : Il s’agit d’un texte élaboré par un groupe de théologiens, d’académiciens et de pasteurs. Il est né de leurs préoccupations face à l’approbation présumée du pape François par rapport aux ouverture introduites dans Amoris Laetitia qui sont clairement contraires à l’enseignement de l’Église.
Qui peut y adhérer ? Combien sont les signatures et d’où proviennent-elles ?
Au début, quand le document a été présenté au pape, 40 personnes l’ont signé, théologiens et prêtres. Ensuite le texte a été publié et chaque jour arrivent des nouvelles signatures influentes. Pour le moment nous sommes à 146. Mais le nombre est en continuelle expansion. Les adhésions proviennent de 20 pays différents, avec une forte présence du monde anglo-saxon et italien.
Est-ce qu’un simple fidèle peut y adhérer ?
Pour les fidèles qui veulent soutenir le document, une pétition a été lancée, sur change.org : Soutien du laïcat catholique à la correction filiale au pape François. Adressée au Vicaire du Christ. On dénombre déjà 10 600 signatures mais le nombre croit d’heure en heure.
Que pensez-vous du fait que le Vatican ait bloqué l’accès à votre site ?
Cela signifie avant tout que l’initiative a été prise au sérieux. C’est dommage que l’on tente d’empêcher les personnes qui habitent et travaillent au Vatican de participer à la discussion en cours, mais qui veut signer peut de toute façon trouver un moyen pour le faire.
Avez-vous contacté le pape ?
Nous avons remis la lettre au pape le 11 août mais nous n’avons reçu aucune réponse.
Et que demandez-vous ?
Nous voulons que le pape repousse publiquement les positions contenues dans Amoris laetitia. Les propositions concernent des points précis de la doctrine et sont incompatibles avec la foi catholique. Le document est une contribution à la discussion en cours sur le problème de la communion aux divorcés remariés. Il s’agit de questions très pratiques et les évêques et les prêtres doivent savoir quelles décisions prendre. Sans indications précises ils se retrouvent devant des interprétations variées et confuses.
Pourquoi aucun cardinal n’a signé ce document ?
Nous avons décidé de ne pas impliquer les cardinaux. Nous voulons que ce soit une initiative indépendante et sans personnes proches du pape.
Que répondez-vous à ceux qui vous accusent de contrevenir au canon 749 qui traite de l’infaillibilité du pape ?
Je dis que dans ce cas on ne parle pas d’infaillibilité du pape. Et je rajoute que le troisième paragraphe du même canon dit : Aucune doctrine n’est considérée comme infailliblement définie que si cela est manifestement établi. » (Traduction de Francesca de Villasmundo)
Francesca de Villasmundo
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