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Encore un prêtre assassiné… Pas de quoi en faire toute une histoire, n’est-ce pas ?

Il n’était pas musulman, pas juif, mais prêtre catholique arménien en Syrie où peu de ministres chrétiens acceptent d’être encore présents. Alors ce ne sont pas les médias qui vont s’en faire l’écho !…

(L’Église catholique arménienne ou Église arménienne catholique, est partie intégrante de l’Église catholique, et fait partie des Églises catholiques orientales. Le primat de l’Église porte le titre de « Catholicos-Patriarche de Cilicie des Arméniens », avec résidence à Beyrouth au Liban.
Le 24 juillet 2015, Grégoire Pierre XX Ghabroyan a été élu patriarche par le synode de l’Église et le pape lui a accordé la communion ecclésiastique le lendemain.
L’Église arménienne catholique use d’une liturgie spécifique et du rite arménien.)

Le 11 novembre, Hovsep Bedoyan, prêtre arménien catholique de Qamishli, dans le nord-est de la Syrie, a été assassiné par des terroristes de l’organisation État islamique alors qu’il se rendait à Deir-ez-Zor.
Vers 8h45 du matin, le père Hovsep Bedoyan se trouve sur la route entre Hassaké et Deir-ez-Zor. Il se rend sur le chantier de reconstruction du quartier chrétien de cette ville ravagée par la guerre. Grâce au soutien de l’Oeuvre d’Orient, l’église arménienne, des habitations et des commerces sont en cours de rénovation….
Dans la voiture se trouvent aussi le père du prêtre, un diacre et un laïc.
Le père Hovsep Bedoyan, bras droit de Mgr Antranig Ayvazian, effectue régulièrement ce périple de plusieurs heures pour superviser le chantier et payer les ouvriers qui y travaillent.

« La semaine dernière, il m’a dit qu’il fallait qu’il y retourne, relate l’évêque. Je lui ai dit que je craignais que la route ne soit pas bonne, les événements des dernières semaines ayant rebattu les cartes dans la région. Il m’a dit qu’il allait emmener avec lui son père qui connaissait bien la route. »
Parti le matin de Hassaké, le groupe traverse un village. « Celui-ci est réputé pour sa sympathie pour l’organisation djihadiste », assure l’évêque. La voiture est repérable au macaron situé sur le pare-brise avant indiquant qu’elle appartient à l’éparchie arménienne catholique. Quant au prêtre, il est reconnaissable à ses habits. Ont-ils été dénoncés par des villageois ? Étaient-ils attendus ? Toujours est-il que peu après la sortie du bourg, ils sont pris en chasse par deux hommes cagoulés sur une moto, qui tirent sur le véhicule par derrière puis le dépassent et prennent 25 mètres d’avance. « Les survivants nous ont raconté que les deux terroristes sont ensuite descendus de leur moto et se sont avancés vers la voiture, raconte Mgr Antranig Ayvazian. Ils ont tiré directement sur le prêtre et son père. » Celui-ci meurt sur le coup. Touché à la nuque et sous le bras gauche, en direction de la poitrine, le prêtre s’écroule par terre par la portière ouverte mais il respire encore. Le diacre, légèrement blessé, et le laïc arrivent à s’exfiltrer du véhicule et se cachent dans une rivière qui longe la route.
Le prêtre mourra finalement de ses blessures…
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« Pour la communauté chrétienne, c’est une catastrophe, s’inquiète Vincent Gelot de l’Oeuvre d’Orient. La région de la Djezireh a déjà perdu la moitié de ses chrétiens depuis le début de la guerre. S’attaquer ainsi à un prêtre est un symbole terrible. Les chrétiens sont assis sur une branche fragile et il ne faut pas grand-chose pour qu’ils partent tous. »
lavie.fr

Le pape François a tenu à exprimer sa solidarité avec les chrétiens syriens durement éprouvés par cette attaque lors de l’enterrement du prêtre:
«Je suis proche de la communauté arménienne-catholique de Qamichli, en Syrie, réunie pour les funérailles de son curé, Joseph [Hovsep] Bédoyan», a assuré le pape François sur son compte Twitter le 12 novembre 2019.
cath.ch

Deir ez-Zor : un mémorial des Arméniens

Pour l’archevêque arménien-catholique d’Alep, Mgr Boutros Marayati, qui a qualifié le Père Bédoyan de «martyr de Syrie», Deir ez-Zor a une signification particulière pour la mémoire des Arméniens qui ont échappé au génocide perpétré par les «Jeunes-Turcs» de l’Empire ottoman en 1915-1916.
Mgr Boutros Marayati rappelle que le 21 septembre 2014 des terroristes de Daech, dont des djihadistes turcs, ont dynamité le grand mémorial de l’Eglise arménienne dédié au génocide des Arméniens.

Messe en mémoire du Père Bédoyan célébrée à l’église arménienne catholique de Paris le 15/11 à 11h. Priez pour lui.
armenopole

Claude Timmerman

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