Déposé par Benoit XVI, réhabilité par François : l’évêque slovaque Mgr Robert Bezák, qui avait été mis sur le banc de touche par l’ancien pontife allemand pour cause d’homosexualité s’est trouvé un allié de poids, el Papa argentin.
« Du point de vue canonique et ecclésiastique, analyse le journaliste italien Riccardo Cascioli, spécialiste du Vatican, dans un article paru le 15 septembre dernier, on ne peut pas parler de réhabilitation réelle, mais du point de vue de l’opinion publique et de la perception générale, la réhabilitation est aussi complète que déconcertante. Il s’agit de l’évêque « homosexuel » slovaque Robert Bezák, déposé en 2012 par le pape Benoît XVI et désormais remis de facto en selle par le pape François lors de la visite pastorale en Slovaquie. A tel point que ce matin, comme la nonciature apostolique l’a communiqué à l’épiscopat slovaque, il fait partie des évêques concélébrant à la messe finale du Pape en terre slovaque. »
Le Pape a en effet rencontré, à la nonciature, le prélat Robert Bezák et les membres de sa famille, et le photographe officiel a immortalisé ce moment, photographie destinée en Slovaquie à avoir un impact bien plus grand que toutes les réunions officielles de ces jours.
Cascioli rappelle de quelle sorte est la sordide histoire qui colle à la peau de Monseigneur Bezák et qui a profondément divisé l’Église slovaque il y a dix ans :
« Bezák a été nommé évêque de Trnava en 2009, à l’âge de 49 ans, le plus jeune évêque de son pays, se présentant comme un pasteur ouvert, attentif aux questions sociales, déterminé à gouverner dans la transparence. Il était l’antithèse de son prédécesseur, Jan Sokol, qui a pris sa retraite en raison de la limite d’âge mais avec l’ombre de lourdes accusations pour de prétendues relations ambiguës avec les services secrets de l’ancien régime communiste et pour une gestion obscure des finances du diocèse. Cette dernière accusation est amplifiée par les dénonciations au Saint-Siège de Mgr Bezák lui-même. Mais bientôt les ombres s’épaississent également sur la tête du jeune évêque de Trnava qui, en juin 2012, a été invité à démissionner et, lorsqu’il a refusé, a été promptement relevé de sa charge pastorale. »
Que s’est-il passé ?
« Bezák, raconte Roberto Casciloi, a toujours soutenu qu’il n’avait jamais reçu de motivation officielle pour cette procédure, même si certaines objections à ses positions doctrinales en matière de moralité sexuelle avaient été explicitement formulées. Et pour cette raison, une partie de l’Église slovaque a vivement réagi à la décision du Saint-Siège. On a également parlé pour lui d’une gestion douteuse des actifs économiques du diocèse, mais en réalité la principale raison de la décision du Vatican se trouve dans l’homosexualité pratiquée par Bezák, également documentée dans le livre du prêtre polonais Dariusz Oko consacré à l’homohérésie et à l’activité de lobbying gay dans l’Église. »
« Il était largement admis que Bezák fréquentait les gymnases et les saunas avec une tendance claire, mais pas seulement : en tant qu’évêque, il est également tenu pour responsable d’avoir contribué à la formation d’un réseau de prêtres homosexuels. Au fil des années, cet aspect est devenu de plus en plus clair, à tel point que les cercles libéraux extérieurs à l’Église se sont mobilisés pour sa défense en Slovaquie.
« Pendant ce temps, Bezák, qui ces dernières années enseignait la religion dans un lycée protestant de Bratislava, était déjà en mesure en 2014 de remettre une de ses lettres au Pape, qui l’a en fait reçu au Vatican en avril 2015, et de là une relation familiale a continué qui a conduit aux développements de ces jours derniers. Précisément en prévision de sa visite en Slovaquie, le pape François avait invité Mgr Bezák au Vatican le 24 juin, où l’ancien évêque de Trnava a concélébré et dîné avec le pape. »
Afin de ne pas créer d’opposition au sein de la hiérarchie slovaque, le pape François a imposé la réhabilitation publique de Mgr Bezák en l’invitant parmi les concélébrants à sa messe de clôture de sa visite pastorale, sans en informer au préalable les autres évêques slovaques. Ces récents développements en faveur du retour en grâce au Vatican de cet prélat gay-friendly mettent en embarras l’actuelle Conférence épiscopale slovaque, unie dans le jugement négatif sur Monseigneur Bezák, d’autant plus qu’il existe des rapports de documents et de témoins qui confirmeraient que Mgr Bezák a continué à se comporter de manière inappropriée ces dernières années, et c’est un euphémisme. Et il est certain que les milieux habituels proches du pape actuel en profiteront pour faire avancer l’agenda du lobby gay dans l’Église conciliaire.
Vatican II a détruit la doctrine, le post-concile détruit par voie de conséquence la morale, telle est la logique en marche du progressisme, principe qui anime l’Eglise conciliaire depuis sa naissance, le pape François n’étant que l’instrument placé à ce poste d’autorité pour mettre en pratique l’idéologie du progrès.
Francesca de Villasmundo
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