Vous avez enfin un peu de temps ! Faites écouter à vos enfants ces poèmes que les plus de 50 ans ont tous appris à l’école.
Charles d’Orléans, Verlaine, Emile Verhaeren, Maurice Carême, Charles Péguy, Marie Noël, Paul Claudel et Francis Jammes dits par les élèves du primaire de l’école Saint Pie X de Saint Cloud , dirigés par moi même et illustré au piano par Jacques Dor, (éditions Rejoyce) c’est MAGIQUE.
La maîtresse d’école (c’est mon premier métier) suggère d’imprimer ces poèmes pour que l’enfant ait le texte sous les yeux. D’autres poèmes suivront prochainement.
Lecteur audio
Charles d’Orléans
1. Hiver , vous n’êtes qu’ un vilain
Eté est plaisant et gentil,
En témoin de Mai et d’Avril
qui l’accompagnent soir et matin
Eté revêt champs, bois et fleurs,
De sa livrée de verdure
Et de maintes autres couleurs
Par l’ordonnance de Nature.
Mais vous, Hiver, trop êtes plein
De neige, vent, pluie et grésil;
On vous doit bannir en exil.
Sans point flatter ,je parle plain:
Hiver, vous n’êtes qu’ un vilain !
2. Le temps a laissé son manteau
De vent de froidure et de pluie
Et s’est vêtu de broderie,
De soleil luisant, clair et beau.
Il n’y a bête ni oiseau
Qu’en son jargon ne chante ou crie
“Le vent a laissé son manteau
De vent de froidure et de pluie”
Rivière ,fontaine et ruisseau
Portent, en livrée jolie,
Gouttes d’argent, d’orfèvrerie;
Chacun s’habille de nouveau.
Le temps a laissé son manteau
De vent de froidure et de pluie
Et s’est vêtu de broderie,
De soleil luisant, clair et beau.
3. L’oreiller d’un enfant
(Marceline Desbordes Valmore)
Cher petit oreiller, doux et chaud sous ma tête
Plein de plume choisie, et blanc ! et fait pour moi !
Quand on a peur du vent, des loups, de la tempête,
Cher petit oreiller, que je dors bien sur toi !
Beaucoup, beaucoup d’enfants pauvres et nus, sans mère,
Sans maison, n’ont jamais d’oreiller pour dormir ;
Ils ont toujours sommeil. Ô destinée amère !
Maman ! douce maman ! cela me fait gémir.
4. Elle avait pris ce pli… (Victor Hugo)
Elle avait pris ce pli dans son âge enfantin
De venir dans ma chambre un peu chaque matin;
Je l’attendais ainsi qu’un rayon qu’on espère;
Elle entrait, et disait: Bonjour, mon petit père ;
Prenait ma plume, ouvrait mes livres, s’asseyait
Sur mon lit, dérangeait mes papiers, et riait,
Puis soudain s’en allait comme un oiseau qui passe.
Alors, je reprenais, la tête un peu moins lasse,
Mon oeuvre interrompue, et, tout en écrivant,
Parmi mes manuscrits je rencontrais souvent
Quelque arabesque folle et qu’elle avait tracée,
Et mainte page blanche entre ses mains froissée
Où, je ne sais comment, venaient mes plus doux vers.
Elle aimait Dieu, les fleurs, les astres, les prés verts,
Et c’était un esprit avant d’être une femme.
Son regard reflétait la clarté de son âme.
Elle me consultait sur tout à tous moments.
Oh! que de soirs d’hiver radieux et charmants
Passés à raisonner langue, histoire et grammaire,
Mes quatre enfants groupés sur mes genoux, leur mère
Tout près, quelques amis causant au coin du feu !
J’appelais cette vie être content de peu !
Et dire qu’elle est morte! Hélas! que Dieu m’assiste !
Je n’étais jamais gai quand je la sentais triste ;
J’étais morne au milieu du bal le plus joyeux
Si j’avais, en partant, vu quelque ombre en ses yeux.
5. Ma mère (Jean Aicard)
Ma mère, que j’aime beaucoup,
M’a donné tout.
J’aimerai cette bonne mère,
Ma vie entière.
Elle m’a soigné tout petit,
On me l’a dit.
Elle a balancé ma couchette
Blanche et proprette;
M’apprit à marcher pas à pas,
Tenant mon bras;
A dire un mot, puis à tout dire,
Même à sourire.
Si je pleure, elle me console
D’une parole;
Et vite son baiser charmant
Me rend content.
Je veux rendre heureuse ma mère,
Ma vie entière,
Travailler et l’aimer bien fort
Jusqu’à la mort !
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